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[Campagnes] Guyane
ftaviot- MAÎTRE PRINCIPAL
- Age : 73
- Message n°451
Re: [Campagnes] Guyane
Matelot aime ce message
Max Péron- MAJOR
- Age : 81
- Message n°452
Re: [Campagnes] Guyane
Photo Max Péron
Au pied de cet arbre au bord de la piste, mon fils et moi paraissons tout petits.
- Spoiler:
Photo Max Péron
Parmi beaucoup d'autres, paysage typique de la Guyane, une piste qui traverse la forêt.
Nous avions loué une voiture pour toute la durée de notre séjour.
Pas un 4x4, une voiture "normale".
Pour circuler sur ces pistes, c'était parfois un peu limite mais ça passait quand même.
Pour traverser les fleuves, il y avait parfois des ponts, comme sur cette photo.
Photo Max Péron
... et parfois il n'y avait pas de pont !
Pour traverser le fleuve, il fallait alors embarquer avec la voiture sur un bac.
Photo Max Péron
Toujours en Guyane en 1986
Nous arrivons probablement dans un village amérindien mais je n'ai pas noté le lieu exact.
Photo Max Péron
Guyane 1986.
Sans doute pour acheter quelques souvenirs, mon épouse (debout) est en grande discussion.
Mon fiston est à droite, assis.
Cette couleur du bois me rappelle quelque chose : c'est peut-être là que j'ai acheté un tabouret pliable amérindien.
Je l'ai toujours, il me sert de siège d'appoint dans le salon.
Photo Max Péron
Guyane 1986.
Le site semble bien sympathique mais je n'ai pas noté l'endroit exact où j'ai pris cette photo.
Guyane 1986.
Comme en Floride quelques mois auparavant, mon fiston fait de la pub pour FUF / station radio Pointe-des-Sables.
Matelot, sad5, André TORTAY, Xavier MONEL et dan83143 aiment ce message
mataf57- SECOND MAITRE 1ère CLASSE
- Age : 64
- Message n°453
Re: [Campagnes] Guyane
L'arbre qui est en photo en premier s'appelle un "fromager" ou "Kapokier".
Dans les tribus, (c'était avant...) le chef désignait un "fromager" comme lieu de recueillement spirituel.
Au pied de cet arbre, avait lieu donc des "Palabres" avec tous les sages.
C'était l'endroit où toutes les décisions importantes devaient être prises. Notamment les punitions, mariages, etc...
Le village amérindien semble bien être celui de "Coswine".
On y trouvait pas mal d'artisanat, et faisait un peu office de carte postale pour les passagers.
Comme tu le dis bien, quand il n'y a pas de route, il reste le bac.
Ici, la météo ne nous met pas en confiance, et pourtant il faut bien passer.
Matelot, alain EGUERRE, André TORTAY, Xavier MONEL, dan83143 et Max Péron aiment ce message
alain EGUERRE- MAÎTRE
- Age : 74
- Message n°454
Re: [Campagnes] Guyane
J'en ai vu d'énormes avec leurs racines sur les temples d'Ankor Vat au Cambodge
Matelot et mataf57 aiment ce message
Max Péron- MAJOR
- Age : 81
- Message n°455
Re: [Campagnes] Guyane
Mais oui, bien sûr. Un trou de mémoire. J'aurais dû m'en souvenir : dans cette même zone des Antilles-Guyane, il y en avait également en Martinique.
Mon plus jeune fils "dans" un fromager quelque part dans le nord de la Martinique, région montagneuse et humide.
- Spoiler:
Histoire de faire une photo-souvenir, mon fils aîné grimpe lui aussi dans le fromager.
La base de ce fromager martiniquais est aussi impressionnante que celle du fromager guyanais.
Par contre, l'arbre est beaucoup moins haut.
Une autre vue de ce superbe fromager. Le pied de l'arbre est vraiment bizarre.
