Le sous-marinier qui a sauvé le monde
A la suite d’un article de Jean-Claude Guillebaud, paru sur le journal « Sud-Ouest » du 17 août 2008, je me suis penché sur une histoire inouïe qui aurait pu se terminer par un désastre, comme l’a rappelé Robert Mac Namara, alors Secrétaire d’Etat à la Défense dans le Gouvernement Kennedy, lors de la conférence de la Havane le 13 octobre 2002. (L’ouverture au public des archives soviétiques a permis de faire la vérité sur cette affaire)
Voici donc un fait qui rappelle étrangement le film « USS ALHABAMA », à une énorme différence près qu’il a réellement eu lieu. Cela se passe lors des évènements de la crise de Cuba en octobre 1962.
Le 2 octobre 1962 débute « l’opération Kama ». Quatre sous-marins d’attaque diesel-électrique, de type B59, de la marine soviétique appareillent de la presqu’île de Kola, avec à leur bord des torpilles (on ne saura qu’en 2001 que ces torpilles étaient à têtes nucléaires). Les commandants Shumkov, Ketov, Savisky et Dubivko ont pour mission de rejoindre le convoi des cargos soviétiques qui font route vers Cuba, avec à leur bord des missiles nucléaires destinés à compléter le dispositif déjà en place sur l’île. Leur but est de protéger ce convoi et ce, si besoin est, au prix du torpillage des navires qui tenteraient de s’interposer.
Le 27 octobre, un avion américain de surveillance U2 est abattu. Khrouchtchev n’a pas donné cet ordre, ne souhaitant pas accomplir le premier geste. Le Conseil National de Sécurité analysant cette action comme une escalade, Kennedy donne l’ordre, en cas de nouvelle agression, de bombarder les sites de missiles.
Ce même jour, une lettre de Khrouchtchev, lui-même, laisse entendre qu’il est prêt à négocier. Pendant ce temps, en haute mer, un des sous-marins russes est pris à partie, à coup de grenades sous-marines, par deux bâtiments américains, un destroyer et un porte-avions. Le commandant du submersible, Valentin Savitsky, se sentant menacé, donne l’ordre de charger une torpille nucléaire dans le tube numéro 1. Nul ne peut ignorer qu’une telle riposte va déclencher, à coup sûr, une guerre atomique. Cependant, la procédure de « feu nucléaire » exige que la décision soit entérinée par deux autres personnes : le commissaire politique, un certain Ivan Maslennikov, et le commandant en second, Vassili Arkhipov. Le premier donne son accord sans problème mais le second, avec un sang-froid et un courage incroyables, refuse obstinément de donner son aval, objectant que les conditions pour riposter ne sont pas réunies, le sous-marin n’ayant pas subi de dégâts. Malgré une pression intense de la part de son entourage, ce qu’on devine aisément, Vassili Arkhipov réussit à calmer les esprits à bord, évitant ainsi le déclenchement d’un conflit qui aurait entraîné la "destruction de l'hémisphère nord" de la planète.
Tous les historiens, y compris les américains, le reconnaissent : Vassili Arkhipov, a sauvé le monde d’un désastre (Robert Mac Namara a reconnu publiquement, à La Havane, que l’on avait été très proche de la guerre nucléaire, plus encore que tout ce que quiconque pouvait imaginer).
Il est patent que les médias du monde entier se sont fort peu intéressés à cette histoire. INCROYABLE ! Mieux encore, l’officier Vassili Arkhipov est mort quelques années plus tard dans l’oubli général. AHURISSANT !!
Je ne sais si certains d’entre vous connaissaient cet épisode de notre histoire contemporaine. Pour ce qui me concerne je n’en avais jamais entendu parler. Ne croyez-vous pas que Vassili Arkhipov aurait mérité (et mériterait encore) que lui fût élevée une statue dans la grande salle des conférences des Nations Unies ? Pour ma part, je suis très sensible à ce magnifique « fait d’armes » dont le rôle principal est tenu par l’un des nôtres. Les sous-mariniers, eux aussi, ont leurs héros et celui-là c’en est un !!
