Je viens de parcourir tous les sujets précédents celà ne me rajeunit pas: BE Gabier octobre 1949 - avril 50 sur Le Tourville (les premiers hamacs pour certains mais après un an de Mousses nous y étions habitués) puis mon BS comme QM1 avril 1959 toujours en hamac sur Le Tourville durant cinq mois et une semaine, les trois semaines suivantes étant consacrées au cours de Chef de Quart, nous portions effectivement à ce moment là les étoils de BS au dessus des trois galons de QM1 sur les vareuses bleu de drap. Nous avons dû durant ces trois semaines apprendre la navigation de A à Z y compris la navigation astro (table de Friocourt et autres).
A la sortie avec notre certificat en poche, nous étions revêtus de la tenue de SM2 avec notre écusson de Chéqua à droite sur la veste mais toujours QM1 avec la solde de ce grade. Mon classement de sortie m'a permis de choisir mon embarquement à Brest sur l'Entêté un remorqueur de haute mer de mille chevaux marchant au charbon.... Que de "batailles de fleurs" le samedi après-midi en rade abri. Mon commandant était le Premier Maître Pilote de la Flotte François LE GUEN de Molène, j'étais donc officier en second bien que QM1. Pour les punitions rien de plus facile: six heures à la chaufferie pour casser les briquettes de charbon. Je peux dire que les gars se tenaient à carreau pour ne pas y descendre. Il y avait deux QM1 chauffeurs à bord, le service se faisant par bordée de six heures: 6-12; 12-15;15-18; 18-24; 00-6, qui étaient anciens FNFL, le plus jeune avait 18 ans de service. Je peux vous assurer que celui qui descendait casser les briquettes avait intérêt à "dropper" et les briquettes bien cassées en quatre d'un seul coup de masse.... Il y avait du rendement et il en fallait pour avoir assez de pression de vapeur pour manoeuvrer le Clémenceau lors de ses essais après son lancement. Après six mois de bord, je suis passé SM2 et dons débarqué et désigné pour le PC L"ADROIT à Kébir où durant trois ans, nous nous sommes promenés à 12 noeuds entre les frontières de la Tunisie et celle du Maroc à environ un nautique de terre pour la Surmar puis pour le compte de l'ALG2RIE où nous faisions office de garde côtes contre la contrebande de cigarettes... mais ceci est une autre histoire.
Raymond STEPHAN