Cette opération était réalisée par les deux choufs fusibles du bord, sous la supervision de notre patron électricien.
C'était une opération délicate, surtout de nuit, par mer formée et vent glacial et pire encore si l'on embarquait de la flotte sur la plage arrière ou s'il pleuvait....
Donc je n'ai pas connu la durite, mais quand tu as posé la question et après avoir réfléchi, je me suis dit :
- "Mais au fait, pourquoi ne pas avoir employé une durite que l'on aurait coulissée par dessus la jonction avec deux colliers
Serflex inox de chaque coté pour assurer l'étanchéité ?".
C'est le système employé sur les presse-étoupes des lignes d'arbre des voiliers de plaisance (durite + 2 colliers serrés sur le tube d'étambot et de l'autre coté 2 colliers serrés sur le P-E lui-même).
Il fallait y penser, mais pourquoi cette méthode ne s'est-elle pas généralisée et pourquoi n'était-elle plus en service en 69 ?
Il y a peut-être eu des "ratés" quand même...
Je précise que malgré le soin apporté à la confection de l'étanchéité de cette jonction, il y a eu parfois des "ratés" et tout était à recommencer.
Une anecdote :
Le poste de commande de la motorisation de la drague magnétique et son frein "à pied" (situé sur tribord du tambour de cette drague, était occupé par un chouf élec et une nuit, par gros temps, le mousse bosco a eu le bras coincé entre les rouleaux (en bois) de la drague, sur l'arrière et la drague elle-même (très lourde et encore davantage par la traction de l'eau qui s'exerçait déjà dessus) et l'O2 à commandé au chouf de "virer" pour remonter un peu la drague et libérer le bras du mousse mais avec le vent, les autres matafs qui lui cachaient la scène, il n'a pas compris et a déviré de plus belle, le mousse gueulait le bras à moitié arraché "Vire" que tout le monde gueulait et lui dévirait encore ... normal, à ce stade de la mise à l'eau il n'était pas imaginable qu'il faille virer (remonter la drague à bord)...
L'O2 a bondit de son perchoir (caillebotis sous le mat de pavillon à l'arrière), expulsé le chouf et m'a collé d'autorité à sa place.
L'incident clos, je suis allé voir l'O2 pour lui expliquer que le chouf n'y était pour rien et que cela pouvait arriver à n'importe qui car du poste de commande, il n'y avait aucune visibilité sur la manœuvre et qu'avec le vent et le brouhaha, il était difficile se suivre ses ordres à la lettre et que moi (appelé fusible) je voulais bien accepter le poste à condition d'être commandé par sifflet.
Ce fut chose faite... je ne me souviens plus du code que nous avions mis au point lui et moi mais quelque chose comme 1 coup pour dévirer, deux coups pour virer et trois coup pour tenir bon... enfin quelque chose comme ça...
Et ce fut mon poste de drague (royal) et le chouf (un pote) ne m'en a jamais voulu, d'une part parce que je n’avais rien demandé et d'autre part parce qu'il était soulagé d'être libéré de ce poste "dangereux".
Quant au mousse, il y eu plus de peur que de mal et il n'eut aucune séquelle.
Un autre accident : lors du déroulage du câble de la drague acoustique (marteau), c'est la grosse fiche électrique en bronze dont le nœud (mal fait) s'est défait et avec la vitesse de déroulage du tambour, ladite fiche (2 ou 3 kg quand même) est venue exploser la tête d'un copain (le MO des OM).
Fort heureusement lors de cette campagne, nous avions embarqué un toubib pour toute la division et par chance il était sur notre bord et il a pu lui recoudre la tête sur le champ... je me demande ce qu'il serait advenu si (comme à l'habitude) nous n’avions pas eu ce médecin à bord... un coup de chance.
C'est tout pour aujourd'hui les copaings (accent du sud).
Au fait, sur les photos de ton profil, Jean, que sont ces étoiles que tu portes sur tes épaulettes ?
Tu as servi ensuite dans une marine de commerce de l'Afrique du nord ???
@+
JEFF