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A l'invitation de l'élu chargé de la Défense et des anciens combattants, je me suis rendu à cette cérémonie où nous n'avons pas eu l'accord de porter l'uniforme, donc en civil.
Un peu d'histoire :
- Le 31 juillet 1944, la brillante percée du général Patton à Avranches décide du sort des villes de l'Ouest. Après la prise de Rennes, Patton désigne Angers comme objectif à sa 5e division d'infanterie. C'était en effet un important point stratégique, proche de la Loire et centre de l'administration militaire allemande du Sud-Ouest.
- Début août, l'occupant est en désarroi. Ses services évacuent la ville. Il était temps, car les premiers éléments de la 5e division pénètrent en Anjou dans la nuit du 4 au 5 août par Pouancé et Segré. Le 7 août, l'avant-garde américaine campe à Saint-Jean-de-Lignières.
La prise du pont de Pruniers
Dès le 6, le lieutenant-colonel Eynaud du Faÿ, commandant l'ensemble de la résistance militaire de la région d'Angers, a dressé un plan de jonction des résistants avec les troupes américaines. Plusieurs jeunes angevins jouent un rôle décisif pour guider les Alliés et les renseigner sur les positions allemandes à Angers et autour de la ville. Parmi eux, Louis Bordier qui les conduit à Pruniers et leur montre, intact, le pont du Petit Anjou sur la Maine. Les Américains se décident donc à contourner la ville par le sud pour prendre à revers les forces allemandes. Au soir du 8 août, ils ont pris le pont sous leur contrôle et, le lendemain, franchissent la Maine.
Le bombardement massif d'Angers, envisagé pour anéantir la forte résistance prévisible sur la Maine, est évité. Le
Nichés sur le territoire de la commune de Sainte-Gemmes, les Allemands ripostent avec vigueur. Fort heureusement, les Américains sont appuyés par leur artillerie postée sur les arrières de Pruniers qui bombarde observatoires et nids de résistance, sur les indications de Louis Bordier. La tour de la Baumette s'écroule vers midi. A la fin de la journée, la ligne de résistance allemande tient toujours. Pour n'être pas entièrement encerclés (et ne pas répéter l'erreur du pont de Pruniers), les Allemands font sauter le pont du chemin de fer de Segré, au nord de la ville. D'autres violents combats se déroulent sur la rive droite de la Maine, pour la prise de la Doutre, protégée par une tranchée anti-chars.
La nuit du 9 au 10 août est particulièrement pénible pour les Angevins. Les Allemands poursuivent la lutte pendant une partie de la nuit sur la rive droite de la Maine. Une débauche de balles traçantes et incendiaires allume de nombreux incendies dans la campagne. Cependant, leur position devenant intenable depuis que les Américains ont franchi la Maine au sud d'Angers, ils se replient sur la rive gauche et vers quatre heures du matin font sauter les trois ponts sur la Maine. A l'aube du 10 août, la Doutre est pratiquement libérée, mais les Allemands battent encore la rive à l'aide de mitrailleuses lourdes et l'accès à la rive gauche de la Maine est toujours interdit. Au sud, les Américains s'emploient à déloger l'occupant retranché sur la voie ferrée, à la Baumette et au polygone du Génie. Enfin, vers 14 heures, des Américains et des FFI franchissent la Maine sur des barques face à l'usine électrique.
Vers 17 heures, les Allemands se replient dans l'affolement tandis que seule la mitrailleuse lourde qui défend l'accès du pont de la Basse-Chaîne tire encore pendant une heure. Un grand silence s'étend alors sur la ville. Les Américains de la Doutre traversent le pont de la Basse-Chaîne. D'autres arrivent par la gare et le sud. Vers 19 heures, les drapeaux commencent à apparaître aux fenêtres. Angers est libérée. Au même moment, Michel Debré (Jacquier dans la clandestinité) se présente à la préfecture et prend le pouvoir en tant que commissaire de la République. Les affiches préparées depuis le 8 août avec Michel Fourré-Cormeray et le Comité départemental de Libération sont placardées. Elles annoncent à tous la victoire, le rétablissement de la République et l'abrogation des lois de Vichy.
