A l'arsenal de Diégo Suarez, dans les années 70-80, il y avait un ouvrier malgache, qui chaque jour plaçait une ligne avec un gros hameçon fixée sous un fût de 200 litres sur le quel un appât était fixé. Le fût était ancré au milieu de la baie des amis, attenant au bassin de radoub. Plusieurs fois dans la journée, il quittait son poste de travail aller observer son fût. Lorsque celui-ci ballotait, il prenait sa pirogue, amarrée sur la berge pour aller remorquer le fût jusqu'au rivage, et sortir de l'eau le requin pris à l'hameçon. Il s'agissait de requin de 1 à 1,50 m. Les ailerons et les morceaux comestibles étaient le soir vendus au petit marché de Tanambao. Je n'ai jamais vu de plus gros requin en rade de Diégo.
J'avais rapporté de Diégo un hameçon du même type que ceux utilisés par notre ami malgache. Sa pêche me fascinait. L'hameçon est impressionnant par sa taille (27 cm).
Par contre j'en ai vu un gros requin une fois près d'une île en baie du Courrier. Il est vrai que le masque de plongée grossit les objets observés. A cet endroit il y avait un dizaine de mètres de fond. J'ai rapidement quitté les lieux et promis de ne jamais y revenir à la pêche sous marine. Renseignements pris depuis, plusieurs des marins français rescapés du sous marin "Le Héros" coulé en 1942 en baie du courrier avaient été tués, ou blessés ensuite par des requins.