Notre convoi était tracté par une 141R car en 1965/66 la ligne Marseilles/Vintimilles n'était pas encore électrifiée et c'est les bonnes vieilles machines à vapeur qui nous ammenaient à Marseilles où les BB, CC ou autres 2D2 prennaient le relais jusqu'à Paris.

En 1966 le TGV on connaissait pas et c'est une nuit entière qu'il fallait passer dans le tortillard pour débarquer, au petit matin, dans la capitale.

Le panache de fumée annonçait de loin l'arrivée du convoi constitué des vielles voitures OCEM vertes à compartiments. Dès l'arrêt du train c'était ...."A l'abordage" et la course au compatiment vide. Pour être peinard dans le compartiment, la cravate Trafalgar servait souvent de corde ( dans la Marine on dit un Bout....je ne vous apprend rien !) pour verrouiller la porte coulissante.

Une fois, en attendant le train sur le quai, j'ai voulu prendre un paquet de cigarettes dans ma valise. En me baissant j'ai entendu le bruit caractéristique du pantalon se divisant en deux parties...!

Sitôt monté dans le train, comme j'avais toujours un rechange civil dans la valise, j'ai donc opté pour la tenue 57222 bis. Oui mais, à l'arrivée à Paris je déposais toujours ma valise Marine à la consigne de la gare de l'Est, juste le temps d'accompagner ma fiançée à son boulot. Quant je revins une bonne heure plus tard pour reprendre mon "attaché Case" en alu, couleur bleu avec décor ancre de Marine, la prévoté n'avait rien trouvé de mieux que de se planter devant la consigne où était ma valoche!

Me voici donc faisant les cent pas dans la gare de l'Est en espérant que les deux gendarmes lèvent le camp mais que nenni et je me suis demandé si ce n'était pas moi qu'ils attendaient.

En désespoir de cause je fini par prendre le taureau par les cornes et j'allais récupérer ma valise en me disant que si les "vilains" me chopaient je n'aurais comme seule défense que de leur faire voir mon pantalon marin....A pont devant et...à fente derrière !!!!!

Je n'ai pas eu, heureusement, à ouvrir ma valise, je n'ai pas entendu d'interpellation mais la première bouche de Métro a été la bienvenue pour m'extraire de la vue des plantons qui bullaient toujours devant la consigne !

Je rapelle quand ces temps...lointains....il était interdit de se mettre en civil et que l'on devait aller faire pointer sa perm à la caserne en tenue.

Pour moi cette dernière corvée n'en était pas une car la caserne de la Pépinière à Paris était tout à côté du magasin du Printemps sur les grands boulevards où travaillait justement ma fiançée.

C'était donc l'occasion d'aller faire toucher le pompon rouge aux petites vendeuses du rayon...."Layette"...j'ai pas choisi le rayon désolé.... !

J'avais un succès fou auprès des collègues de ma fiançée, qui elle n'était pas peu fière de faire voir aux copines qu'elle fréquentait un marin....

Ma fiançée était vendeuse au stand "Baby Gros" mais je ne vous cacherais pas que j'avais aussi quelques admiratrices au stand......"Petits Bâteaux"!

Allez, j'espère que mes péripécies auront rappelé aussi à certains d'entre vous quelques souvenirs personnels de voyage et de perm's. Et que cela aura, aussi, fait manoeuvrer quelque peu vos muscles sigomathiques.

En tout cas moi, cela m'a rajeuni de quelque dizaines d'années à vous raconter cela!