Ce fromager avait 90 ans en 1986. Il est donc né au 19ème siècle ! Probable qu'il existe toujours.
Comme l'a déjà signalé notre ami mataf, le nom antillais du fromager est "kapokier".
Mon fils porte un t-shirt FUF PDS avec l'insigne "grand modèle".
Mataf parle également des bricoles et autres souvenirs vendus dans les villages amérindiens de Guyane.
Mon meilleur souvenir, c'est d'abord la rencontre de ces Amérindiens de Guyane française et de Guyane hollandaise en 1964 :
1964 Ma première rencontre avec des Amérindiens. Après le bagne des îles du Salut, un autre moment fort.
Hormis de nombreuses photos, le seul souvenir acheté en Guyane en 1964, ce bébé caïman empaillé. Pauvre bête.
J'ai été promu QM1 quand j'étais en Guyane mais tant que le Comar FDF n'a pas signé un papier officiel, pas le droit de porter les galons !
En 1986, j'ai acheté une peau de caïman.
Je l'ai toujours. Elle mesure 1,50 mètre et elle est accrochée sur un mur entre deux chambres.
Autre souvenir de Guyane :
Siège acheté dans un village amérindien de Guyane en 1986.
Il me sert aujourd'hui de siège d'appoint dans le salon.
Pour le transporter en avion de Cayenne à Fort-de-France, pas de problème : il est pliable.
LEMONNIER, Matelot, sad5, alain EGUERRE, André TORTAY, HèmBé43, Xavier MONEL et dan83143 aiment ce message
marsouin- MATELOT D' HONNEUR
- Age : 69
- Message n°456
Re: [Campagnes] Guyane
La nature est généreuse et nourricière : le fromager, l'arbre à pain, l'arbre à saucisses
Matelot, alain EGUERRE et Max Péron aiment ce message
mataf57- SECOND MAITRE 1ère CLASSE
- Age : 64
- Message n°457
Re: [Campagnes] Guyane
Pour la chaise, on l'a connait aussi sous le nom de chaise "Baoulé" . Tu as une chance énorme à la fois d'avoir un très beau spécimen, ensuite qu'elle ne se soit pas éclatée avec le climat européen. Il doit s'agir à coup sur de bois "bagasse" vue sa couleur miel et qui est à peu près le seul à résister aux changements de climats.
Et je ne prends pas de risque qu'en précisant que l'artisan qui a fabriqué cette chaise,et au regard des détails du travail, doit être issu de la tribu des "Saramaccas" qui sont appelés "noirs marrons" originaires du Surinam (ex Guyane Hollandaise) vivent le long du fleuve Maroni. Pièce très précieuse à prendre soin. Ikéa ne fait pas mieux...
Matelot, Xavier MONEL, dan83143 et Max Péron aiment ce message
Max Péron- MAJOR
- Age : 81
- Message n°458
Re: [Campagnes] Guyane
Plusieurs scènes se déroulent aux îles du Salut. On y voit le réfectoire des bagnards (enfin, ce qu'il en reste) et les cachots.
Dans le message 401, j'ai posté des photos de ce réfectoire et de ces cachots des îles du Salut.
Dans ce téléfilm policier, les tableaux du peintre bagnard Francis Lagrange ont un rôle important (on a légèrement modifié son nom mais c'est bien de lui dont il s'agit).
En particulier celui-ci :
"Règlement de comptes à la loyale"
Extrait d'un lot de 15 cartes postales consacrées au peintre bagnard Francis Lagrange
que j'ai acheté à Cayenne en 1964, embarqué en subsistance sur l' Altaïr.
Editions Guy Delabergerie, Cayenne, Guyane française.
Les rixes avec mort d'homme étaient fréquentes.
Pour le meurtrier, ça se terminait toujours de la même façon :
"Justice est faite"
En 1964, le gendarme qui gardait les trois îles du Salut (zéro habitant, zéro touriste à l'époque) nous avait montré l'endroit exact où tombait la tête du supplicié, un trou d'environ 50x50x50 cm.
