Puis j'ai été envoyé à l'atelier Radar, où j'ai remplacé mon ami Jean-Pierre Flory responsable des bancs des radio-altimètres et plus particulièrement des APN-22.
- Spoiler:
- J'ai bien connu la voie de chemin de fer grâce à un brillant "décideur" qui n'avait rien trouvé de mieux que de nous réveiller en plein milieu d'une nuit très pluvieuse d'hiver pour décharger des pièces destinées à construire quelque chose du genre de local préfabriqué. Nous avions pour consigne de bien ranger les morceaux les uns à côté des autres. Ce que nous avons fait à notre manière en les envoyant n'importe où dans les herbes qui bordaient la voie. C'était notre façon de protester. On a eu droit à un quart de tafia. Quinze jours plus tard les pièces étaient toujours au même endroit!
J'ai quitté la Marine en juin 1966 comme Maître parce que plus je montais en grade plus je montais la garde. À Hourtin: responsable du bar et puis chef de chambrée: pas de garde. Au CER de Rochefort: dans la fanfare à taper sur un tambour: pas de garde. Mais le fait d'aller, deux fois par semaine en tête du cortège des copains, au stade n'étant pas ce que je préférais je sautais quelques séances et le chef de musique (un très sympathique homme) me fit sauter quand même hors de la fanfare.
Je montais donc la garde à la poudrière (derrière le mess des Officiers Supérieurs, si mes souvenirs sont exacts) ou bien près du port de Rochefort (bassin #1) ou nous gardions des morceaux d'avion dans un pré entouré de murs, et longeant la Charente, ou au Grand Vergeroux, une fois par mois. Arrivé à LB, je montais la garde à l'atelier électronique ou au magasin qui se trouvait dans le bâtiment parallèle à l'atelier deux ou trois fois par mois. Devenu maître, j'étais au service du Radar enterré près de la piste, tous les trois jours. Je n'envisageais pas ma carrière dans la Marine comme ça.
Avant de partir j'ai eu le bonheur de faire une petite croisière de Brest à Toulon avec le Foch. Un "décideur" (peut-être le même que pour les gardes ou les corvées) voulait que j'aille enseigner le radio-altimètre à mes collègues de l'atelier électronique. Quand je me suis présenté, ils m'ont souhaité un bon séjour à bord et mentionné qu'ils en savaient autant que moi sur le matériel. Au revoir les copains et bonjour les boscos qui, hors de la manœuvre au port, perchaient à une dizaine de mètres au-dessus du pont avec de grosses jumelles pour suivre les activités aériennes et maritimes autour du PA. J'ai donc passé la plupart de mon temps la-haut. Dans le détroit de Gibraltar, le pacha avait décidé d'envoyer 6 Alizés faire un peu de cinéma en tournant autour du PA, mais il n'y en avait que cinq en état de vol. La formation (3 et 2) sont devenus (3 et 3) lorsqu'un avion de l'aéronavale américaine, aux grands angles, tous volets et trains sortis, est venu combler le trou de l'avion manquant. Un superbe show!
Au mess des OM j'ai bien connu Marcel Faure et avons sympatisé. Pour ceux qui ne l'ont pas connu, c'était un Artiste. Venant du Jura il était devenu ultra Breton! Chef du Bagad il avait composé des musiques dont une: Commandant Craignic en l'honneur du patron de la base de l'époque et était peintre à ses heures. Un an plus tard et vivant à Montréal, je décide d'aller faire un tour à Québec avec mon épouse et fus surpris de voir des drapeaux français partout sur la route. Je n'étais pas sûr que c'était pour nous! On me dit que de Gaulle était au port. En y arrivant, le familier son des cornemuses, bombardes et percussions, arriva à nos oreilles avant de voir le Colbert. Et, bien sûr Marcel était là! Pendant que de Gaulle libérait le Québec j'ai pris Marcel avec nous et avons été saluer Félix Leclerc. Depuis, en remerciement, Marcel m'a fait une belle marine que j'ai toujours dans mon salon. Et ça fait des dizaines d'années que je me demande ce qu.'il est devenu. Si quelqu'un sait...s.v.p...
Dernière édition par takeo le Mar 11 Jan 2022 - 10:33, édité 1 fois (Raison : Texte long mis sous spoiler.)