par † PILON Jeu 26 Mar 2009, 08:37
Au sujet de la prison de Notre école du Cap Brun
Sur la photo numéro 5, tout juste ci-dessus, postée par l’ami Maréchal, un défaitiste comme moi qui a délaissé les chasses-mouches pour rejoindre les grenouilles, qui nous montre le fanion de l’école.
Et bien sur cette photo on voit bien, à droite, les barreaux du soupirail de la prison dont nous avons parlé ces jours derniers.
Effectivement, on rentrait à droite dans le local standard et puis la porte de la taule étant encore à droite.
Je n’y ai pas fait de séjour, mais je la voyais quant je prenais le service au standard.
Je me rappelle que les planches nues étaient grises, qu’elles étaient en pente, comme disait hier Heinkel, depuis le mur au soupirail, en direction de la porte d’entrée. Il devait y avoir la place pour y mettre quatre « voyous ».
Et comme Michel Sirop, je n’avais jamais vu de prison, çà m’a marqué.
Il y avait un apprenti, un peu crassou, comme on dit, dans le cours d’un mois plus ancien que le mien, il y allait assez souvent ; je me demandais comment on pouvait faire pour dormir sur une planche. Il rigolait quand il descendait à sa « chambre » le soir.
Maintenant, je sais, comme tous ceux qui ont fait la Polynésie que l’on dort parfaitement bien sur la dure.
Pour répondre à Jacky Marquet, qui demandait hier si sur les gros culs il y avait une prison ; je suis en mesure de te dire que sur le croiseur Georges-Leygues où j’ai fait un an en sortant du cours, il y en avait une. Elle était dans un local vraiment à fond de cale ; j’étais allé en corvée par là un jour. Si ma mémoire est bonne, il y avait trois cellules, avec de solides portes métalliques, et de sacré gabarit de verrous ! avec une lucarne et des barreaux solides et de même matière. Celles-là elles m’avaient beaucoup plus impressionnées, plus que celle du Cap Brun. Je ne risquais pas de faire des Çonneries après cette corvée.
En fait, on ne peut pas comparer la tôle du Cap Brun où séjournait 15 à 40 gentils garçons, dont certains allaient parfois coucher dans ce trou parce trois lundi de suite, à l’appel, ils avaient les chaussures mal cirées avec celle du croiseur, sur lequel on pouvait trouver des durs.
André Pilon