Il y avait plusieurs guillotines en Guyane au temps des bagnes. Sur ce tableau, ce n'est pas celle des îles du Salut.
Et après ça, le corps du bagnard, on en faisait quoi ?
"Mouillage d'un forçat aux îles du Salut" = miam-miam pour les requins !
Les requins étaient habitués : avant de mouiller le corps du forçat, les gardiens faisaient tinter une cloche. Les requins arrivaient aussitôt et le corps du défunt n'avait même pas le temps d'atteindre le fond.
Et dire que tout ceci a existé jusqu'en 1946 !
En 1964, j'ai rencontré d'anciens bagnards qui ne pouvaient pas rentrer en France. Certains portaient encore les marques des fers aux pieds.
1964 Je découvre un village d' Amérindiens en Guyane hollandaise.
Hé oui, en 1964, en pirogue, on passait d'une rive à l'autre ... sans aucune formalité !
Je suppose que nos amis Hollandais faisaient de même.
Matelot, mataf57, marsouin, André TORTAY, CPM73, loulou06000 et Christian Suné aiment ce message
Max Péron- MAJOR
- Age : 81
- Message n°459
Re: [Campagnes] Guyane
Un 1er janvier à Cayenne, un Boeing 747 cloué au sol à cause de moi.
Le soir du 1er janvier 1987 - quelle drôle de date ! - nous prenions la route de l'aéroport de Rochambeau pour rentrer en Martinique. Contrairement au voyage aller, pas de Transal de l' Armée de l' Air cette fois-ci mais un Boeing 747 d' Air France. Il s'agissait du vol long courrier Cayenne - Paris avec escale à Fort-de-France. Dès mon arrivée à l'aéroport, je cherchais le bureau de l'agence de location de voitures pour rendre les clés et récupérer mon chèque de caution (trois mille francs). Mauvaise surprise : toutes les agences étaient ouvertes, sauf la mienne. Nous avions pourtant rendez-vous. Après avoir fait enregistrer mes bagages et reçu ma carte d'embarquement, j'allais voir le responsable d'une des agences. Cayenne est tout petit. Entre eux, il se connaissent tous. Je lui expliquais la situation et lui demandais de bien vouloir accepter de prendre les clés et les papiers de la voiture pour les rendre à son concurrent mais néanmoins collègue. Il accepta. J'insistais également pour qu'il vienne constater par lui-même que l' Opel Corsa que nous avions louée était bien en parfait état. Il accepta de nouveau. Merci Monsieur.
Restait maintenant à récupérer le chèque de caution.
- Spoiler:
Je sortais de l'aéroport et me dirigeais vers le premier chauffeur de taxi disponible :
Si je te donne un très bon pourboire, es-tu capable de faire l'aller-retour Rochambeau-Cayenne en XX minutes ?
Avec un sourire légèrement ironique, il me répondit simplement
T'as pas peur ?
Ce qui se passa par la suite n'est pas racontable : on double à droite, on roule à gauche, on passe en force, on roule à 120 km/h en ville, dérapages parfaitement contrôlés dans les virages, etc. etc.
L' Inspecteur Harry ou le Flic de Beverly Hills n'auraient pas fait mieux !
Si mon ami Riton, directeur d'auto-école à Quéven avait été avec moi ce soir-là, il aurait été absolument effaré.
Chers élèves, dans la rubrique "Ce qu'il ne faut surtout pas faire, voici quelques (très mauvais) exemples à ne pas suivre ...
A l'agence centrale de Cayenne, tout se passa vite et bien. Après un coup de fil à Rochambeau, le chèque de caution me fut rendu.
Ouf !
