Bonjour à tous,
A ma connaissance ce sujet n'a pas été ouvert.
Il me paraît être d'actualité pour le 70ème anniversaire de la Libération.
Mefi (attention) il ne s'agit pas d'un sujet sur la QUILLE, mais bien de la Libération 1944/1945.
Les témoignages concernent donc des plus de 72 ans.
Mais rien n'empêche les petits jeunes de commenter.
La période concernée peut s'étendre du 6 juin 1944 au 8 mai 1945 (eh oui, il y en a qui étaient peut être coincés dans les poches allemandes, enfin je doute que nous ayons un tel témoignage).
Spécial Charles KELLER, quand as-tu été libéré en Alsace.
T'en souviens-tu ?
Bon, j'y vais de mon propre témoignage :
Libération de Laudigerie, hameau à l'ouest de Senonches (Eure-et-Loir 28).
Depuis 1940 j'habitais à Paris 19ème, rue de Meaux.
Au printemps 1944, les Américains commencent à préparer le débarquement par des bombardements.
Je me souviens de celui de la gare de La Chapelle, au nord de Paris, vu dans la nuit, depuis le fenestron d'une cave.
Impressionnant le feu d'artifice.
Mes parents décident alors, pour me mettre à l'abri des futurs évènements, de me mettre en pension chez une amie, elle-même réfugiée avec sa fille, chez M et Mme Aimable, cultivateurs à Laudigerie, un hameau à 2 kms à l'ouest de Senonches sur la route de Logny vers l'Orne.
Ce que ne savaient pas mes parents, c'est que la forêt de Senonches contenait l'un des plus grands dépôts de munitions et d'armements constitués par les Allemands, en vue d'un éventuel débarquement.
Quelques jours après l'anniversaire de mes 6 ans, le 14 août 1944, il y a aujourd'hui pile 70 ans, je me souviens avoir été tiré du lit par ma logeuse.
Dans mon souvenir je pensais que c'était le matin, mais en réalité cela devait être à la sieste, car j'ai lu depuis que les Américains sont arrivés à Laudigerie vers le milieu de l'après-midi.
Donc ma logeuse surgit, excitée :
- "Ils arrivent, ils arrivent, venez voir".
Elle nous tire du lit, moi et sa fille un peu plus âgé que moi, et nous voila dans la cour de la ferme, fermée plein Ouest par un mur d'environ 2 mètres de haut en séparation d'avec la ferme voisine.
Au pied de ce mur, un tas de ??? bois ? détritus ? fumier peut-être.
En tout cas, nous pouvons nous hisser de manière à voir au dessus, plein Ouest.
Moi ma tête dépassait le mur mais pas le reste du corps.
Et nous sommes là attentifs...
Rien...
Peut être un bruit un peu sourd au loin...
Quelques minutes passent...
Et d'un seul coup... tsing...tsing...tsing... le sifflement de balles, de mitrailleuse je pense, qui passent entre nous, à quelques centimètres ou décimètres.
Je les entend encore, en évoquant ce souvenir.
Les Américains nous avaient-ils vus, prenant nos silhouettes pour l'ennemi, ou plus simplement, ils "arrosaient" pour avancer. Je ne sais.
Toujours est-il que nous sommes rentrés, à fond la caisse, dans notre logis...
La suite au prochain numéro... si ce post démarre.
Amistat per touti (Amitiés à tous).