C'était une école de l'Armée de l'Air située à Monéteau près d'Auxerre où étaient formés les radaristes d'aéronautique navale. Tous ceux qui sont passés par cette école en garde un excellent souvenir aussi bien sur la formation reçue que sur la vie que nous y avons menée. Cette formation a été ensuite transférée à Rochefort au début des années 60.
A Auxerre nous étions une soixantaine de marins parmi près d'un millier d'aviateurs ! Ces derniers devaient être rentrés à minuit à la base, le dimanche soir par ordre de leur adjudant chef chargé de la discipline. Nous avions, nous marins, négocié avec notre "bidel" (qui nous défendait toujours) de pouvoir rentrer à 1h.00 du matin. Au Casino d'Auxerre où nous allions danser on surveillait nos montres et vers les 11 heures les aviateurs quittaient les lieues pour rentrer au bercail. Les pauvres cavalières qui voulaient continuer à danser étaient ravies que les pompons rouges viennent les consoler pendant encore une heure. Hélas un jour les autorités de l'Armée de l'Air ont fait en sorte que tout le monde rentre à la même heure ! Même notre bidel n'a rien pu faire !
Une autre fois le Colonel commandant la base avait donné l'ordre aux maîtres chiens de l'Armée de l'Air de ramasser tous les chiens errants et de faire en sorte qu'ils soient restitués à leurs propriétaires quand c'était possible ou euthanasiés. Or les marins avaient leur chienne mascottes "MOUSSE" bien dressée qui venait aux couleurs le matin avec nous et se redressait sur ses quatre pattes quand les marins se découvraient à la sonnerie du clairon. Elle marchait à côté de nous lorsque nous nous déplacions en rang, bref elle faisait partie de notre famille et on se la transmettait de promo en promo. Or un jour on apprend que notre "Mousse" avait disparue. L'adjudant chef chargée de la discipline qui était responsable de l'opération "chiens errants" venait à la base en vélo tous les jours en longeant la rivière de l'Yonne. Par un beau matin on ne sait pas comment mais il a dérapé et s'est retrouvé à l'eau avec son vélo et n'a pas pu reconnaître ceux qui ont avaient fait le coup, si du moins cela avait été prémédité ! Personne d'ailleurs ne savait quoique ce soit sur cette affaire !!! Quelques mois après lorsque nous sommes revenus à Auxerre pour le "cours de quartier maître" cet adjudant chef nous accueillit et s'arrêtant devant certains marins leur dit :
- "Il me semble te connaître toi ! Tu n'étais pas parmi ceux qui m'ont jeté dans l'Yonne ?
- Moi mon adjudant ? De quoi parlez-vous ? Je ne comprends pas !