Au sujet du drapeau du 1er Bataillon de Corée , exposé au musée des Armées de Bruxelles actuellement , il appartient au musée des Invalides et il a été prêté pour cette expo .
(Info Jean-François Pelletier )
Bill

Hommage au Caporal-Chef Paul CHENAL (3ème groupe des pionniers d'assaut à ARROW-HEAD en Octobre 1952 , camarade de mon Frère)

J'ai retrouvé l'épouse du Caporal-Chef Paul CHENAL et elle m'a envoyée de précieux documents sur son mari , que je vais vous faire partager avec son accord dans mes prochains envois.
Merci à Madame CHENAL

Le Caporal-Chef Paul CHENAL se porta volontaire pour trois séjours en Corée. Lors de son troisième engagement , il fut dérouté avec son contingent sur l'Indochine , le cessez le feu étant signé en Corée


(Montage Dominique Collemant)


(Archives Dominique Collemant)

A SUIVRE.....

Récit du Sergent Paul CHENAL

Je vous retransmet intégralement sa version de la bataille d'ARROW-HEAD en Octobre 1952 ou mon Frère trouva la mort. Récit envoyé par l'épouse de Paul Chenal :

Impressionnant.....

"En souvenir de mes copains morts en héros...."

"Récit de mes six derniers jours en Corée :

Le 2 Octobre 1952 , je reçois l'ordre de partir en précurseur avec mon chef de section GAVRILOFF et une dizaine de copains. Destination une position avancée qui joue le rôle de sonnette et protection de la ligne de défense. Un seul sentier y conduit , tout le secteur est miné.
Après un kilomètre cinq cents , nous arrivons sur un petit piton tenu par des Mexicains qui sont très heureux de nous voir arriver. Beaucoup tiennent leur croix en faisant la prière.
Nous sommes accueillis par quelques obus de réglage , ce piton n'est pas sympathique. Une tranchée circulaire de 50 cm de profondeur et une autre centrale . Celle la , profonde environ de deux mêtres . Elle communique avec la crête qui rejoint a même hauteur les pitons Chinois. En face , une grande chaîne de montagne .
Après une reconnaissance de la position pour y répartir nos gars , les Mexicains soulagés s'en vont.
Depuis la veille , ils étaient très sérieusement canardés. Après quelques instants de réflexion , nous prenons conscience de la situation , il n'y a rien pour construire des blockhaus , nos prédecesseurs n'avaient rien fait , ils devaient être la provisoirement.
Le reste de la section nous rejoint , tout le monde prend sa place.
Aussitôt , GAVRILOFF réclame du matériel. La moitié des gars ont déja participé à l'opération "Sugar hil" . Nous sommes restés cinq jours sous le bombardement d'auto-camions Russes de 155 . Cela arrivait par volée d'environ 30 obus fusants et percutants .
Les plus démoralisants étaient les perforants . Nous entendions le départ , quelques secondes s'écoulaient , alors on entendaient les obus prendre de la vitesse et s'écraser sur la position. Les perforants s'enfonçaient et explosaient deux secondes plus tard.
On ne peut expliquer une telle situation . Après cinq jours et quelques blessés , notre mission était accomplie.
Alors , un tel exemple nous pousse a creuser . Il nous arrive un peu de matériel , mais pas suffisamment.
Les Chinois continuent le harcèlement . Ils doivent régler toutes leurs pièces .
Au deuxième jour , nous avons bien améliorer notre position , mais le harcèlement est de plus en plus fort.
La journée du 5 est très dure.
Les Chinois aidés des Russes doivent être satisfaits , les obus arrivent au but.
A l'aube du 6 , ça repart de plus en plus violent pour tous.
Le Bataillon est touché . Nous sommes aux premières loges pour voir les dégâts sur la crête . Tous les obus qui ne s'arrêtent pas sur notre position , passent au-dessus de nos têtes dans un sifflement infernal.
Nous suivons les explosions , certains obus font mouche . GAVRILOFF fait de nombreuses photos. Il nous conseille de se protéger.
Aux environs de seize heures , c'est le carnage , ça tombe de partout. Nous sommes couverts de poussière et de terre , car nous n'avons pas de blockhaus du coté Bataillon . Ce jour là , je ne me souviens pas avoir mangé autre chose que de la poussière...."
(Paul CHENAL)

A SUIVRE.....

