Bonjour à tous


Certains sur ce forum, on dû vivre durant leur affectation, la crise des missiles de Cuba.

Postez ci-dessous vos souvenirs, et les circonstances de ceux-ci.

Merci à vous

Je fais remonter.

Je trouve étrange qu'il n'y ait pas plus de souvenirs.

Seuls les jeunes de 73 balais comme Max peuvent en avoir, nous les ados de 70 et - à l'époque , on se concentrait plus sur les yéyés et les minettes que sur la bagarre des KK ( Kroutchev et Kennedy)....

Comme le dit si bien Nénesse, il faut avoir un certain âge, pour ne pas dire un âge certain pour avoir participé de près ou de loin à cette affaire. Pour ma part, j'avais un mois de marine, élève à Maistrance, et donc une vision lointaine du sujet !
Il y a quelques mois, la chaine ARTE a diffusé un sujet complet et fort instructif sur cette affaire.

Bonsoir,

Désolé "Messieurs", mais en octobre 1962 ça faisait un mois que je venais de quitter l'Aéronavale ... après 18 ans de service comme pingouin-volant , c'est à dire ma dernière affectation, la DCCAN/CAN/Aéro du Bd Victor à Paris, à côté du bassin des carènes. Curieuse coïncidence, c'est là que je m'étais engagé en octobre 1944 ....

J'étais alors surtout préoccupé de trouver le boulot civil qui allait décider de ma deuxième carrière ... Les missiles de Cuba, c'est sûr qu'on en parlait, mais je n'ai aucun souvenir précis sur le sujet. Tout ce que je peux dire c'est que ma dernière affectation à la DCCAN consistait à passer des commandes de matériel radio-radar à la Mission technique d'achat de Washington (branche Aéro) Et à tour de bras, car les Américains nous fournissaient beaucoup de matériels de rechanges pour tous les avions nouveaux ou anciens qu'ils nous avaient livrés, Neptune P2V-7, ou allaient nous fournir dans le cadre de l'OTAN, Crusader, Marlin, etc .... Preuve que nous n'étions pas dans le camp d'en face ...ni parmi les copains à Fidel ...

PS : J'ai quand même trouvé ça dans mes archives :

Crise de CUBA Octobre 1962

Avant la crise la solidarité du Général de Gaulle à l'égard de l'allié américain était totale. La France joua alors un rôle dans l'information des services US concernant l'implantation de missiles à Cuba, ce qui tendrait à prouver que les services de renseignements et de transmissions devaient sérieusement s'activer ... et pourquoi pas ceux de la Marine. Le S.H.A.P.E était alors basé à Rocquencourt, et nous étions dans le commandement militaire intégré de l'OTAN. Pendant la crise des missiles de Gaulle apporta un soutien immédiat et inconditionnel aux Américains. Après la crise la France prit ses distances, le Général commença à trouver la présence militaire US dans l'hexagone trop encombrante et l'idée de quitter le commandement militaire intégré de l'OTAN prit forme. Ce fut chose faite cinq ans plus tard avec l'évacuation de toutes les bases US, et il y en avait un paquet ... celles du Strategic Air Command disposaient me semble t il de missiles de croisière ...

Acette époque les Etats Unis et les occidentaux jouaient, si on peut appeler ça un jeu, à faire peur aux soviétique(URSS)et à leurs satellites, et réciproquement
Les US avaient, jour et nuit sans interruption, des bombardiers stratégiques en vol prêts à larguer des bombes atomiques sur la Russie De leur côté les popofs avaient des sous marins qui patrouillaient en permaence devant les côtes américaines et mieux encore , avaient réussi à installer des missiles à Cuba, à 80 km de Miami !
Le monde entier tremblait, mais je crois que ni les ricains, ni les ruskofs, les deux premières puissances mondiales; avaient réellement le désir de s'affronter directement: trop dangereux. Ils préféraient le faire par petites guerres d'influence, un peu partout,, chaque camp bénéficiant de l'appui d'un des deux grands.

