Bonjour à tous
En faisant des recherches généalogiques qui m'ont mené, entre autres, à Berck sur Mer, j'ai retrouvé une histoire de notre Marine Royale à voile bien sûr, de 2 mes ancêtres, parents ou témoins d’événements familiaux. Avec d'autres, ils sont les précurseurs de mon engagement futur dans la Marine...
Tout commence en mars 1756 à la sortie de la messe du dimanche...
Pendant ces années 1750 à 1760 ce n’est pas moins de 30 matelots Berckois qui seront ainsi « levés » pour différents conflits à travers les océans principalement contre la marine royale Anglaise...
Rappel historique
C’est en 1669, sous le règne de Louis XIV, que Colbert devint secrétaire d’état chargé des finances, des travaux publics et de la Marine.
Il crée une véritable marine de guerre afin de contrecarrer la puissante marine anglaise qui régnait sans partage sur tous les océans.
La flotte de guerre passant de 18 vaisseaux en 1661 à 70 en 1666, 196 en 1671 et 276 en 1683
Il fait agrandir les ports de BREST et de TOULON, et construit un nouveau port : ROCHEFORT et fait transformé DUNKERQUE qu’il rachète à l’Angleterre.
A suivre...
En faisant des recherches généalogiques qui m'ont mené, entre autres, à Berck sur Mer, j'ai retrouvé une histoire de notre Marine Royale à voile bien sûr, de 2 mes ancêtres, parents ou témoins d’événements familiaux. Avec d'autres, ils sont les précurseurs de mon engagement futur dans la Marine...
Tout commence en mars 1756 à la sortie de la messe du dimanche...
- Spoiler:
- - Et bin m’in por Philippe, t’in foé eune tiete ? In diro qu’t’a l’drisse, te v’la tout palot !
- Non, j’chu point malad…mais j’chu d’la r’vue…ch’est ch’tchurè qui vient de m’l’aprinde
L’pire ch’est pou m’femme la Jeannette et m’in dernier margat,….Jean, y n’a qu’ 2 ins
J’chu l’vaye pour Brest pour m’imbarquaye ch’u ch’Florissant comme mat’lou
J’pars ed’main y’m’faut bin 1 mos pour aller à Brest……La Jeannette a’m’prepare d’ja m’in balluchon, a n’arrete point d’braire…
Traduction :
-Eh ben, mon pauvre Philippe, t'en fais une tête ? On dirait que tu as la chi...e, tu es tout pâlot !
- Non je ne suis pas malade, mais je suis de la revue, c'est le curé qui vient de me l'apprendre. Le pire c'est pour ma femme la Jeannette et mon dernier enfant, Jean, il n'a que 2 ans. Je suis de la levée pour Brest pour m'embarquer sur Le Florissant comme matelot.
Je pars demain et il me faut bien 1 mois pour aller à Brest, la Jeannette me prépare déjà mon balluchon, elle n'arrête pas de pleurer...
Ainsi parlait en ce mois de mars 1756 Philippe FRANÇOIS dit (ch’catholique) âgé de 34 ans époux de Jeanne MACQUET et père de 4 enfants.
Ce n’était pas la première foi qu’il était ainsi levé (réquisitionné) par la marine royale, déjà en 1745, il avait alors 25 ans, il était allé à Brest comme matelot à 9 livres pour servir comme pilote dans la rade.
Cette foi c’était différent; en effet la France était en guerre contre l’Angleterre qui convoitait les possessions Françaises en Amérique du Nord et s’apprêtait à mettre le siège devant Louisbourg pour ensuite accédé à Québec.
Pendant ces années 1750 à 1760 ce n’est pas moins de 30 matelots Berckois qui seront ainsi « levés » pour différents conflits à travers les océans principalement contre la marine royale Anglaise...
Rappel historique
C’est en 1669, sous le règne de Louis XIV, que Colbert devint secrétaire d’état chargé des finances, des travaux publics et de la Marine.
Il crée une véritable marine de guerre afin de contrecarrer la puissante marine anglaise qui régnait sans partage sur tous les océans.
La flotte de guerre passant de 18 vaisseaux en 1661 à 70 en 1666, 196 en 1671 et 276 en 1683
Il fait agrandir les ports de BREST et de TOULON, et construit un nouveau port : ROCHEFORT et fait transformé DUNKERQUE qu’il rachète à l’Angleterre.
- Spoiler:
- Colbert, se préoccupant des hommes, instaure également un nouveau système d’enrôlement qui remplace le sinistre système d’enrôlement forcé : la « presse » par celui des « classes »
La « presse » consistait à enrôler de force, par des sergents d’armes, des matelots dans tous les ports du littoral, pour ce faire tous les moyens étaient, bons même la force et beaucoup d’abus furent à déplorer.
La plus fréquente consistait à ramasser les matelots ivres dans les estaminets des ports, les vagabonds, etc… et de les transporter à bord à fond de cale jusqu'à l’appareillage du navire.
Outre la cruauté du procédé ce système avait pour conséquence des équipages de médiocre qualité et peu fiables qui désertaient ou se mutinaient fréquemment.
Le système de « classes » instauré par Colbert consistait à faire enregistrer auprès de l’évêché chaque matelot en âge de servir (entre 16 et 40 ans).
Régulièrement des représentants de la marine royale venaient dans les ports passer des « revues » et prélever des hommes suivant les besoins pour le service du roi avec, en principe, un tour de rôle. Le matelot, suivant son expérience, ses qualités, son âge, était classé à 6, 8, 9, 12 livres etc… qu’il ne percevait que s’il était « levé »
La levée, pour une durée de 1 ou 2 ans n’impliquait pas obligatoirement un embarquement, mais pouvait simplement consister en des travaux d’aménagement et d’entretien des ports.
D’autres sur la base du volontariat pouvaient également suivre des formations de métiers de marine (ex : canonnier, charpentier, etc..).
Ce système, assez juste, en temps de paix devenait beaucoup plus contraignant en cas d’hostilité et à certaines époques n’était pas sans rappeler le système ancien de la « presse ».
A suivre...
Dernière édition par JJMM le Jeu 11 Avr 2013 - 8:42, édité 1 fois