[b] Lu cette semaine dans la journal de la FNACA

Merci pour l'article ci-dessus que je ne connaissais pas .

J'ai eut le privilège d'assister en Corée à la remise de cette prestigieuse décoration le 27 Mai 2010, et de faire connaissance avec l'ancien aide de camp du Général MONCLAR.....


(Photo Dominique Collemant)
Remise de la cravate de Commandeur de la Légion d'Honneur .


(Photo Dominique Collemant)
Le Colonel BOUTTIN ancien aide de camp du Général MONCLAR et son épouse , accompagné de notre guide "Etienne"


(Photo Dominique Collemant)
Le Colonel BOUTTIN à coté de son Excellence l'Ambassadrice de France se receuille devant la stèle dédiée au Général MONCLAR , 60 ans après ...lors de l'inauguration du musée du P.C. du Général MONCLAR à CHIPYONG-NI

Pour l'histoire :

Le privilège d'être en Octobre 1950 , Officier à l'Etat Major des FTF/ONU avait permis au Lieutenant Jacques BOUTTIN de recevoir , lors de la distribution des premiers insignes , l'exemplaire portant le N°3 , qui correspondait à son matricule personnel lors de son engagement au BF/ONU
(Info de Jean-François PELLETIER)

HOMMAGE au 2ème Classe Gaston BARRES de la section des pionniers (1952)

Hier soir , contact par internet du fils de Gaston BARRES qui était dans le 4ème groupe des pionniers d'assaut avec mon Frère à la bataille d'ARROW-HEAD.....
Grâce aux forums ou j'interviens , il a pu me contacter.
Miracles d'internet et je tiens à remercier Fanch et les autres responsables de forums ...

2ème Classe Gaston BARRES
Volontaire pour la Corée
Né le 6 Juillet 1916 à Les-Salles-du-Gardon (Département du Gard)
Mort au champ d'honneur à ARROW-HEAD le 06.10.1952
Inhumé à Les-Salles-du-Gardon (Gard)

Titulaire de :

- Médaille Militaire à titre posthume (Corée 1952)
- Croix de guerre des T.O.E. à titre posthume (Corée 1952)
- Médaille des Nations-Unies (Corée 1952)

Sur les quarante huit hommes de la section des pionniers d'assaut du BF/ONU de 1952 , c'est la 18ème famille que je retrouve.
Soixante ans après , ce n'est pas mal

(Montage de Bertrand du forum "combattants venus de la mer" et membre de notre forum que je remercie)

Bill

Bataille d'Arrow-Head : suite du récit du pionnier Paul CHENAL

"En souvenir de mes copains morts en héros...."

