Nous nous quittons avec ce bouquet final parmi ses plus belles cartes postales.
Je n'en ai jamais vu d'autres semblables où que ce soit.
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Elles sont en bois ! Oui, en bois... Je n'en ai jamais vu d'autres semblables où que ce soit.
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Et de plus, comme disait mon grand-père, elles ont été peintes à la main par des artisans.
Des artisans ça ?
Que nenni, de purs artistes oui, c'est de l'art ça, et du plus bel art !
Là-bas, mon grand-père comme ses collègues fraternisa avec les marins japonais qui les accueillirent.
Il se rappelait avoir vu un officier parmi tant d'autres, un certain Yamamoto...
Mais le souffle de la guerre passa.
Tous les grands centres urbains japonais ont été ravagés par les bombes, le napalm et le phosphore quand ce n'était pas par des bombes atomiques.
A Tokyo, les victimes du terrible bombardement 9 mars 1945 dépasseront largement les 185 000 morts officiels reconnus en une seule nuit...
Combien de trésors ont disparu ?
Combien reste-t-il de ces si belles cartes ?
Mon grand-père était à Java je crois.
Ils étaient plusieurs en excursion dans la jungle tropicale.
Une énorme averse arrivait.
Il fallait se trouver une protection.
Jules Thouélin, pour une fois second, fut arrêté par le bras d'un de ses collègues terrifié.
Une gigantesque toile d'araignée barrait le sentier.
Une énorme araignée avec d'immenses pattes y tronait. Mon grand-père certifiait qu'elle avait une envergure supérieure à une assiette.
Au sol, des plumes indiquaient que de petits oiseaux avaient terminé leur vol là.
De fait, depuis, j'ai vu de ces images de colibris piégés par ces grandes mygales arboricoles.
Je frémissais en entendant ses histoires de coupeurs de têtes, de cannibales et autres bagnards...
Ce jour-là, il eut son heure de gloire au retour à bord du Jules Michelet.
Après l'épisode de la mygale évitée de justesse en plein visage, n'oublions pas qu'ils n'avaient ni télé ni cinéma qui leur montrait alors ces bestioles, il se passa l'épisode du refuge en pleine jungle.
La pluie arrivait, ils firent un long détour pour éviter l'araignée monstrueuse, au loin une grande cabane au toit en tôle ondulée, ils coururent.
Mon grand-père fut le plus rapide, ils étaient tous en short, chemisette avec leur casque colonial.
Mon grand-père se précipita sur la porte de cette grande remise, il l'ouvrit violemment sous les grosses gouttes de pluie qui arrivait.
Et c'est alors que tous ses collègues s'arrêtèrent net !
Notre jules Thouélin avait valdingué en vol plané 5 mètres en contrebas.
On le retrouva littéralement KO.
Son casque colonial avait volé plus loin encore, à près de dix mètres, on le retrouva tout cabossé.
Un raffut incroyable provenait du hangar, des cris d'animaux de toutes sortes.
Ses collègues s'approchèrent pour voir, dans l'entrée, enchainé, trônait un énorme orang-outan mâle adulte absolument furieux d'avoir été réveillé de la sorte.
C'était son bras que les autres matelots et crabes avaient juste aperçu.
Mon grand-père n'avait rien vu lui, le coup de poing avait littéralement fracassé son casque colonial heureusement non tenu par sa jugulaire, il y serait resté sinon.
Le soir, il rentra tout fier avec son casque complètement enfoncé à bord, il paraît que l'on pouvait y deviner l'empreinte des phalanges.
Il fut naturellement puni, son casque fut confisqué, et il dut en racheter un autre.
Voilà ce qui arrive quand on veut pénétrer dans le refuge de trafiquants d'animaux sans prévenir et en courant...
Ah oui, cela ne se voit guère avec ces numérisations, mais ces cartes en bois sont recouvertes par endroit d'une couche du plus bel effet de plus de 2 mm de peinture dorée.
Pour moi c'était de l'or bien sûr...