Je peux bien vous la fournir cette formule puisque feu le lieutenant de vaisseau Guillaume, qui, après avoir été un héros d’Indochine et d’Algérie, devint membre de l’OAS, nous la donne dans son livre de mémoires paru en 2006 chez Plon.
Pour ceux qui n’ont pas lu l’ouvrage… Je vous indique la recette
Il s’agit de faire sauter le LST français Laita ex LST US 177
Nous sommes à la fin de 1961; l’OAS est active et commet des attentats. La Laita est amarrée dans le port d’Alger afin d’assurer les communications avec la métropole en cas de putsch ou destructions d’installations de communications par attentats. Il s’agit aussi de contrer les émissions pirates et d’éviter la coupure des communications entre Paris et Alger comme cela s’était produit au moment du putsch. Le bâtiment est transformé en station d’émission et de brouillage.
Et Guillaume écrit, citation : Il s’agissait de faire sauter un émetteur et d’en mettre un autre à la place, ou de passer plus fort sur la télévision, ce qui est la solution la plus simple. Ce LST a sauté dans le port d’Alger, fin décembre 1961.
C’est donc un capitaine de réserve des unités de la cavalerie qui a mené l’opération, mais il m’avait demandé mon avis sur la façon de procéder, qui a été la suivante : il s’agissait de prendre un pneu de camion et de bourrer d’explosif la chambre à air, ce qui rendait la charge étanche. On referme, on vulcanise et, à la place de la valve dans laquelle on souffle l’air comprimé, on met un détonateur chimique. Le détonateur chimique agit avec de l’acide qui, lorsque l’on coupe la tige du détonateur, descend goutte à goutte et ronge un petit morceau de ferraille. Le percuteurs qui est retenu par ce morceau de ferraille tombe et fait sauter l’amorce, qui elle-même fait péter la charge. L’astuce, c’est d’enfiler le pneu autour de l’hélice. Des hommes on longé le quai du port d’Alger, ce qui est facile à faire, sont passés à côté de cargos et autres bateaux, puis sont arrivés sur ce LST. Pas de chance, un second maître et un matelot faisaient leur ronde à bord. Ils sont passé à côté du tunnel de l’hélice au moment de l’explosion. L’un a été tué, l’autre blessé. Fin citation.
Mais Pierre Guillaume ne nous dit pas si l’explosion a détruit la station d’émission. Il s’apitoie aussi sur le sort des deux rondiers dont l’un est mort ; Il me semble que si la charge avait été placée autour de l’hélice, du volume d’un pneu de camion, le poste équipage étant au-dessus des hélices (un LST en a deux ainsi que deux lignes d’arbre), il y aurait eu de la casse. L’explosion a occasionné une importante voie d’eau dans un compartiment machine, le LST, inutilisable fut remorqué à Mers el Kébir, ai-je lu sur :
http://commandohubert.free.fr/CHhistnag.html