Ensuite, rebelote en sens inverse. Je n'avais presque plus peur. L'habitude, déjà ! Pourtant, j'étais assis à l'avant. D'accord, mon chauffeur guyanais bafouait toutes les règles du code de la route mais je m'étais rapidement rendu compte que c'était vraiment un pilote hors pair car, en toutes circonstances, il restait toujours parfaitement maître de son véhicule. Sinon, nous ne serions jamais arrivés à Cayenne. Ou alors, en ambulance.
De retour à l'aéroport, comme promis, je lui donnais un très bon pourboire en plus de la commission et le félicitais pour ses remarquables talents de pilote de rallye. Il a raté sa vocation.
L'heure limite d'embarquement des passagers était dépassée depuis longtemps. La nuit était tombée. L'avion était encore là mais les moteurs tournaient déjà. Toutes les portes du Boeing 747 étaient fermées. Durant mon absence, Joëlle (mon épouse) avait eu de gros soucis avec Air France et les autorités de l'aéroport :
Votre mari a fait enregistrer ses bagages ... mais il n'est pas monté à bord ! Il y a peut-être une bombe dans sa valise. D'après les règlements internationaux, nous devrions faire descendre tous les passagers.
Aïe ! Aïe !
Joëlle réussit non sans mal à les convaincre de ma bonne foi en leur expliquant les raisons de mon retard et en leur faisant part de ma situation socioprofessionnelle :
Mon mari est major dans la Marine Nationale, chef de station radio en Martinique. Nous n'avons pas de problème de couple et mon mari n'est pas un terroriste, etc.
La présence d'Anthony (mon plus jeune fils) dut les rassurer : certains hommes peuvent assassiner leur femme (adultère, argent) mais pas leur propre fils.
J'étais donc attendu, très attendu même. Je m'en rendis vite compte. Tandis que je courais vers l'avion, j'eus droit à une véritable haie d'honneur. Toutes les portes s'ouvraient une à une devant moi et les policiers faisaient signe aux gens de s'écarter pour me laisser passer. Arrivé sur la piste, je vis la passerelle se rapprocher de l'avion et la porte avant du Boeing s'ouvrit.
Sauvé !
"On vous attendait" me dit l'hôtesse, très laconique.
Je vous rassure, ce 1er janvier 2024 est beaucoup plus calme.
LEMONNIER, Matelot, alain EGUERRE, marsouin, André TORTAY, HèmBé43, pencoat63 et aiment ce message
pencoat63- MAÎTRE PRINCIPAL
- Age : 79
- Message n°460
Re: [Campagnes] Guyane
Effectivement pas banal comme "Mésaventure"....!
L'aéroport de "Cayenne Rochambeau" a été débaptisé depuis 2012...!
Rochambeau le Général c'est particulièrement illustré lors de la guerre d'indépendance américaine.
Il fut honoré par les états unis.
Un monument dédié à Rochambeau, réalisé par Fernand Hamar, et présenté comme cadeau de la France aux États-Unis, fut inauguré à la place La Fayette à Washington par le président Theodore Roosevelt le 24 mai 1902. La cérémonie fut tenue à l'occasion d'une grande démonstration d'amitié entre les deux nations. La France était représentée par son ambassadeur, Jules Cambon, l'amiral Fournier et le général Brugère, un détachement des marins et des soldats de marine du vaisseau de guerre "Gaulois" était présent. Des représentants des familles La Fayette et Rochambeau étaient présents également.
Entre sa construction par l'armée américaine en 1943 (1) et 2012, l'aéroport de Cayenne porte le nom de Rochambeau, en son honneur.
(1) L'aérodrome de Cayenne a été construit en 10 mois durant la Seconde Guerre mondiale en 1943 par les Forces armées des États-Unis afin que ses bombardiers et avions de transport en route vers l'Afrique puissent y faire escale.
"Si les ricains n'étaient pas là".....!!
Toutefois, l'homonymie avec son fils Donatien-Marie-Joseph de Rochambeau, tristement célèbre pour sa violence lors de l'expédition de Saint-Domingue, incite les autorités guyanaise à renommer l'aéroport en 2012.
