par DEMICHEL Dim 2 Sep 2007 - 14:04
Le côté sud de la presqu'île de St Mandrier n'est pas celle la plus hospitalière. En Provence, nous appelions cela une plage massacans. Une caillasse était appelée aussi une "dure".
Quand j'étais gamin à Toulon, organisés en 'railles" de quartiers,retranchés ou offensifs nous nous caillassions allègrement aux cris de guerre: " La dure ! la molle ! le cul de la casserole ! " Ce qui ne voulait rien dire, mais cela sonnait bien.
Après la guerre, j'habitais au sud de St Jean du Var, au lieu dit " le quartier des Amoureux. Pour accéder à notre petite maison, il fallait emprunter un chemin pentu qui ressemblait à un lit de torrent désséché. Celui ci portait le nom officiel de " Chemin de Gratte Semelles". Il porte toujours ce nom bien que goudronné.
Le matin quand je partais à l'école, je voyais le mont Faron dressé devant moi et, un peu plus à l'ouest, le mont Caume qui se teintait rose pastel sous les premiers rayons de soleil.
Je traversais ensuite la ligne de chemin de fer métrique sur laquelle roulait le petit " train des plages " qui partait du quartier de la Rode (1) et aboutissait à St Raphaël en passant par des sites somptueux.
Je franchissais ensuite le pont qui enjambait la rivière laquelle suivait parallèlement la voie de chemin de fer. L'ensemble était bordé par une barre rocheuse verticale. Le site était très beau.
Tout cela a maintenant disparu. Plus de petit train. Plus de rivière, celle ci a été canalisée et recouverte et dessus on a "posé" une autoroute. La paroi rocheuse est grillagée pour éviter les chûtes de pierres. Nous sommes dans la laideur absolue.
Aujourd'hui, bien que je possède une résidence à Bandol,quartier de l'Escouche, surplombant la baie, ma préférence va vers les quais de Seine. Le soir, les ponts, Notre Dame, la Conciergerie et bien d'autres bâtiments sont illuminés. C'est beau. Paris est vraiment la plus belle ville du monde. Et puis, cette année ma petite fille entre au collège en 6ème, juste en face de chez nous. Elle viendra déjeûner tous les midis. Malgré l'âge qui s'avance, encore quelques bonnes années en perspective.
(1) Nom provenant du fait que l'on avait construit dans les années d'avant guerre, des petites maisons basics, ceci pour sédentariser une population Romanichels. Les Toulonnais selon une expression populaire, simple et imagée nommèrent cet endroit "La Rode".
Ce lieu dit a été ensuite officialisé en quartier La Rode tel qu'on l'appelle aujourd'hui.