Je suis rentré aux pupilles très exactement le 23 septembre 1948 à 14 ans et 3 mois, j'y suis resté 2ans avant de rejoindre les Mousses ayant échoué au concours extérieur de Maistrance que nous avons passé à Brest. Avec mon brevet que j'avais passé dans un Lycée de Brest je ne faisais pas le poids contre les civils plus vieux et donc plus avancés en études ce qui n'a pas empêché quelques collègues de réussir et de rentrer à Maistrance Pont directement. Pour moi il a fallu attendre la sortie des mousses et compte tenu de mon classement celà n'a été qu'une formalité. J'aurais pu rentrer au cours de pilote Aéro mais là problème de vue, léger daltonisme.
Pour en revenir à Bertheaume celà n'a pas toujours été la fête, j'ai lu pas mal de récits conformes à la vérité y compris la malbouffe car à notre âge la croissance avait quelques exigences !! Sur les photos que je joins à ce post, il y a la cambuse que nous avons assiégée un soir d'hiver pour obtenir un bout de pain après le repas du soir, les permanents ont balancé des morceaux de boules pour nous calmer. Il y avait aussi la solution de la souillarde où il était possible de récupérer des restes de patates dans les angles des plateaux de la cuisine. Ce n'était pas une situation permanente heureusement mais cela a existé.
Je confirme que deux corvées étaient une véritable bénédiction, l'approvisionnement de vivres à l'arsenal où nous avions droit à de supers casse-croûte que nous dégustions sur place et dans le camion au retour et aussi la corvée de cuisine le dimanche, exemption de messe et de promenade de "santé" dans la nature ( la boulangère a mis sa robe claire....... Han Deuille..Han Deuille.....)
Il y a eu également une bagarre au réfectoire à coup de patates immangeables, elles avaient sans doute gelé. Ni le Q/M de service, ni le second maître de garde n'ont réussi à nous calmer, l'officier de permanence ce soir là a donné l'ordre de nous rassembler à l'extérieur par section et par compagnie et direction le terrain de sport et au pas de gymnastique autour du terrain de foot avec nos sabots car l'hiver nous avions des sabots de bois. A chaque tour de terrain les instructeurs appelés en renfort prenaient les retardataires qui devaient traverser le terrain à la marche en canard, imaginez avec les sabots, il y a eu des ruptures de brides ! Après remise en ordre des sections qui s'étaient passablement mélangées retour pour le rassemblement du couvre-feu et .....je pense que nous avons bien dormi avec peut-être un petit creux.....
Je reviendrai sur mes souvenirs plus tard car ils ne sont pas tous désagréables. Voici donc quelques photos de cette école qui n'aura recueilli les pupilles que pendant 5 années mais qui a sans doute marqué pas mal de jeunes apprentis marins
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Dernière édition par SEGALEN Georges le Lun 1 Sep 2008 - 10:29, édité 1 fois (Raison : fonction "spoiler" mise en place)