Bien vu Serge , c'étaient nos jeunes années ... A présent les "ricains" sont de retour à Cuba, la roue tourne, la roulette des casinos se prépare à tourner, les machines à jackpot aussi ...

bonjour les marins et particulièrement les anciens
j'ai trouvé le site sur Cuba 1962 et témoigne ce que j'ai vécu à cette période.
Après la Bizerte en 1961 vécue à sidi-abdallah,j'étais affecté à la Bpan Karouba et nous recommencions à avoir des alertes avec le convoi de 24 cargos Russes se dirigeant vers la Havane avec des fusées. La tension est devenue maximum sur la base stratégique de Bizerte et à Karouba en particulier dès le 24 octobre.
Bien que fourrier, je faisait partie d'une Cie de défense sous les ordres de l'OE LE SANG, et le déclenchement d'un conflit nucléaire nous concernait cause OTAN à l'époque. Ordre fut donné à tous les services de se replier dans les abris souterains le 25
J'ai été affecté avec un SCR 300 dans le batiment de commandement déserté et 2 casse-croutes (après plus besoin) avec des vacations oublièes depuis, j'étais tout seul.
Plus de mouvements aériens ni terrestres ni personne(les Tunisiens auraient attaqués à ce moment là...) avec le recul je me demande où étaient nos flotilles , je me suis beaucoups ennuyé dans ce PC pendant 6 ou 7 heures .
Mais curieux de nature j'avais de quoi lire et regarder des documents très secrets, en particulier les cartes de différents pays alliés ou non avec les cibles à traiter suivant le degré du conflit éventuel.Evidemment secret défense, je n'en dirait pas plus.
Puis l'alerte fut levée, et la hierarchie de retour le danger passé,me fit déguerpir(je m'en souvient bien,mais un Qm2 ne peut rien dire)+
C'est quand meme loin, j'ai oublié , mais en parlant ça revient.
amitiés à tous.04.03.2019

sujet peu lu, ni connu ? et pourtant j'ai failli assister au déclenchement de la 3° guerre mondiale.
L'affaire commence le 14 octobre 1962 après la découverte par l'US.Air Force de rampe de lancement à Cuba, visant la Floride très proche.
Après plusieurs scénarios c'est le blocus de l'ile qui est décidé.
La tension monte rapidement jusqu'au 24/10, entre les 2 pays : États-Unis (JF.Kennedy) et Russie (Khrouchtchev)
L'Union Soviétique envoie plus de 50.000 hommes, une flotte conséquente qui emmène une trentaine de missile SS.4 et SS.5 à têtes nucléaires, et des sous-marins armés certains de torpilles à tête nucléaires (nous apprendrons plus tard qu'un SM. était prêt à lancer une de ces torpilles)
Le 24 octobre JF.Kennedy informe le peuple Américain du risque, et du blocus décidé de l'île de Cuba.
Les 2 armées se font face, et le 25 le Pape Jean23,lance un appel à la paix.
Les Américains repèrent les sous-marins Russes et leur font la chasse.
Le 27 un avion U2 de reconnaissance est abattu en survolant Cuba
Une ligne Rouge fictive est approchée par la flotte Russe, si elle est franchie c'est la guerre.
Moi, à la base aéronavale de Karouba, celle-ci évacué le 25 octobre, base stratégique de l'Otan avec ses stocks de munitions, et qui verrouille le détroit surveillé par nos radars... et bien, malgré l'avis contraire des officiers du PC.Aéro, je suis installé avec un poste de liaison SCR.300, armé de mon seul Mac.50, et suis là pour attendre l'apocalypse, et empêcher toute intrusion ! Personne dans cet immeuble de commandement, où travaillent plus de 80 militaires, mais je ne suis pas allé vérifier, ordre de ne pas quitter le PC.Aéro, mais où sont nos avions ?
POur cette fois, les diplomates trouvent in-extrémis un accord qui stipule que la Flotte Russe renonce à rallier Cuba, ni installera ses missiles et démantèlera ses installations de lancement sur l'île. En contrepartie les Américains désarment les missiles Jupiter installés en Turquie, Grèce et Italie.
Tard dans l'après-midi, des officiers libérés de leur souterrain protégé rentrent dans le PC.que je garde et me somment de quitter les lieux sans attendre, mais j'ai les ordres du CSI. de la base de ne quitter mon poste qu’après son arrivée et le débriefing, et je suis seul à être armé !
Le 28 les Américains traquent toujours les SM.Russes (je n'a pas trouvé de livres à ce sujet passionnant)
Le 28 les accords sont signés, et fin de la crise de Cuba
En résumé je n'ai pas été trop inquiet par cette crise apprise au dernier moment (la veille)
sachant que si déclenchement je serai vite éliminé, par contre être seul sans aucune liaison radio pendant environ 6 heures, j'étais surpris.
>Bien entendu aucune décoration à cette occasion ! j'avais 19ans et pas sûr d'être déjà QM2.

