Trois marins-pompiers électrocutés en mission
Publié le samedi 8 novembre 2008 à 09H20 par le journal "LA PROVENCE"
L'un d'eux, âgé de 20ans, était hier dans un état très grave.
C'est en fouillant les décombres encore fumants de ce squat que les secouristes ont été électrocutés, sans doute par un câble dénudé pendant du plafond.
Photo Franck Pennant
Les mâchoires sont serrées, les visages livides, les traits marqués.
Ce sont leurs camarades que les marins-pompiers transportent dans l'ambulance.
Il est 14h, hier, lorsque les trois victimes sont évacuées, toutes sirènes hurlantes, vers l'hôpital Lavéran.
L'un d'eux, âgé de 20 ans, est entre la vie et la mort.
À la rue Clovis-Hugues (Marseille3e ), dans une insoutenable odeur de plastique carbonisé, leurs camarades remballent le matériel en silence.
D'une voix blanche, le capitaine de frégate, Bernard Muscat, chef de la Division des opérations, parvient à récapituler le fil des événements.
"À midi vingt, le bataillon a été appelé pour un incendie d'appartement, donnant sur la cour intérieure du 42 de la rue Clovis-Hugues."
Un feu de routine, comme les marins-pompiers en combattent plusieurs chaque jour à Marseille.
Par précaution, une ambulance et un médecin sont tout de même envoyés sur place.
"Le feu a été circonscrit rapidement et éteint sans difficulté particulière, poursuit l'officier, mais comme l'immeuble était désaffecté, nous avons pensé qu'il s'agissait peut-être d'un squat."
Craignant que des occupants soient restés piégés à l'intérieur, les secouristes décident donc d'aller fouiller les décombres fumants.
Pour mener à bien cette mission macabre et périlleuse (les ruines peuvent s'effondrer à tout moment), deux soldats du feu sont envoyés dans l'appartement situé au premier étage. Soudain, un cri.
"On a vu un de nos camarades sauter par la fenêtre et tomber sur un tas de gravats, victime d'un choc électrique."
Grâce à ce réflexe de survie, ce jeune homme de 24 ans, sera moins sérieusement touché que son équipier, foudroyé sur place.
À l'origine de cet accident, "sans doute des câbles électriques dénudés qui pendaient du plafond".
En arrêt cardio-respiratoire pendant de longues minutes, la santé du jeune homme a laissé craindre le pire.
Finalement réanimé sur place, il a été transporté aux urgences dans un état "stabilisé".
Son équipier, ainsi que le médecin qui leur a porté secours, lui aussi atteint par l'arc électrique, ont également été hospitalisés.
D'après les policiers présents sur place, le squat où s'est déclaré l'incendie avait été évacué dans la matinée.
Une enquête a été ouverte pour connaître l'origine du sinistre.
"Je n'ai jamais vu d'incident électrique de cette gravité", expliquait, très ému, le capitaine de frégate Muscat.
C'est sur ce terrible accident qui a frappé trois de ses hommes que cet officier a terminé, hier, sa carrière au bataillon.
Sophie Manelli
C'est en fouillant les décombres encore fumants de ce squat que les secouristes ont été électrocutés, sans doute par un câble dénudé pendant du plafond.
Photo Franck Pennant.