par † sagnimorte albert Mar 13 Déc 2016 - 17:57
Marine Canthö, juin 48
Tout arrivant à Marine Canthö a droit aux faveurs de la Marie. C'est traditionnel et gratuit. La Marie, fille de cuisine, n'est pas une beauté, non! Mais elle a trouvé ce moyen sûr pour s'assurer le renouvellement de petits jeunes vigoureux. Comme ceux-ci viennent de supporter une longue traversée, ils ne sont pas regardant sur la qualité et trouvent en la Marie la consécration provisoire de leurs rêves orientaux. Le fait que tout se passe le soir dans le noir, renforce l'illusion. Les copains m'informent; vingt heures, derrière les cuisines.Et là, la Marie , ponctuelle, attend son nouvel étalon.
Autre note comique.
Aujourd'hui, nous attendons un amiral, ou le commandant de Marine Mékong, je ne sais plus. Le capitaine d'arme a formé un piquet d'honneur en grande tenue dont je fais partie.Le piquet est rangé face au sleep car l'amiral doit arriver par hydravion. Arrive dans une embarcation locale, sans que quelconque s'y attende, le "général" des Hoa-Hao en grand uniforme. Le général des Hoa-Hao est un ancien tireur de pousse-pousse qui présentait assez de force de persuasion pour devenir chef de bande et chef de secte. Le conflit a fait gonfler la secte en effectif et en puissance. Armés par la France qui essaie de se concilier cette force précieuse, les Hoa-Hao ont été, selon les avantages du moment, tantôt pour elle, tantôt contre elle. Leur chef s'est nommé lui-même général, général à une seule étoile, car il ne s'est pas encore avisé que le grade de général de l'armée française est distingué par deux étoiles. Voici donc notre "général" qui débarque en grande tenue. Par courtoisie, le bidel lui fait présenter les armes et les hommes du piquet se raidissent dans un garde à vous adéquat. A la fois un peu étonné mais très honoré qu'un piquet d'honneur de la Marine se soit constitué pour le recevoir, le général peu familier de tels honneurs, ne se sent plus d'orgueil et se croit obligé de serrer la main de chaque homme du piquet. Et voila nos bonshommes obligés de lâcher le fusil de la main droite, tout en essayant de la maintenir au mieux de la main gauche. Bientôt le piquet ressemble à un marché un jour de foire et l'hilarité commence à gagner tout le monde y compris les non-participants. Heureusement, notre bidel, s'avisant qu'il a déclenché l'imprévisible, retrouve son sang-froid, prend doucement le général par le bras pour le pousser vers la sortie, vers la ville où manifestement, il devait se rendre à une quelconque réunion de ses troupes.
Dont acte!
Dernière édition par Charly le Mar 13 Déc 2016 - 18:09, édité 1 fois (Raison : Fusionner avec le bon sujet.)