C'est à présent Cayenne "Félix Eboué" Administrateur colonial né à Cayenne (1884-1944)
Mon premier souvenir de Rochambeau (Janvier 1977)en descendant de l'avion, c'est l'odeur de de la forêt, l'humidité et la chaleur.
.Après 4ans 1/2 de présence sur place j'ai adoré ce département... Sa population aux origines multiples, ses fleuves et les "Grands bois"...la pêche, la chasse...!
A+Pencoat63
Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l'océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.
[William Blake]
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Christian Suné- QM 2
- Age : 78
- Message n°461
Re: [Campagnes] Guyane
pas le tournage d'un "James Bond" .
Amitiés marine.
EE Vauquelin D628 - Dragueurs Côtiers MSC 60 : Renoncule M634, Mimosa M687, Acacia M638
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Max Péron- MAJOR
- Age : 81
- Message n°462
Re: [Campagnes] Guyane
1/ je suis tombé non pas sur un banal chauffeur de taxi mais sur un véritable pilote de rallye qui a raté sa vocation.
Oui, assis à la place du mort, j'ai eu peur mais quelles sensations ! Inoubliable ...
2/ absence de policiers et de gendarmes. Explication possible : nos amis policiers et gendarmes ont été extrêmement sollicités sur le terrain le 31 décembre au soir, dans la nuit du 31 au 1er et peut-être même le 1er au matin mais dans la soirée du 1er janvier, toutes les festivités étaient terminées. Policiers et gendarmes prenaient donc - enfin - un repos bien mérité.
L'aéroport de Rochambeau débaptisé ?
Je l'ignorais. Merci pour l'info, Pencoat.
Venant de Fort-de-France pour passer des vacances en Guyane, c'est le 20 décembre 1986 que nous sommes arrivés à l'aéroport de Rochambeau.
Photo Max Péron
20 décembre 1986 à l'aéroport de Rochambeau
Mon épouse et mon plus jeune fils sortent du Transal.
Bruyant et inconfortable mais c'était gratuit, on ne va pas se plaindre.
Photo Max Péron
"Notre" Transal qui nous a transportés de Fort de France à Cayenne
Le Transal, un avion-à-tout-faire !
Les WC étaient cachés par un simple rideau, genre rideau de douche. A bord des Boeing ou des Airbus, les toiletttes sont toujours occupées. A bord du Transal, c'est bizarre : ces dames n'avaient plus du tout envie d'aller au petit coin. On attendra Cayenne.
Dans cet avion, nous fîmes connaissance avec une jeune maman qui venait de passer quelques jours de vacances en Martinique avec ses deux enfants. Métropolitaine, elle allait rejoindre son mari, gendarme affecté dans un village, en plein cœur de la forêt amazonienne. Arrivée à Cayenne, elle devait prendre un petit avion pour gagner la "ville" la plus proche. Ensuite, embarquement dans une pirogue pour elle et ses enfants avant de rejoindre enfin le domicile familial.
La Guyane, paradis ou enfer ?
A chacun sa réponse.
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TECTAM- LIEUTENANT DE VAISSEAU
- Age : 73
- Message n°463
Re: [Campagnes] Guyane
J'ai rejoint mon affectation à CAYENNE début septembre 1983 en famille (mon épouse et mes deux fils (10 et 7 ans). Nous étions accompagnés par un autre Gendarme Maritime et sa famille ( épouse et deux petites filles 2 ans et 4 ans. ).
Nous avions embarqués un vendredi matin à 06H00 à ORLY à bord d'un COTAM en compagnie du Chef d'Etat Major de l'Armée de l'Air et une partie de son état Major ( pour une inspection aux Antilles-Guyane ) et d'une Compagnie de la Légion pour une relève au Centre Spatial.
