La propulsion helicocycloïdale

Et dire que l'ex Greif était équipé d'un propulseur Voight mis au point au lendemain de la première guerre mondiale et ceci dès son entrée en service en 1937.
Avant de nous le céder en 1948 au titre de réparation de guerre, les américains l'avaient longuement étudié comme certains dragueurs et remorqueurs récupérés en Allemagne.
Bien que l'inventeur du principe soit l'américain KIRSTEN c'est en effet la firme Voight Schneider qui l'avait développé puis appliqué.
Ces navires firent sensation aux USA, mais chez nous personne ne pensa à tirer profit de la cession pour études, le bâtiment baptisé Marcel le Bihan fut envoyé directement en Indochine.
Il travailla essentiellement sur le Mékong, où sa maniabilité liée à son mode de propulsion fut précieuse et pourtant très remarquée.
Il transportait des petites péniches de débarquement, ne servant que très peu dans son rôle de dépanneur d'hydravions.
Il revint en France en 1954, et participa en 1956 à l'expédition sur Suez avant d'être reclassé en 1961 comme Gabare de mer support du fameux Bathyscaphe FNRS III.
Pour être adapté à cette mission il fut transformé son armement étant débarqué, la passerelle supérieure modifiée pour gagner du poids afin d'installer entres autres choses, les soutes à grenailles et à huiles spéciales nécessaires au bathyscaphe dont je passe l'histoire sur ce post.
Après une quinzaine d'année de cette activité, le Marcel Le Bihan devint en 1978 le Gustave Zédé, basé à Lorient pour l'expérimentation des petits sous marins d'intervention Shelf Diver et Licorne.
(Son ancien nom, modifié en Second Maître Le Bihan fut donné à un aviso type A69).
En 1980 nouvelles grosses transformations, la grue fut débarquée, remplacée par un portique, un hangar fut installé sur la teugue prolongée pour abriter les sous marins, ainsi que des équipements hyperbares pour la plongée à saturation.
Travaillant alors au profit du centre d'essais des Landes, le bâtiment fut désarmé après 47 années de service à Lorient en janvier 1985.
Son travail sera repris par le Triton, lui aussi équipé de Voight Schneider ;)
voila qui vous permettra je pense de connaître un peu mieux ce navire révolutionnaire à son époque, son système de propulsion étant maintenant monté sur la plus part des remorqueurs ou navires de travail actuels.
HATOUP

Bonjour Guy, merci pour les précisions, voici ma contribution pour la machine qui était je crois identique à celle du Paul Goffeny

Le Robert Giraud était doté de 4 moteurs MAN W 12V 30/38 DE 2300 CV.
12 cylindres en ligne turbo compressé
Embrayage Vulcan qui permettait une très grande précision dans l’ajustement du nombre de tours, levier du tiroir d’admission d’huile couplé avec celui d’embrayage que l’on pouvait désolidariser pour un meilleur ajustement.
Un moteur en avant, l’autre en arrière dans chaque machine au poste de manœuvre.
Passage du moteur d’avant à arrière par translation de l’arbre à came après relevage des culbuteurs.
Réfrigération directe à l’eau de mer.
Système d’épuration de l’huile Sharple (sans doute pas d’origine).
Compresseur d’air Junker diesel à pistons libres.
Je me permet d’ajouter ma description personnelle de ce compresseur, lui aussi en avance sur son époque.
Si quelqu’un en a un meilleur souvenir, car il y a quand même un demi siècle qui s’est écoulé, je suis preneur.