" Vers 17 , 18 heures , avec la poussière et probablement les fumigènes , la nuit arrive très vite. GAVRILOFF nous donne l'ordre de prendre position .Chacun s'exécute.
L'artillerie Chinoise est a son maximum . La nuit est arrivée malgré le bruit épouvantable des obus (il doit en arriver au moins dix à la fois) sans interruption . Nous entendons les Chinois hurler . Ils arrivent par le prolongement de la crête qui est à la même hauteur que notre position. C'est le point le plus dangereux . J'ai placé à cet endroit le Caporal Coréen LEE HAISON dit "Hi". Il est aidé par le Lieutenant Canadien du déminage qui ce jour la à demander de rester avec nousau cas ou nous aurions a nous replier , car tout le secteur est miné.
Je crois qu'il a payé de sa vie son courage exceptionnel.
Les Chinois attaquent en masse , ça tombe de partout. Ils sont cote à cote et courrent vers nous , leur artillerie en descend beaucoup. Je pense que la première vague y est passée. Mais ça continue à venir . Les munitions de ceintures et grenades sont épuisées. J'ai vidé mon chargeur et mon arme s'enraye . Nous sommes au corps à corps. Une quarantaine de Chinois envahie la tranchée centrale. Je fais replier le Lieutenant et le Caporal "Hi" . Nous sommes suivis par deux Chinois. Je me retourne , le Chinois est à un mêtre de moi . J'ai mon arme à la hanche et je sais qu'elle ne tire que coup par coup. Je fais feu , le Chinois tombe à mes pieds. Le deuxième marche sur lui et continu son chemin en courrant. Je m'attendais tellement à recevoir une rafale que je n'ai pas eut le réflexe de lui donner un coup de crosse. Je pense que c'était deux chefs habitués ensemble , un regardant à droite , l'autre à gauche. Ils étaient tous deux armés de mitraillettes russes.
Ne sachant quoi faire , je vais voir BEZAMAT qui se trouve à une trentaine de mêtres. Je lui explique ce qui se passe, il me dit qu'il faut contre attaquer . Je reviens sur le mileu de la position et monte sur la crête à hauteur de la tranchée centrale . Celle-ci est remplie de Chinois. Un peu plus loin , un autre groupe , surement des porteurs qui attendent accroupis sur le bord de la tranchée.
A un moment , une fusée monte dans le ciel. Elle a pour but de signaler au P.C. Chinois la prise de notre position. Cela à pour effet de stopper de 50% l'artillerie.
Il me reste deux grenades que je balance dans la tranchée , j'ai entendu hurler. Je redescend d'une dizaine de mêtres , je tombe sur un Coréen infirmier. Je lui demande de trouver des grenades . Il m'en ramène cinq. Je remonte au sommet , quand une deuxième fusée rouge explose. Cette fois , l'artillerie Chinoise s'arrête.
On peut entendre les Chinois parler , une fusée américaine éclaire tout le secteur , les Chinois se camouflent. J'en profite pour lancer mes cinq grenades sur toute la longueur. Comme ils sont cote à cote , ça à du faire mal.
Je redescend de sept ou huit mêtres dans la pente entre le Coréen et les Chinois. Je tire au coup par coup sur les silhouettes. Ils doivent marcher sur les morts , car je les vois jusqu'à la poitrine , une grenade roule dans ma direction , comme je suis sur la pente debout , la grenade passe. Je crie au Coréen de sauter de la tranchée , mais il n'a pas compris. L'explosion à du le blesser au bas ventre . Hélas , je n'ai pas le temps de m'occuper de lui. Plus loin , un autre tombe aussi . Je suis toujours à 7/8 mêtres de la crête et continue à tirer sur les silhouettes. Je suis entrain de viser le premier de la file , quand un éclair jaillit . C'est le Chinois qui a été le plus rapide , il vient de me toucher......"
(Paul CHENAL)

A SUIVRE.....

Bataille d'ARROW-HEAD : Suite du récit du pionnier Paul CHENAL


(Photo collection BEZAMAT , envoyée par Jean-François PELLETIER que je remercie)

"En souvenir de mes copains morts en héros...."