Nous n'avions reçu aucune information nous précisant que notre vol se terminait à FORT DE FRANCE.
Nous avons pu nous loger au cercle de l'Armée de terre grâce à l'intervention de nos camarades de la KARUKERA en IPER à la base Marine au Fort St LOUIS.
Nous avons réembarqués le lundi matin dans un Transal avec les mêmes passagers en direction de Rochambeau.
L'Etat Major Armée de l'Air au pied du petit escalier qui mène au poste de pilotage, suivi des deux familles GendMar et de chaque côté de l'avion la Cie de Légionnaires.
Avant d'embarquer un membre de l'équipage était venu nous aviser ( moi et mon collègue GendMar ) qu'il serait opportun que nos épouses et enfants prennent leur disposition avant d'embarquer car pendant le vol les toilettes ( décrites par Max ) seront consignées pour les passagers civils. En effet, nous avons constaté quelques minutes après avoir embarqués que nos épouses ( seules femmes à bord et nos 4 enfants auraient dus passer entre les Légionnaires assis face à face de l'avant à l'arrière du Transal .
Nos épouses et les enfants ont pris leur mal en patience.
Nous avons regretté que le café a été servi à l'Etat Major pendant le vol et que nos épouses assises à côté non pu que humer que cette odeur.
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mataf57- SECOND MAITRE 1ère CLASSE
- Age : 64
- Message n°464
Re: [Campagnes] Guyane
Alors, c'est assez fort de café ( vu la dernière anecdote) que d'embarquer les familles avec les unités combattantes dans ce genre de transport pour un long trajet. Une expérience qui n'est pas prête d'être oubliée certainement. Vous n'étiez pas loin d'un largage tactique sur des bottes de paille : du coup, vous avez eu le billet grande classe quand même....
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pencoat63- MAÎTRE PRINCIPAL
- Age : 79
- Message n°465
Re: [Campagnes] Guyane
- Spoiler:
La rencontre lors d'un vol en avion de l'épouse d'un gendarme vivant (en famille) dans un village indien (Camopi sur l'Oyapock) et d'autres plus nombreux sur le haut Maroni
(Noirs Saramacas ou villages indiens) m'a rappelé une anecdote vécue.
Après avoir commandé en gendarmerie maritime le patrouilleur "Guyane" 3 ans (01/1977/ 01/1980).J'ai été réaffecté en gendarmerie d'outre mer en Guyane. (sur ma demande et pour des raisons familiales)
J'ai donc regagné en juillet 1980 mon affectation à Cayenne , compagnie de "Chaton". J'ai troqué une fois de plus (troisième fois) la casquette pour le Képi...!
Adjudant, j'étais donc N° 3 chargé de la formation des gendarmes auxiliaires locaux (les premiers), et pour mon "passé maritime local" et la connaissance du territoire des: "Recherches et secours en mer" pour le groupement de Cayenne sur l'ensemble de la Guyane.
De la compagnie de" Chaton" dépendaient diverses brigades, Cayenne, Kourou, Régina,St Georges de l'Oyapock et Camopi brigade isolée accessible uniquement par le fleuve (1) au départ de St Georges de l'Oyapock.
(1)- ou à titre exceptionnel par hélico (Evasan) A cette époque St Georges de l'Oyapock était accessible soit par une liaison maritime (grosse "Tapouille" de 20 m pouvant charger et débarquer un véhicule) régulière, soit par avion 30 mn de Cayenne (Aérodrome)
La piste s'arrêtait à Régina au niveau du fleuve Approuague (Un pont de 350 m depuis 2004) et le fameux pont sur l'Oyapock (Terminé en 2011 et inauguré en 2017....) rejoignant le Brésil un vague projet.
En fait la brigade de Camopi était donc accessible en passant par le "Saut Maripa" (Il fait 2 kilomètres de rapides sur 14 mètres de dénivelé). En une journée voir 1j 1/2 en fonction du débit du fleuve.
