par † J-C Laffrat Sam 18 Fév 2012, 17:13
Anecdote, anecdote ... Sitôt dit sitôt fait ... J'avais posté ce texte dans Aéronavale Divers sous le titre Anecdote d'un convoyeur de la 31S, comme il s'agit de SO 30-P, en voici la copie :
A la fin des années 50 les liaisons Métropole - AFN étaient quasi journalières, elles étaient effectuées par les SO30P de la 31S basée alors à Dugny Le Bourget.
Le transport de fret à bord exigeait la présence d’un convoyeur, ce rôle était souvent tenu par un volant extérieur à l’escadrille, en général provenant des affectations administratives de la région parisienne comme le SAMAN, le STTA, etc. .. bien content de pouvoir faire des heures de vol.
En avril 58 c’était mon cas, après avoir participé au chargement de l’avion, au bon centrage et au bon arrimage du fret, à la vérification du colisage et la signature du manifeste, tout était paré pour moi.
Nous décollons de Dugny le 28 avril 58 sur le SO 30P N°17, en compagnie d’un autre avion qui fait la même mission que nous, c’est à dire Marignane – Bône – Lartigue - Casablanca et retour.
Tout se passe bien mais à notre arrivée à Casa nous apprenons que des mesures de consigne générales touchant toutes les bases d’AFN, vont nous empêcher de repartir dans les délais.C’était l’époque ou, après l’affaire de Sakiet sidi Youssef, le FLN s’enhardissait de plus en plus et lançait des attaque à partir des frontières Tunisienne et Marocaine.
Nous restons ainsi bloqués cinq jours, logés à l’Entrepôt de Casa, car au Camp Cazes il n’y avait pas de casernement. Impossible de prévenir les épouses restées en Métropole, impossible d’aller en ville non plus, nous avons joué aux boules la plus part du temps, c’est là que je suis devenu tireur …
Enfin le 2 mai au matin nous pouvons repartir, à l’escale de Marignane nous allons comme d’habitude au petit restaurant d’escale réservé aux navigants. Le lieu était tenu par une patronne sympathique, Marseillaise du cru, son menu était célèbre pour ses omelettes, aux jambon, aux champignons et aux "œufs" ! ..
Là les questions pleuvent, mais nous ne sommes pas de glorieux combattants et c’est plutôt nous qui en apprenons, les choses se gâtent en Algérie et vont déboucher sur la crise du 13 mai 58, tout le monde connaît la suite.
Avant le départ nous achetons chacun une brassée de roses à la fleuriste de l’escale.
Mais tout est bien qui finit bien, de retour au bercail ces quelques fleurs permirent aux épouses d’oublier plus facilement leurs inquiétudes passées .
J’ai vécu cet épisode en compagnie de Jacques Sinquin, Elbor, un ancien de la 28F, devenu depuis un ami.
CAODAI