".... Je suis projeté à terre. J'ai l'impression que mon bras tourne dans le vide. Je suis tombé sur ma carabine a plat ventre, cloué au sol comme paralysé . Les Chinois sont prudents. J'ai reçu trois ou quatre projectiles ou grenades qui n'ont pas explosés.
Au bout d'un moment , un groupe est arrivé sur moi. Ils ont pris ma carabine , j'ai reçu quelques coups de pieds ou de crosse. Je m'attendais au coup de grâce , je pense qu'étant vraiment choqué , les Chinois ont cru que j'avais mon compte.
Pour ma blessure , j'ai reçu une balle de mitraillette russe tirée à 7/8 mêtres me cassant l'humérus gauche , l'omoplate , la 3ème et 4ème côte et s'est arrétée sur la colonne vertébrale. La tête en l'air , avec des fractures de cotes , j'ai craché le sang toute la nuit .
A partir de ce moment , je perds la notion du temps . Les Chinois ont beaucoup bougé et c'est surement là , qu'ils ont pris BEZAMAT à revers.
Certains m'ont marché dessus , j'ai entendu parler français. L'un d'entre eux à pris mon casque . Après ce mouvement , le calme est revenu , les Américains n'ont pas encore déclenché leurs tirs de barrage.
Après cette période de calme ou j'ai perdu connaissance , c'est à nouveau l'enfer. L'artillerie Américaine pilonne notre position , c'est encore plus terrible qu'avec les Chinois.
Je crois que 5000 obus ont été envoyés sur notre secteur. De plus , je suis sur le versant coté Américain . Toujours à une dizaine de mêtres de la crête , pas un trou pour me protéger, même moralement.
La terre et les éclats tombent comme la pluie . Je ne peux pas me relever , le sang m'étouffe . Je cherche une solution , je pense au Coréen blessé. Je sais qu'il a creusé un trou à la manière Chinoise , c'est à dire petite ouverture et le fond assez large. Il se trouve à une dizaine de mêtres en contre bas , en rampant , je réussis à l'atteindre. Inconsciemment et surtout pressé , je me laisse tomber la tête la première . Quelle surprise , le Coréen blessé est au fond du trou.
J'ai du lui faire mal , il se plaignait beaucoup . Je réussis à m'installer à coté de lui , il ne parlait pas le français , mais le langage de la souffrance est le même. A tour de rôle , nous nous plaignions très fort et à tour de rôle celui qui avait repris connaissance calmait l'autre. Je pense que le bombardement Américain a duré deux heures . Le calme revenu , nous entendons les Chinois parler très fort en faisant leurs rondes....."
(Paul CHENAL)

A SUIVRE...

Bataille d'Arrow-Head : suite du récit du pionnier Paul CHENAL



(Photo Collection Lacuisse)

"En souvenir de mes copains morts en héros...."

".... Après un de leurs passages , je réussis à mettre la tête dehors. Les fusées éclairent comme en plein jour . De mon trou , je vois très bien ce qui se passe sur la crête tenue par la 2ème et 3ème compagnies.
Les Chinois montaient par groupe de 60/80
. Arrivés à trente ou quarante mêtres des lignes , ils hurlaient , c'est leur façon de faire. De cette manière ils sont vite repérés , ça titait des deux cotés , pendant une vingtaine de minutes.
Les Chinois redescendaient avec les morts et les blessés . Arrivés en bas , avec deux groupes , ils en reformaient un , et remontaient. Ca a duré jusqu'à ce qu'ils ne soient plus assez nombreux.
A un moment , j'ai vu un groupe réussir à monter sur les blockhaus de la 2ème Compagnie, alors plus question de monter par la. C'était le moyen le plus rapide pour se replier sur le Bataillon.
L'idée de tenter un replis sur le Bataillon me tenaille , de plus je ne connais pas la situation de notre défense. Nos blessures sont trop graves pour penser attendre les renforts , une contre attaque amie me faisait peur , car ça se fait toujours accompagné d'un bombardement intensif. Je pris donc la décision de passer par la 3ème Compagnie , un kilomètre à parcourir , tout ça à condition que je tienne debout. Je suis bien décidé à tenter le coup , pour ceux qui me connaissent , je n'ai pas besoin de leur dire que c'est une parole de 'Savoyard tétu "
Les Chinois continuent leurs rondes sur la position , mais je réussis à observer leurs mouvements entre les lignes. Les rescapés doivent regrouper leurs morts , blessés et ramasser les armes.
C'est très calme. Je pense que c'est le moment de tenter la fuite , je fis comprendre au Coréen mon intention. Après le passage d'une patrouille , nous réussissons à sortir du trou . A peine dehors , le Coréen refuse de me suivre et retourne dans le trou. Il doit souffrir terriblement. Je ne peux rien faire pour lui. Je descend de quelques mêtres et me jette sur les barbelés. Heureusement la pente est assez forte . Malgré les fils de fer qui me déchirent de partout , j'atteris de l'autre coté . Je me libère de tout ce qui est accroché , mon pantalon n'est plus complet et les griffures font mal. Mon bras qui se promène , me fait beaucoup souffrir , avec un morceau de pantalon je réussis à l'attacher en bout de mon gilet blindé. Je décide de marcher à trente mêtres du sentier qui est dangereux par les mouvements Chinois.
Je suis dans le champ de mines. C'est un endroit que les patrouilles Chinoises n'empruntent pas. A un moment , je vois sur la crête un homme avec un brancard. Plein d'illusions je l'appelle ! Il me parle en Chinois. Heureusement , après m'avoir cherché il est reparti.
Ce moment d'arrêt m'a permis de reprendre un peu de force , mais je crève de soif , j'ai la langue et la gorge collées par le sang.
Je reprends la marche en direction du petit bois , la pente est dure , je tombe souvent et je m'évanoui. C'est moins douloureux car je suis inconscient...."
(Paul CHENAL)

