par Franjacq Mar 1 Fév 2011 - 11:12
Source : Ma ville.com
Croisières : une année historique dans la rade
Jamais les croisiéristes n'ont été si nombreux qu'en 2010 à La Seyne et Toulon (+272 % en deux ans). Les infrastructures commencent à accuser le coup.
Deux ans après son lancement, le Var Provence Cruise club (1) peut se targuer d'excellents résultats. Entre 2008 et 2010, le nombre de bateaux de croisière accostant à Toulon et La Seyne est passé de 62 à 115 (+195 %), quand le nombre de passagers faisait lui aussi la bascule (+272 %).
L'année dernière, 268 460 croisiéristes étaient ainsi susceptibles de visiter l'agglomération, même si certains préfèrent prendre la tangente vers Saint-Tropez, le haut-Var, Marseille ; et si d'autres restent à bord pendant l'escale. Les retombées sur le commerce, difficilement quantifiables, ne sont pas négligeables. On estime entre 50 et 70 euros, la dépense moyenne des croisiéristes à terre, avec des différences selon les nationalités et l'offre commerciale.
Dix paquebots prévus d'accoster à Marseille
Près de 270 000 croisiéristes dans la rade en 2010, c'est 20 000 de plus que prévu. « Toulon et La Seyne ont bénéficié de l'apport d'une dizaine d'escales dites "raccroc" : prévues à Marseille mais récupérées dans le Var. Dans deux cas sur trois, la météo était à l'origine de ce changement. Les grèves au port de Marseille étaient à l'origine du tiers restant », estime Luc Pointard, directeur des opérations portuaires à la Chambre de commerce et d'industrie du Var (CCIV).
Qu'en sera-t-il cette année ? Le départ de la compagnie MSC, qui s'est stratégiquement repliée à Marseille, prive les ports de Toulon et La Seyne de 30 de leurs 115 escales 2010. Mais l'arrivée d'une nouvelle compagnie n'est pas exclue (plutôt en 2012), en plus des escales programmées des grosses unités de la Royal Caribbean International et de diverses escales "raccroc" : quatre paquebots prévus à Marseille sont déjà passés par le quai Fournel à Toulon et le môle d'armement de La Seyne depuis le 1er janvier, dont le Costa Magica embarquant 3 470 passagers à son bord. Un objectif raisonnable fait état de 210 000 croisiéristes de passage à Toulon/La Seyne en 2011.
« C'est la plus forte progression »
« Il ne suffit pas de vouloir accueillir des croisières pour les avoir, confie Claude Orfila, président de la commission des affaires maritimes à la CCIV. Les efforts de promotion menés par le Var Provence Cruise club, comme au salon mondial de Miami où il se rend chaque année, mettent deux ans avant de porter leurs fruits. »
Les chiffres le montrent : les ports ouest-varois sont devenus une valeur sûre, en raison de la protection de la grande rade contre les coups de mer, la rareté des grèves. Mais le secteur de la croisière impose qu'on l'entretienne en permanence, sans jamais se reposer sur ses acquis. « Nous sommes la destination française en Méditerranée qui a connu la plus forte progression. Pas une seule fois un accostage n'a échoué alors que le taux de saturation de certains quais, tel le môle d'armement, peut atteindre 400 %. » L'embouteillage assuré, qui pourrait même conduire à un refus d'escale. Un comble. Ou la rançon du succès, rappelant la nécessité de doter le port de structures adéquates.
1. Créé par le conseil général et la CCIV, ce club fédère les acteurs publics et privés autour d'une offre d'escales dynamique et structurée, pour faire du Var une destination croisière attractive.
Sylvain Mouhot Nice-Matin