Merci encore pour ton récit
c'est ce qui s'appelle être au premier rang
sur le coup ça doit être plus que stressant , surtout à 19 ans

Exact Jean Michel, les Américains désarment les missiles Jupiter qu'avaient fait installé John Fitzgerald Kennedy en 1961, en Turquie, (Grèce? ne me dit rien) Italie proche de Bali. Les SR soviétiques avaient informé Nikita Khrouchtchev "monsieur K" qui réagit en envoyant les siens à Cuba.
La TV d'époque N/B diffusait les propos des deux protagonistes, les journalistes n'en menaient pas large.
Cette affaire m'avait marqué tant, ma mère était dans tous ses états en apprenant cette mauvaise nouvelle, ayant connue comme tant d'autres les horreurs d'une guerre; je me souviens que mon père (plus calme) tentait de la rassurer, lui qui s'assurait de venger son pépé, tué par des fascistes.

Un sujet que je ne connaissais pas et trop jeune pour me souvenir de tout cela
(pourtant nous avions la télé) mais intéressant à lire ,merci à vous

J-M

La crise de Cuba ne fait pas trop recette (depuis plusieurs jours) faute de témoins de l’époque. Je me permets donc de faire un petit hors sujet lié aux missiles soviétiques.
Dans les années 1980, donc plus proches de nous, l’OTAN organise de grandes manœuvres aéro-maritimes au large de la Norvège. L’URSS, par voie de publications, met en garde les pays de la région contre ces ennemis de la paix. Un missile de croisière c’est si vite perdu. Qui en fera les frais éventuellement ? Les innocents habitants des pays riverains assurément. Les soviétiques sont bien entendu sur zone en "observateurs". On apprend qu’ils ont, eux, arroseurs arrosés, perdu le contrôle d’un cruise missile. Qu’est-il devenu ? Il se serait d’après les spécialistes, crashé en Finlande (où je suis en poste). Les états-majors occidentaux s’excitent, notamment notre deuxième bureau de l’armée de l’air qui nous inonde de messages, il faut bien le reconnaître, pas très sympathiques. C’est vrai aussi que l’attaché militaire n’a pas réagit, ne réagit toujours pas. Mais comme il dit, : pour dire quoi ? il n’en sait pas plus que les journaux, qui eux-même n’en savent rien. En fait, personne ne sait rien. C’est l’hiver, la neige tombe abondamment sur la Finlande recouvrant tout, les innombrables lacs sont gelés. Si le missile est tombé "sur" un lac gelé isolé du nord (la Laponie présente des régions quasi désertiques) il a été englouti et la glace s’est refermée quasiment immédiatement sur lui. On verra ça lors du dégel

Merci pour l'info. Les tirs de missiles ne sont pas toujours fiables.

Peu de curiosité sur l'affaire des missiles de CUBA, en effet
Un marin Russe sur sous-marinB-59, le second commandant ARKHIPOV à refusé comme le veut la procédure de confirmer le lancement d'une torpille nucléaire contre la marine US. qui les harcelait, lors d'une remontée en surface pour recharger les batteries, dans la nuit du 27-10-1962, de ce fait, il à certainement évité une réplique nucléaire Américaine. Ce fait à été connu il y à peu
Selon le rapport d’Arkhipov, lorsque le sous-marin a fait surface dans la nuit du 27 octobre pour recharger ses batteries, le commandant Savitsky, qui est monté dans le kiosque avec Arkhipov, a été choqué et aveuglé par les actions inattendues des navires et des avions américains de lutte anti-sous-marine (décrites par Arkhipov comme « des survols par des avions à seulement 20-30 mètres au-dessus du kiosque du sous-marin, l’utilisation de puissants projecteurs, le tir de canons automatiques, des tirs de canons automatiques (plus de 300 obus), le largage de grenades sous-marines, le passage devant le sous-marin de destroyers à une dangereuse [faible] distance, l’orientation des canons sur le sous-marin, des cris dans les haut-parleurs pour arrêter les moteurs »). Arkhipov nous offre un contrefactuel effrayant : le commandant aurait pu ordonner une plongée d’urgence et, pensant qu’il était attaqué, aurait pu utiliser des armes nucléaires contre l’attaquant.