A SUIVRE....

Bataille d'Arrow-Head Octobre 1952 : suite du récit du pionnier Paul CHENAL

"En souvenir de mes copains morts en héros....."

" A un moment je reprends connaissance , je suis couché à une vingtaine de mêtres du fond du versant , le sentier est à 3 ou 4 mêtres de moi. Le jour se lève , un peu brumeux. D'un coup , j'aperçois une colonne de Chinois qui emprunte le sentier pour s'enfuir en direction du piton des pionniers. C'est une véritable chenille humaine , à un mêtre l'un de l'autre , certains en portent d'autres sur le dos. Ils passent tous au même endroit pour éviter les mines.
Les premiers sont maintenant à ma hauteur , quand la 3ème Compagnie les repère. C'est le début du carnage, les Chinois qui sont deux à trois cent, passent devant et derrière moi. Le Bataillon déclenche tous les tirs disponibles. C'est épouvantable , les mitrailleuses , mortiers , canons sans recul tirent au maximum . Ca tombe de partout , les Chinois qui courrent tombent comme des mouches. Pour ma part heureusement , j'ai mon gilet blindé . A un moment un éclat m'a touché dans le dos , si fort qu'il m'a déplacé. Un deuxième moins fort a été sans effet et le troisième m'a rasé les cheveux. J'ai cru qu'il m'avait tondu.
Les balles et les éclats se piquent autour de moi . J'essaie de creuser un petit trou avec la main , mais c'est trop dur , les ongles y restent.
Je pense que le carnage à durer une heure . Je cherche la solution pour passer , c'est plein de morts et de blessés.
Après beaucoup d'hésitation , je me fais un petit tracé . Je dois passer à coté de deux blessés . Ils sont assis à vingt mêtres l'un de l'autre , j'ai cent mêtres à parcourir. Je me décide assez rapidement , car je vois qu'il y a du marécage. J'espère pouvoir boire un peu.
Après avoir enjambé plusieurs morts , j'arrive vers le premier Chinois. Il a l'air passif , il sourit . Je lui fait un signe et je passe. Arrivé à la hauteur du deuxième , celui-ci est blessé au ventre et me semble nerveux. Il se lève d'un bond , un gros caillou à la main (2 ou 3 kgs) , il me le lance à la tête. Heureusement , vu son poids , il n'est pas très rapide . Je l'arrête de ma main valide. Il tombe entre nous deux. Il se baisse pour le ramasser , instinctivement , je lui décroche un coup de pied sous le menton qui lui fait faire deux tours . De la il se dirige vers le deuxième Chinois qui lui donne une grenade. Je continue mon chemin le plus vite possible . Le déclic de la grenade me fait penser que j'ai un peu de temps pour m'éloigner. Je me jette au moment voulu dans le marécage , la grenade explose à proximité , sans dommage.
Je bois un peu de mélasse qui me fait grand bien . Pendant tout ce temps , les gars de la 3ème compagnie , du haut de la crête nous tirent dessus.
C'est pas le moment de rester par la . Je pars donc coté Bataillon , il y a un angle mort qui me protège . Les tirs cessent.
Je trouve un fusil , mais je l'abandonne aussitôt , c'est trop lourd . Du coté Chinois , c'est le calme , les survivants ne veulent pas se faire repérer......"
(Paul CHENAL)

A SUIVRE.....

