Pour répondre à Morbihannais. Un peu comme Serge BAVOUX (msg 858), quand j'étais adolescent, le métier de radio sur les bateaux me fascinait. C'était un homme à part, travaillant dans un local Top Secret formellement "interdit aux personnes étrangères au service" et communiquant avec d'autres radios à des milliers de km de distance dans un langage, le morse, que lui seul connaissait.
Dans de nombreux films de guerre ou d'espionnage en noir et blanc, on entendait souvent des ti-ti-ta-ta, toujours synonymes de secret et de mystères.
La dernière fois que j'ai été chef de quart dans un PC radio, c'était sur le Suffren, début 68, juste avant de partir pour la station d'émission HF de Rufisque (Sénégal) : fini l'exploitation, que du technique. Après, le BS aux Bormettes, le Duquesne, le De Grasse, la Météo CEP, le Rhin (atelier radio), etc : là encore, des affectations et des fonctions à caractère essentiellement technique.
Sur le Commandant Bourdais (76-79) et à la Pointe-des-Sables (84-87), on trafiquait encore en morse - de moins en moins - mais ce n'était plus moi qui avait le casque sur les oreilles et le manip entre les mains.
A noter : sauf circonstances particulières (ex. ALINDIEN à bord, sans supplément de personnel), j'ai toujours vu des opérateurs radio heureux et même très heureux de recevoir et surtout d'envoyer des messages en morse. Certains avaient des manips perso. La manipulation morse, c'est un peu comme l'écriture et il n'y a pas deux radios qui manipulent exactement de la même façon.
Après la PDS, plus aucun contact avec l'exploitation : AMF Electronique, re-Contrôle TER Lorient, station d'émission HF et LF de La Régine, station d'émission LF de Kerlouan. Limite d'âge en 99.
Si je n'avais pas pu faire radio, j'aurais choisi transfiliste (moins "romantique" mais on reste dans le même univers) ou secrétaire militaire (au lycée, en dissertation, j'ai toujours été dans les deux ou trois premiers).
Des regrets ? Oui, quelques uns, mais ce serait trop long à raconter et hors-sujet.
Un de mes tout derniers quarts dans un PC radio. C'était à bord du Suffren, début 68.
Deux mondes se côtoient. A droite, l'ancien, Made in France, deux récepteurs HF, un RR BM 2 et un "stabylo". A gauche, l'impressionnante baie de télécommande des quatre émetteurs HF Collins de 500 watts chacun associés au système SENIT, le tout Made in USA. On l'appelait l'arbre de Noël.
A l'époque, je lisais régulièrement LIFE car je voulais passer le certificat d’interprète anglais. Mais je suis parti en campagne ...
Plutôt bien vue, cette définition de la spécialité de radio.