Au dessus de St Georges et avant le saut un wagonnet (plate forme poussée à la main) sur voie étroite permet de débarquer les bagages et le personnel qui contournent ainsi le saut(Environ 1.6 km).
Dans les pirogues le motoriste et son aide qui debout à l'avant indique la voie et rectifie à l'aide de son "Takari" (2) (Les fûts d'essence) et quelques volontaires pour tirer sur la "cordelle" pour faire progresser la pirogue à contre courant..!
(2) Longue perche servant à diriger une pirogue dans les franchissement et a indiquer la direction favorable au motoriste.
Passagers et bagages attendent l'arrivée de la pirogue, il y a sur place un ou deux carbets pour tendre les hamacs et passer éventuellement la nuit à l'abri de la pluie...
Parfois, le passage du saut est particulièrement pénible (la tenue: maillot,chaussures) la progression se fait dans l'eau (parfois en nageant) dans les passages les plus "secs" les fûts de 200 litres sont débarqués dans l'eau. Ils flottent poussés,roulés,culbutés, rechargés, bref une dure journée (Je me souviens d'un passage qui à duré 6/7 heures et pourtant nous étions 7 hommes..dont quelques solides....!
Retard, repas (Atipa, dans la braise) (3) et nuit dans les hamacs en haut du saut et 2ème nuit (en raison du faible niveau des eaux) sur un ilet avant Camopi..!!)
(3) Atipa:espèce de poisson-chat cuirassé d'Amérique du Sud datant de l'époque préhistorique.
Tout cela pour mieux se rendre compte des conditions difficiles des épouses en brigades de brousse.
Il faut reconnaître que les "Habitations logement" des gendarmes étaient plutôt "confortables" et d'une belle surface.
Sur place 2 gendarmes avec leur épouse (ou célibataire) et environ 500 indiens, un chef de village,"Le capitaine" les gendarmes remplacent l'administration, Poste, Trésorier payeur, etc..
Et 1 ou 2 instituteurs..1 infirmier un groupe électrogène (2h par jour), des liaisons radio..
Le dernier village après Camopi est "Trois Sauts" (à 4 jours de pirogue à moteur)
Ce jeune couple volontaire "Brousse" (sans enfants) était fraîchement débarqué d'Alsace .Elle avait un très, très fort accent..ils étaient forts sympathiques.
L'adjudant chef et moi même étions chargés de les "Briffer" sur les les conditions de vie locales...(Il ne savaient vraiment pas à quoi s'attendre)
Et après avoir planté le décor les questions:
Pas d'eau ? Si.. de pluie par citerne (Pas d'eau chaude) électricité..? Non (2h00/ jour si le GE fonctionne) courses ? (Par les piroguiers...à St Georges) Pas de réfrigérateur..? Si à pétrole...! Pas de congélateur..? si à pétrole.. et la télévision....???"
C'était le grand moment de l'adjudant chef...:"Oui à pétrole" et la il expliquait (Explication particulièrement "Fumeuse" vous en jugerez )qu'en raison de la flamme qui brûle plus ou moins fort l'image n'était pas parfaite mais qu'il fallait faire avec....et bien sûr "Comment ne pas croire un adjudant chef"...Personnellement j'avais beaucoup de difficultés a garder mon sérieux ...Mais bien sur il rétablissait la vérité quelques instants après....!!
Un grand moment......!!!
Ce couple s'est parfaitement intégré et plu à Camopi, l'épouse s'occupait bénévolement des enfants indiens (en dehors des cours) et leur apprenait le dessin ,le chant, et bien d'autres activités de loisirs.
A tel point que 6 mois après tous les enfants indiens parlaient avec un bon accent Alsacien...Surprenant non..!!!
Souvenirs.....!
Dernière édition par VENDEEN69 le Lun 22 Avr 2024 - 19:49, édité 1 fois (Raison : Mise en place du spoiler)
Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l'océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.
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