Jean Lartéguy, écrivain, correspondant de guerre en Corée et en Indochine est mort aujourd’hui 23 février 2010 à 13 heures.
A.Pilon

Bataille d'Arrow-Head Octobre 1952 : fin du récit du pionnier Paul CHENAL

"En souvenir de mes copains morts en héros...."

"J'attaque la montée . C'est très dur . En chemin , j'ai vu deux gars de chez nous morts. Je n'ai même pas osé les retourner de peur des mines. Enfin , arrivé à cent mêtres de nos lignes , deux gars sont venu m'aider. Ils ont pris beaucoup de risques et en guise de remerciement , je crois que j'ai été agressif envers eux , malgré le peu de souffle qu'il me restait.
Je leur ai reproché de m'avoir tiré dessus. Ils m'ont dit : On a cru que c'était deux Chinois , un qui voulait se rendre , l'autre qui refusait:
Il est vrai que dans l'état ou je me trouvais il pouvait y avoir confusion.
J'arrive enfin dans nos lignes au moment ou le Colonel Borreil accompagné du Général Américain passent.
Je suis fou furieux , en regardant notre position dévastée . Je pense aux copains qui y sont encore .
Le Général Américain demande au Colonel Borreil de me proposer pour une silver star. Des copains pourraient en témoigner.

Les brancardiers sont venus me chercher, mais je n'ai pas supporter le brancard avec mes fractures dans le dos.
Après quelques soins à notre poste de secours ; les Américains m'ont pris en charge. Départ en hélicoptère pour un poste chirurgical.
C'est un Japonais qui m'a extrait la balle , collée contre la colonne vertébrale , la tête en l'air.
Pour le transport on m'a platré de la nuque au ventre , puis j'ai pris l'avion jusqu'au Japon.
Je sais ce qui m'attend , car le 5 Mars 1951 , blessé grièvement , j'avais déja fait le trajet.
J'ai le moral , le service sanitaire Américain est exceptionnel. La propreté et le respect pour tous. C'est le jour et la nuit comparé au Val de Grâce.

Mon arrivée au Japon me rappelle la réalité : La disparition des copains.
Sur 52 pionniers : 19 morts , 19 blessés , 4 disparus.

HELAS LA LIBERTE DES PEUPLES EST A CE PRIX

(Pionnier Paul CHENAL)


ARROW-HEAD 7 Octobre 1952 (Collection Journet , provenant du livre de Jean-François Pelletier)
Un correspondant de guerre de l'O.N.U. (à droite) prend une photo tandis que l'on porte les premiers soins au Caporal-Chef Paul CHENAL , blessé durant l'héroïque résistance française sur la crête d'" Arrow-Head".
Il va être dirigé sur le service médical divisionnaire.


RESPECT.....

Le Caporal Chef Paul CHENAL fut nommé Sergent à titre exceptionnel

Titulaire de :

- Médaille Militaire
- Croix de guerre avec 3 palmes
- Croix de guerre avec 1 étoile de Vermeil
- Croix de guerre avec 3 étoiles de bronze

Il rentra en France avec un taux d'invalidité à 50%.

Merci encore une fois à son épouse qui m'a envoyée ce témoignage magnifique.

A Pilon - Adieu Lartéguy

J'ai dévoré ses livres dans ma jeunesse et je n'étais pas le seul.
Je le croyais disparu car oublié des médias. La preuve, j'apprends la nouvelle par le forum.
Un grand auteur doublé d'une forte personnalité.
Paix à son âme.

Jean Lartéguy , de son vrai nom Lucien Osty.
Né le 5.9.1920 à Maison Alfort (Val de Marne)

Engagé en 1939
Rejoint les forces Françaises libres en 1942
Après une licence de lettres , devint correspondant de guerre en Corée puis en Indochine.
Reporter à Paris Presse et à Paris Match.

Auteur de nombreux livres (Les Centurions , Les Mercenaires , Les Prétoriens ..... que j'ai lu comme beaucoup dans ma jeunesse et que je possède toujours.)