Moteur diesel Junkers à piston libre, description sommaire du moteur.
L’ensemble moteur compresseur apparaît sous la forme d’un cylindre horizontal d’une quarantaine de centimètres de diamètre pour une longueur deux mètres vingt environ.
A l’intérieur, une chemise sur une partie de la longueur du cylindre constitue la partie motrice.
Dans cette chemise deux pistons se rejoignent au centre du cylindre laissant un espace neutre correspondant au point mort haut.
Un injecteur placé au centre de ce dispositif, arrive à l’espace neutre.
Les pistons se rejoignant assurent la compression.
L’échappement et l’admission se font par des lumières.
Les parties des pistons opposées à l’espace compression sont usinées de quatre diamètres différents, le compresseur ayant quatre phases de compression.
Pour l’équilibrage, les
phases une et quatre se trouvent d’un coté, les phases deux et trois de l’autre.
Les deux extrémités de la chemise moteur sont fermées par deux culasses chemises chacune d’un alésage différent, d’un diamètre correspondant à celui des quatre pistons compresseurs.
Sur les culasses sont montés les clapets d’aspiration et de refoulement.
Filtre d’aspiration sur la phase une et refoulement au réservoir d’air sur la phase quatre, les autres phases sont reliées entre elles par des tubulures.
Le démarrage du moteur se fait de la façon suivante : un système de crémaillère, avec l’aide d’une manivelle, permet d’écarter les pistons en position de compression d’air.
Les faces pistons moteur se trouvant à ce moment au point mort bas.
Un dispositif de verrouillage permet de libérer les deux pistons simultanément.
De l’air comprimé est envoyé du coté des pistons compresseurs, en les libérant ils
sont propulsés provoquant la compression centrale la pompe d’injection et l’injecteur faisant chacun leur travail, le mouvement de va et vient est lancé.
Ce compresseur avait un seul défaut, il fallait toujours avoir une réserve d’air pour le démarrer.
Daniel Guimond

L'armement du Paul Goffeny
L'armenent du "Popaul" vu par Guy Saubesty.

Document DR - Le "Paul Goffeny".
Infographie de Guy Saubesty.

Une voiture plage arrière

Voici donc notre "ARIANE" sur la plage arrière du Paul Goffeny.
Étonnant non !

Photo DR Guy Saubesty - Tender "Paul Goffeny" et son Ariane - 1964.

Les armuriers ne manquent pas d'air !

C'est le cas sur le Paul Goffeny ou le jeune QM armurier Guy Saubesty exerce ses talents d'ajusteur "outdoor".


Photo DR Guy Saubesty - Tender d'aviation Paul Goffeny - L'Armurerie - Dakar 1964.

Bonjour,
tu sais jean leon, les bormettes c'est déjà loin.
j'y suis arrive mi-novembre 49 et parti début juin 50.le batiment principal en était un château sans style bien défini qui n'appartenait sans doute pas à la marine, puisqu'il y avaient des occupants civils.
là était regroupés cuisine - réfectoire et salles de jeux.
c’était parfait, à l’extérieur à quelques centaine de mètres, une grande baraque en bois servait de salle de cour et de dortoir.
il y avait 2 promotions d'environ 20 matelots chacune.
c'etait un second pédagogue et très sympa (du nom de Goffeny) qui nous initiait aux subtilités des freins de recul, appareil "Jarney" et du fameux verrou de mise a feu du 138.
a 3 mois brevet provisoire et à 6 mois brevet définitif.
une liste d'embarquement était proposée et l'on choisissait suivant son classement.
je garde un excellent souvenir de cette époque, comme de mon passage dans la marine.
j'ajouterai par pur chauvinisme surement que la spécialité d'armurier avait quelque chose d'un peu à part dans la marine.
voila, j’espère avoir un peu répondu à ton attente.
amitiés et salutations d'un ancien.

Bonjour à tous at aux autres aussi.

Maître bosco Chéqua je me suis retrouvé sur le Goffeny à Toulon en 64 pour des missions hydro en Atlantique Nord (la MOAN) qui ont duré trois ans, je les ait toutes faites avant de prendre ma retraite le 01/09/67, d'ailleurs ce fier vaisseau a lui aussi cessé de naviguer après cette période.
Pour les Armuriers et Canoniers ayant été embarqués, sachez que la seule arme en état de fonctionner à bord était le pistolet du Commandant. Il y avait une dizaine de fusils MAS à la charge du SM Fusilier (le seul de sa spé) mais qui n'avaient pas de percuteurs ils ne servaient que pour les gardes d'honneur.
C'était la condition pour que les URSS nous laissent naviguer chez eux en Mer Blanche, devant MOURMANSK, et jusqu'à l'Île à l'Ours. Ce fut une période qui à elle seule remplirait un bouquin par exemple, pour ceux qui ont connu le pont arrière en bois, il était entièrement dégagé et un des Aspirants officier Marmar qui faisait son service a eu la bonne idée de faire peindre sur ce pont deux jeux de palets tels que ceux qui se trouvaient sur les ponts de paquebots. C'est ainsi que, commandant en tête, des concours étaient organisés avec ou sans roulis....

Kénavo

Le Marcel Le Bihan en cale sèche.
Le système de propulsion Voigtht Schneider.

Le Robert Giraud en escale à Tamatave 1960.