A la suite d’un article de Jean-Claude Guillebaud, paru sur le journal « Sud-Ouest » du 17 août 2008, je me suis penché sur une histoire inouïe qui aurait pu se terminer par un désastre, comme l’a rappelé Robert Mac Namara, alors Secrétaire d’Etat à la Défense dans le Gouvernement Kennedy, lors de la conférence de la Havane le 13 octobre 2002. (L’ouverture au public des archives soviétiques a permis de faire la vérité sur cette affaire)
Voici donc un fait qui rappelle étrangement le film « USS ALHABAMA », à une énorme différence près qu’il a réellement eu lieu. Cela se passe lors des évènements de la crise de Cuba en octobre 1962.
Le 2 octobre 1962 débute « l’opération Kama ». Quatre sous-marins d’attaque diesel-électrique, de type B59, de la marine soviétique appareillent de la presqu’île de Kola, avec à leur bord des torpilles (on ne saura qu’en 2001 que ces torpilles étaient à têtes nucléaires). Les commandants Shumkov, Ketov, Savisky et Dubivko ont pour mission de rejoindre le convoi des cargos soviétiques qui font route vers Cuba, avec à leur bord des missiles nucléaires destinés à compléter le dispositif déjà en place sur l’île. Leur but est de protéger ce convoi et ce, si besoin est, au prix du torpillage des navires qui tenteraient de s’interposer.
Le 27 octobre, un avion américain de surveillance U2 est abattu. Khrouchtchev n’a pas donné cet ordre, ne souhaitant pas accomplir le premier geste. Le Conseil National de Sécurité analysant cette action comme une escalade, Kennedy donne l’ordre, en cas de nouvelle agression, de bombarder les sites de missiles.
Ce même jour, une lettre de Khrouchtchev, lui-même, laisse entendre qu’il est prêt à négocier. Pendant ce temps, en haute mer, un des sous-marins russes est pris à partie, à coup de grenades sous-marines, par deux bâtiments américains, un destroyer et un porte-avions. Le commandant du submersible, Valentin Savitsky, se sentant menacé, donne l’ordre de charger une torpille nucléaire dans le tube numéro 1. Nul ne peut ignorer qu’une telle riposte va déclencher, à coup sûr, une guerre atomique. Cependant, la procédure de « feu nucléaire » exige que la décision soit entérinée par deux autres personnes : le commissaire politique, un certain Ivan Maslennikov, et le commandant en second, Vassili Arkhipov. Le premier donne son accord sans problème mais le second, avec un sang-froid et un courage incroyables, refuse obstinément de donner son aval, objectant que les conditions pour riposter ne sont pas réunies, le sous-marin n’ayant pas subi de dégâts. Malgré une pression intense de la part de son entourage, ce qu’on devine aisément, Vassili Arkhipov réussit à calmer les esprits à bord, évitant ainsi le déclenchement d’un conflit qui aurait entraîné la "destruction de l'hémisphère nord" de la planète.
Tous les historiens, y compris les américains, le reconnaissent : Vassili Arkhipov, a sauvé le monde d’un désastre (Robert Mac Namara a reconnu publiquement, à La Havane, que l’on avait été très proche de la guerre nucléaire, plus encore que tout ce que quiconque pouvait imaginer).
Il est patent que les médias du monde entier se sont fort peu intéressés à cette histoire. INCROYABLE ! Mieux encore, l’officier Vassili Arkhipov est mort quelques années plus tard dans l’oubli général. AHURISSANT !!
Je ne sais si certains d’entre vous connaissaient cet épisode de notre histoire contemporaine. Pour ce qui me concerne je n’en avais jamais entendu parler. Ne croyez-vous pas que Vassili Arkhipov aurait mérité (et mériterait encore) que lui fût élevée une statue dans la grande salle des conférences des Nations Unies ? Pour ma part, je suis très sensible à ce magnifique « fait d’armes » dont le rôle principal est tenu par l’un des nôtres. Les sous-mariniers, eux aussi, ont leurs héros et celui-là c’en est un !!