Titulaire de :
- la Légion d'Honneur
- Croix de guerre 39/45
- Croix de guerre des TOE avec 4 citations.

Décédé le 23.02.2010 à l'Institution Nationale des Invalides à Paris

A Bill

Merci pour ce petit rappel indispensable concernant Lartéguy.
Homme de terrain et non pas de salon comme beaucoup trop...

Merci Bill pour le récit exceptionnel concernant Paul Chenal. Ces lignes montrent le courage extraordinaire de ce soldat qui n'abdique jamais face à l'ennemi en dépis des nombreuses blessures dont il est victime. Un tel courage force le respect, en aurions-nous été capable à sa place? Certainement qu'ils ont été nombreux à suivre cet exemple lors de cette guerre, a commencer par ton frère. Je m'incline devant tant d'abnégation pour un conflit aussi lointain et si peu soutenu par notre pays. Grâce à toi la mémoire de ces hommes renaît au moins pour nous.

Les belles citations du pionnier d'assaut Paul CHENAL du Bataillon Français de l'O.N.U. en Corée

Spoiler:

D'autre part , après la Corée le Sergent Paul Chenal repartira pour l'Indochine.....
Il s'y conduira à nouveau magnifiquement avec le Régiment de Corée ,notamment au PK15 sur la RN 19 et il y recevra encore une Croix de Guerre avec étoile de vermeil et la médaille militaire.....
Documents envoyés par Madame Chenal que je remercie à nouveau.

Récupération d'une photo de 1952 ce jour

Photo provenant d'un lot confié à Jean-François Pelletier par une descendante du Sergent Major CAILLA du DR6


(Photo Collection CAILLA)

On y voit le 1ère Classe Roland VASSORT (3ème groupe des pionniers d'assaut) et son chien "Dick"
Tous deux seront portés disparus le 06.10.1952 à la bataille d'ARROW-HEAD

Mon Ami Stanislas SALISZ ancien pionnier , me les a formellement identifiés.

Compte tenu de la présence de nombreux enfants orphelins Coréens employés en base arrière , cette photo à du être prise au camp de repos de KAPYONG en 1952

Merci à Jean-François Pelletier auteur du livre "Le Bataillon Français de l'O.N.U. en Corée" aux éditions des Argonautes pour cet envoi qui enrichit ma collection qui prend de l'importance....

, c'est aussi la récompense d'agrémenter ce sujet de tan de souvenirs....

A Bill

Et ce n'est certainement pas fini.
Je te souhaite encore bien des découvertes.

Toujours aussi intéressant
et comme les amis, je te dis
merci de nous en faire profiter.

Inhumation des soldats des Nations-Unies en Corée

Au début de la guerre de Corée , plusieurs lieux d'inhumation furent créés.
DAEGU , DAEJON , INCHON , KAESONG , MASAN , et MIRYANG.

Le 18 Janvier 1951 , un cimetière fut créé , afin de regrouper les corps des soldats de l'O.N.U. dans le quartier de DAEYONG-DONG du port de FUSAN.
(A l'extrémité méridionale de la péninsule de Corée)

C'est là que mon Frère Philippe Collemant fut inhumé en Octobre 1952 avec ses camarades de la section des pionniers d'assaut morts au champ d'honneur à ARROW-HEAD.


(Photo du journal du Bataillon "Le Piton" de Août - Septembre 1952)
A cette époque , on l'appelait le cimetière de TANG-HOG.

Beaucoup de familles firent rapatrier les corps .
Mes Parents firent une demande officielle en Novembre 1952 auprès du Ministère des anciens combattants , 83 avenue Foch , Paris 16ème pour ce rapatriement (procédure réglementaire)
Sur les 262 soldats du Bataillon Français tombés en Corée , 218 furent réclamés par les familles.
Actuellement il reste toujours 44 soldats Français au cimetière de Fusan.


Sur cette carte d'époque de la Corée , on peut situer la ville de FUSAN en bas à droite.

A SUIVRE.....