La liesse populaire éclate. Une grande foule se rassemble devant l'hôtel de ville où le drapeau tricolore est hissé. Victor Bernier, qui reprend ses fonctions de maire d'Angers après sa démission de mars 1944, et le commissaire de la République Michel Debré apparaissent au balcon sous les acclamations.
Grâce aux résistants angevins, les Américains ont gagné du temps sur le calendrier prévu pour la libération d'Angers. Les jours suivants, les troupes américaines continuent leur progression le long de la Loire. Mais ils ont reçu pour mission de ne pas la traverser. Il faut attendre l'ordre de repli général donné par Hitler le 29 août pour que le sud de l'Anjou soit libéré.
(Source : archives de la ville d'Angers)
Le bombardement massif d'Angers, envisagé pour anéantir la forte résistance prévisible sur la Maine, est évité. Le Courrier de l'Ouest des 23-24 septembre 1944 écrit :
"Beaucoup d'Angevins se sont demandé avec juste raison comment les Allemands, lors de l'attaque d'Angers par l'armée américaine, le 8 août dernier, n'avaient pu réussir à faire sauter le petit pont du chemin de fer de Pruniers, sur la Maine. La raison en est très simple : c'est que les Américains furent admirablement renseignés par un jeune Français, Louis Bordier, qui vint, le 8 août 1944, à 10 km à l'ouest d'Angers, se mettre à leur disposition".
La famille Bordier était connu à Angers puisque le père y tenait une banque, la banque Bordier à l'emplacement actuel de l'hôtel de ville. La banque familiale Bordier remonte aux années 1845-1848 par cession de la banque Rogeron. Le fondateur Jules-Emile Bordier habitait alors un hôtel particulier, nouvellement construit vers 1840 pour Jules Bordier, ancien orfèvre, Louis Bordier fait construire par l'architecte Adrien Dubos un second hôtel et des locaux spécifiques, achevés en 1901 (anciens n° 88 et 90, rue du Mail). La famille Bordier possédait alors tout ce secteur du haut de la rue du Mail, entre la rue des Ursules et le boulevard Bessonneau, actuel boulevard de la Résistance et de la Déportation, les hôtels Thomas (ancien n° 1, rue des Ursules) et Maguin (ancien n° 18, boulevard Bessonneau) étant loués.
La banque connue sous des appellations successives selon les associations de personnes, banque Bordier, banque Bordier, Cormeray et Cie (en 1901 au moment de la construction de l'édifice bancaire), banque Veuve Bordier, banque Bordier, Massonneau et Cie (Massoneau étant l'aïeul de Valérie Trierweiler), a existé jusqu'à 1950, date de sa fusion avec le Crédit de l'Ouest.
Si on a peu de renseignement sur Louis Bordier outre le fait qu'il était un jeune résistant, scout marin. On connait son frère, le contre amiral Yan Bordier décédé le 22 avril 2023, parrain de l'AMMAC d'Angers (que j'avais eu le plaisir de rencontré à cette occasion).
Juste avant son adolescence, il devient scout-marin.
A Angers, dans la grande maison familiale, Yann voit ses frères s’engager tour-à-tour : Louis, d’abord, puis, Jacques. Yann n’a que 10 ans, en 1939. Il est jeune, mais, il a, déjà, revêtu l’esprit du résistant, comme beaucoup. En 1944-45, dans l’ombre de ses frères, il devient un petit héros.
Louis (qui a 8 ans de plus que son frère) et Yann seront félicités pour leurs actes de bravoure et de résistance. Il sera médaillé pour sa bravoure de résistant.
Un détachement de réservistes du 6e RG rendait les honneurs.
Un verre de l'amitié fut servit à l'ombre des platane, accompagné d'air de musique.
Était bien entendus présent, les portes drapeau, les jeunes du SNU, les scouts marins, les autorités (le Préfet, le Maire d'Angers et d'autres officiels que je ne connais pas) divers représentant d'association, dont le président de l'AMMAC et j'ai pu rencontré un jeune qui effectue de la réserve à Toulon.
Et pour ceux que ça intéresse vous pouvez voir les photos officielles sur le site de la Préfecture de Maine et Loire, le DMD 49 ou le site de la ville d'Angers.
Dernière édition par Franjacq le Dim 11 Aoû 2024 - 19:22, édité 1 fois (Raison : Mise en place des balises SPOILER)