Les récits d’Orlov et de Ketov – et plus tard d’Anatoly Leonenko et de Viktor Mikhailov, qui étaient respectivement commandant de l’unité de torpilles n°3 sur le B-59 et chef du groupe de navigation de combat – (aucun d’entre eux n’a été témoin de l’échange dans le kiosque) confirment que Savitsky a, en fait, ordonné la plongée et demandé le lancement de la torpille nucléaire du sous-marin. D’autres souvenirs de l’incident ont été publiés plus tard par des sous-mariniers survivants dans un volume édité par l’amiral V. V. Naumov, Карибский кризис. Противостояние. Сборник воспомина

autres sources confirmées
Dans un entretien accordé à Svetlana Savranskaya le 12 juillet 2012, Ketov a déclaré que Savitsky pensait effectivement qu’ils étaient attaqués et que la guerre avec les États-Unis avait déjà commencé. Pris au dépourvu par les actions agressives des États-Unis, Savitsky a paniqué, appelant à une « plongée en urgence » et à la préparation de la torpille #1 (avec l’ogive nucléaire), mais il n’a pas pu descendre rapidement l’escalier étroit du kiosque, qui était temporairement bloqué par l’officier de signalisation et son équipement. Arkhipov, qui était toujours sur le kiosque et qui a vu que les Américains étaient en train de faire des signaux et non d’attaquer, a rappelé le commandant et l’a calmé. L’ordre de Savitsky n’a jamais été transmis à l’officier responsable de la torpille, et le sous-marin soviétique a fait signe aux Américains de cesser toute action provocatrice. La situation a été désamorcée et, le lendemain, le B-59, dont les batteries étaient complètement chargées, a pu s’immerger sans avertissement et échapper à ses poursuivants.

Les commandants des sous-marins ont tenté d’étouffer l’histoire de l’incident du B-59 pendant près de 40 ans. La conférence du 40e anniversaire organisée à La Havane par les Archives de la sécurité nationale en octobre 2002 a permis de replacer l’histoire du B-59 au centre du débat public, ce qui a conduit à de nouvelles révélations, notamment de la part d’Orlov (qui a participé à la conférence de 2002) et de Ketov. Les Archives remercient le Submarine Veterans Club de Saint-Pétersbourg et le président de son conseil, Igor Kurdin, pour leur coopération au fil des ans. D’autres détails de cette histoire apparaîtront lorsque les documents russes relatifs à l’opération Kama, le déploiement de sous-marins, seront déclassifiés.

Et au dégel, il s'est passé quoi ? Pas grand-chose, je suppose, "la fête passée, adieu le saint"... on devait être passé à autre chose.

L'affaire était suffisamment d'importance pour ne pas tomber dans l'oubli tant que le mystère n'était pas éclairci. Le missile a été retrouvé dans un grand lac (Inari) au nord du cercle polaire.

J'avais entendu parlé du sous marin Russe qui s’apprêtait à lancer un missile, l'agitation commençait à faire des siennes. L'escalade étant à son comble, il suffisait d'un rien pour déclencher les hostilités. C'est depuis cette période que fut crée une ligne téléphonique directe entre Kennedy et Khrouchtchev, téléphone baptisé téléphone "rouge". Est-il toujours d'actualité ?
Un lac inari existerait en Finlande, s'agit-il de ce lac, car 7000 km le sépare de Cuba ?

Il n'y a évidemment aucun lien entre la grave crise de Cuba de 1962 et l'incident, sans conséquence, du missile soviétique égaré qui a fini sa course au fond du lac Inari, en Laponie, fin décembre 1985. En période de guerre froide, les médias de nombreux pays en avaient fait leurs choux gras grossissant un peu le trait : missile de croisière, peut-être porteur d'une charge nucléaire... Le lac Inari, très au-delà du cercle polaire, fait 80 km de long, plus de 1000 km2 de surface et atteint par endroit 90 m de fond. Dans cette région, la densité de la population est de moins d'un habitant au km2. Le missile vagabond a bien choisi son point de chute. Deux chasseurs survoleront la zone. En décembre, par là, il fait aussi noir le jour que la nuit. C'est un éleveur de rennes qui découvrira le point d'impact sur la glace. Les Finlandais récupèreront, par 20 m de fond, les débris de ce qui n'était qu'un missile naval, effectivement tiré depuis un sous-marin en mer de Barentz, de technologie totalement obsolète (il devait servir de cible), ce qui explique que l'on en a perdu le contrôle et qui se serait crashé en panne de carburant.

Tempête (qui se révèle être dans un verre d'eau) en Laponie. Heureusement tout s'est bien fini, la curiosité des services de renseignements a été satisfaite et leur inquiétude calmée.

Merci de nous tenir informé Roger. Il faut être prudent en matière de conflit.