Depuis quelques années, on oppose régulièrement l'ordinateur de plongée aux tables MN90.
Les deux modes de désaturation ont leur spécificité.
Les tables MN90 sont généralement bien adaptées aux plongées dans la MN car se sont souvent des plongées dites "carrées" avec une profondeur assez constante.
Pour la plongée loisir, d'exploration ou d'enseignement, l'ordinateur est intéressant car il efface souvent les paliers lors d'une remontée le long d'un relief "remontant" et au contraire, majore les paliers en cas de remontées partielles successives, fréquentes en enseignement.
On observera aussi, qu'en cas de plongée "carrée" avec palier(s), l'ordinateur est plus "sévère" que les tables MN90.
- Spoiler:
- Puisqu'on parle ici de nos souvenirs de formation à la plongée, il m'est agréable de repenser à mon premier cours MN de plongeur.
C'était à Diego-Suarez où j'étais affecté à la compagnie de protection en qualité d'EVDA, matelot certifié fusilier marin.
De fin 68 et janvier 69, le cours de plongeurs de petits fonds jusqu'à 12 m de profondeur comprenait 25 plongée organisées dans la rade de Diego sur fond de sable ou à proximité d'une épave.
J'avais pour instructeurs le MT Fusco René Maillard (nageur de combat) un autre OM plongeur démineur affecté sur le CDT Bory.
Un vrai bonheur ce cours, car j'ai eu la chance d'être initié par des spécialistes compétents, pédagogues, et passionnés.
De retour en métropole en 69, j'ai poursuivi une spécialité d'électricien et intégré la filière des SNLE tout en espérant poursuivre ma formation de plongeur à Saint-Mandrier.
A cause des cycles opérationnels des SNLE, ce n'était pas très simple de réunir toutes les conditions pour bénéficier du cours PLB.
J'ai dû attendre jusqu'au printemps 76, pour rejoindre l'ECOPLONG pour 4 ou 5 semaines.
Entre temps j'avais progressé dans le domaine de la plongée loisir, mais je me souviens qu'à l'époque il était préférable de rester discret sur ce type d'expérience civile.
Nous plongions à l'air avec un bi-alu et le traditionnel détendeur Mistral, revêtus d'une combinaison assez peu isothermique mais au mois de juin en méditerranée, c'était très supportable.
La rusticité de l'équipement devait être compensé par une bonne "aquaticité" et une bonne technique respiratoire car le Mistral sans Aquastop était d'un confort très relatif.
A l'époque, en fin de stage, nous avions eu droit à quelques séances très spécifiques : une plongée "longue durée le long d'une digue" dont le but était de parcourir la plus longue distance possible jusqu'à épuisement de la réserve, ainsi qu'une remontée contrôlée depuis 30 m en respirant uniquement sur l'inflateur buccal de la bouée Fenzy (exercice demandant une bonne coordination technique et respiratoire).
Comme beaucoup, je garde un excellent souvenir de ce stage, même si les footings quotidiens dans les collines de la presqu'ile furent l'une des épreuves les plus difficiles pour moi, ainsi que la "dégustation" publique d'un gobie vivant (atroce), une tradition de l'ECOPLONG aujourd'hui abandonnée.
J'ai poursuivi ma carrière de sous-marinier jusqu'en 83 mais en plongeant en scaphandre autonome chaque fois que j'en avais l'occasion.
J'ai ainsi totalisé 440 plongées et 390 h d'immersion.
Pas trop mal pour un simple PLB.
J'ai souvent une pensée reconnaissante pour mes 2 instructeurs à Madagascar ; La passion qu'ils m'ont communiquée m'a permis de mener de front une carrière MN très technique et une progression de plongeur loisir bénévole jusqu'au monitorat.
Bonnes bulles à tous.