« Les vaisseaux naissent en forêt » est le titre d’un article (17 pages) de Jean Claude Charnoz dans Travaux 2011 de la Société d’Emulation du Jura, à Lons le Saunier , dont je suis membre.
Je ne vais pas vous reproduire les travaux de l’auteur, je ne vous donnerai que quelques données qui sans nul doute vous surprendront.
Nos amis ACB du Jura, du Doubs et de la Haute Saône pourront aller lire cet article aux archives départementales de leur département. Si certains passionnés de la marine en bois désirent posséder travaux 2011 où est inséré l’article complet qu’ils m’adressent un MP.
-o0o-
« Pour la seule année1686, les arsenaux français utilisent 227389 arbres pour la construction de 219 bateaux et 7857 arbres pour la construction des galères… »
Ces besoins iront grandissant ; le projet d’invasion de l’Angleterre sous le Premier Empire demande 2000 bateaux et le Blocus continental décrété par Napoléon nécessite la construction de 100 vaisseaux par an
Le bois est donc un matériau stratégique indispensable aux arsenaux de Toulon, Rochefort et Dunkerque pour la construction de la flotte Française et qui se ravitaillent dans les régions forestières.
Les Eaux et Forêts et la Marine ont partie liée. La coupe des bois est sévèrement contrôlée. Déjà en 1691 une ordonnance stipule « Les propriétaires des forêts situées à 15 lieues de la mer et à 6 lieux de rivières navigables et flottables ne pourront couper aucun arbre sans en avoir obtenu une permission expresse »
Des charpentiers de marine sont détachés des arsenaux vers des régions sylvestres pour sélectionner les bois nécessaires à la construction et au radoub des vaisseaux.
Les bois de mâture doivent réunir certaines qualités d’élasticité de résistance et de souplesse que présentent, entre autres, les grands sapins du Jura.
« Certains vaisseaux à trois ponts portent des mats qui peuvent mesurer 78 m de la quille au sommet avec 1,20m de diamètre pour réaliser le bas mât ou le mât de beaupré, on façonne un arbre central, préparé, mortaisé, enduit de goudron et monté à l’envers, le gros bout vers le haut .Autour viennent s’encastrer 6 autres arbres,placés le gros bout vers le bas, avec tenures et mortaises, l’ensemble étant cerclé à chaud par des anneaux métalliques. Il faut en moyenne 50 arbres de dimensions différentes pour réaliser la mâture dont la mise en place est réalisée après le lancement du navire, à l’aide de machines spécifiques sortes de grues sur barges. »
Bonjour les charpentiers !
Ces arbres abattus seront, après équarrissage, transportés jusqu’à un port aux bois par des attelages de bœufs, à l’aide de trinqueballes, sortes de d’essieux placées à l’avant et à l’arrière et auxquels est suspendu le tronc de l’arbre. Certains de ces lourds attelages peuvent avoir plus de 30 mètres de long. La conduite ne devait pas être des plus aisées dans les courbes et angles de rues où les essieux doivent être orientés différemment et dans les pentes descendantes où l’ensemble de l’attelage doit être retenu !
Au port au bois des mariniers ou radeliers assemblent ces troncs entre eux pour constituer des radeaux qu’ils conduiront de rivières en fleuves jusqu’à leur destination…
Ainsi les bois de Franche Comté rejoignent Toulon à travers des rivières : la Loue, l’Ain, la Saône et le Rhône. Et ce n’est pas une aventure sans difficultés !
Je ne vais pas vous reproduire les travaux de l’auteur, je ne vous donnerai que quelques données qui sans nul doute vous surprendront.
Nos amis ACB du Jura, du Doubs et de la Haute Saône pourront aller lire cet article aux archives départementales de leur département. Si certains passionnés de la marine en bois désirent posséder travaux 2011 où est inséré l’article complet qu’ils m’adressent un MP.
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« Pour la seule année1686, les arsenaux français utilisent 227389 arbres pour la construction de 219 bateaux et 7857 arbres pour la construction des galères… »
Ces besoins iront grandissant ; le projet d’invasion de l’Angleterre sous le Premier Empire demande 2000 bateaux et le Blocus continental décrété par Napoléon nécessite la construction de 100 vaisseaux par an
Le bois est donc un matériau stratégique indispensable aux arsenaux de Toulon, Rochefort et Dunkerque pour la construction de la flotte Française et qui se ravitaillent dans les régions forestières.
Les Eaux et Forêts et la Marine ont partie liée. La coupe des bois est sévèrement contrôlée. Déjà en 1691 une ordonnance stipule « Les propriétaires des forêts situées à 15 lieues de la mer et à 6 lieux de rivières navigables et flottables ne pourront couper aucun arbre sans en avoir obtenu une permission expresse »
Des charpentiers de marine sont détachés des arsenaux vers des régions sylvestres pour sélectionner les bois nécessaires à la construction et au radoub des vaisseaux.
Les bois de mâture doivent réunir certaines qualités d’élasticité de résistance et de souplesse que présentent, entre autres, les grands sapins du Jura.
« Certains vaisseaux à trois ponts portent des mats qui peuvent mesurer 78 m de la quille au sommet avec 1,20m de diamètre pour réaliser le bas mât ou le mât de beaupré, on façonne un arbre central, préparé, mortaisé, enduit de goudron et monté à l’envers, le gros bout vers le haut .Autour viennent s’encastrer 6 autres arbres,placés le gros bout vers le bas, avec tenures et mortaises, l’ensemble étant cerclé à chaud par des anneaux métalliques. Il faut en moyenne 50 arbres de dimensions différentes pour réaliser la mâture dont la mise en place est réalisée après le lancement du navire, à l’aide de machines spécifiques sortes de grues sur barges. »
Bonjour les charpentiers !
Ces arbres abattus seront, après équarrissage, transportés jusqu’à un port aux bois par des attelages de bœufs, à l’aide de trinqueballes, sortes de d’essieux placées à l’avant et à l’arrière et auxquels est suspendu le tronc de l’arbre. Certains de ces lourds attelages peuvent avoir plus de 30 mètres de long. La conduite ne devait pas être des plus aisées dans les courbes et angles de rues où les essieux doivent être orientés différemment et dans les pentes descendantes où l’ensemble de l’attelage doit être retenu !
Au port au bois des mariniers ou radeliers assemblent ces troncs entre eux pour constituer des radeaux qu’ils conduiront de rivières en fleuves jusqu’à leur destination…
Ainsi les bois de Franche Comté rejoignent Toulon à travers des rivières : la Loue, l’Ain, la Saône et le Rhône. Et ce n’est pas une aventure sans difficultés !