Histoire navale
Intrepid, Colbert, Maillé Brézé : Ces musées qui s'envasent
L'USS Intrepid à New York.
Crédits : Intrepid Sea Air Space Museum
L'USS Intrepid, célèbre porte-avions américain livré en août 1943 à l'US Navy et transformé en musée en 1982, est resté désespérément bloqué au Pier 86, lundi. L'Intrepid devait quitter son quai de New York et rejoindre les chantiers de réparation de Bayonne (New Jersey) pour y subir un grand carénage.
La vase de l'Hudson river, qui s'est accumulée ces dernières années autour de la quille du porte-avions, en a décidé autrement.
Bien que six remorqueurs portuaires aient été mobilisés pour le déplacer, le mastodonte est littéralement resté collé en fond, s'envasant encore un peu plus durant la manoeuvre.
Les autorités portuaires, en lien avec la direction de l'Intrepid Sea, Air & Space museum, réfléchissent aux mesures à adopter pour solutionner le problème.
Une nouvelle tentative au moment des grandes marées de début décembre est envisagée.
Pièce maîtresse du musée, qui compte également un destroyer de la seconde guerre mondiale, un sous-marin et 25 avions (dont un Concorde de British Airways), l'Intrepid doit subir d'importants travaux de rénovation, notamment des locaux publics.
Le coût de ce chantier est estimé à plus de 50 millions de dollars.
Lancé le 26 avril 1943, ce porte-avions lourd de la classe Essex (33.000 tonnes) s'est illustré durant la campagne du Pacifique.
A la fin de la guerre, son aviation embarquée affichait un palmarès impressionnant, ayant notamment coulé deux cuirassés et détruit quelques 600 appareils japonais.
Et en France ?
Si la mésaventure américaine porte à sourire, elle devrait faire réfléchir dans d'autres pays possédant des navires musées.
Bien que désarmés, ces coques doivent, en effet, subir des travaux de carénage plus ou moins régulièrement (généralement tous les 10 ans), afin de veiller à la sécurité des navires et donc des visiteurs.
Or, les anciennes unités retirées du service et ouvertes au public sont généralement amarrées à des quais où l'activité commerciale a cessé ou a été considérablement réduite, limitant de fait le dragage, surtout lorsqu'il s'agit de ports situés en fonds d'estuaires.
C'est le cas, en France, pour le croiseur Colbert, amarré quai des Chartrons, à Bordeaux, depuis 1993.
L'ancien navire amiral de l'escadre de la Méditerranée étant devenu indésirable, il doit quitter la Gironde au printemps et rejoindre la pointe Bretagne.
Seulement voilà, selon la société gestionnaire du musée, la coque est enlisée.
Son remorquage pourrait donc connaître quelques difficultés.
La situation n'est pas meilleure à Nantes, où le Maillé Brézé se frotte au quai de l'Aiguillon depuis 1988.
Après avoir été caréné à Saint-Nazaire il y a bientôt 10 ans, il devrait subir, prochainement, un nouveau passage en bassin.
Reste à savoir si l'ancien escorteur d'escadre voudra sortir du bras de la Madeleine. La Loire, à cet endroit, n'a en effet pas été draguée depuis bien longtemps.
Intrepid, Colbert, Maillé Brézé : Ces musées qui s'envasent
L'USS Intrepid à New York.
Crédits : Intrepid Sea Air Space Museum
L'USS Intrepid, célèbre porte-avions américain livré en août 1943 à l'US Navy et transformé en musée en 1982, est resté désespérément bloqué au Pier 86, lundi. L'Intrepid devait quitter son quai de New York et rejoindre les chantiers de réparation de Bayonne (New Jersey) pour y subir un grand carénage.
La vase de l'Hudson river, qui s'est accumulée ces dernières années autour de la quille du porte-avions, en a décidé autrement.
Bien que six remorqueurs portuaires aient été mobilisés pour le déplacer, le mastodonte est littéralement resté collé en fond, s'envasant encore un peu plus durant la manoeuvre.
Les autorités portuaires, en lien avec la direction de l'Intrepid Sea, Air & Space museum, réfléchissent aux mesures à adopter pour solutionner le problème.
Une nouvelle tentative au moment des grandes marées de début décembre est envisagée.
Pièce maîtresse du musée, qui compte également un destroyer de la seconde guerre mondiale, un sous-marin et 25 avions (dont un Concorde de British Airways), l'Intrepid doit subir d'importants travaux de rénovation, notamment des locaux publics.
Le coût de ce chantier est estimé à plus de 50 millions de dollars.
Lancé le 26 avril 1943, ce porte-avions lourd de la classe Essex (33.000 tonnes) s'est illustré durant la campagne du Pacifique.
A la fin de la guerre, son aviation embarquée affichait un palmarès impressionnant, ayant notamment coulé deux cuirassés et détruit quelques 600 appareils japonais.
Et en France ?
Si la mésaventure américaine porte à sourire, elle devrait faire réfléchir dans d'autres pays possédant des navires musées.
Bien que désarmés, ces coques doivent, en effet, subir des travaux de carénage plus ou moins régulièrement (généralement tous les 10 ans), afin de veiller à la sécurité des navires et donc des visiteurs.
Or, les anciennes unités retirées du service et ouvertes au public sont généralement amarrées à des quais où l'activité commerciale a cessé ou a été considérablement réduite, limitant de fait le dragage, surtout lorsqu'il s'agit de ports situés en fonds d'estuaires.
C'est le cas, en France, pour le croiseur Colbert, amarré quai des Chartrons, à Bordeaux, depuis 1993.
L'ancien navire amiral de l'escadre de la Méditerranée étant devenu indésirable, il doit quitter la Gironde au printemps et rejoindre la pointe Bretagne.
Seulement voilà, selon la société gestionnaire du musée, la coque est enlisée.
Son remorquage pourrait donc connaître quelques difficultés.
La situation n'est pas meilleure à Nantes, où le Maillé Brézé se frotte au quai de l'Aiguillon depuis 1988.
Après avoir été caréné à Saint-Nazaire il y a bientôt 10 ans, il devrait subir, prochainement, un nouveau passage en bassin.
Reste à savoir si l'ancien escorteur d'escadre voudra sortir du bras de la Madeleine. La Loire, à cet endroit, n'a en effet pas été draguée depuis bien longtemps.