LES ÉQUIPES DE GROTTES DE LA D.B.F.M. EN ALGÉRIEA fin d’exploiter au mieux les renseignements recueillis auprès des prisonniers ou avoir dépouiller des sacs de documents, la DBFM avait regroupé des équipes au bureau, avec des interprètes ou des harkis connaissant les régions qu’il fallait «visiter».
Pour sortir les rebelles des caches, les fusiliers-marins ont des gradés bien rodés.
Erf enlevant la pierre qui la couvre, si on découvre des sacs de blé ou des autres céréales, inutile d’insister, il n’y a personne dedans, car le gaz carbonique, dégagé par les céréales l’aurait asphyxié.
Dans le cas des grottes, plusieurs facteurs entrent en jeu.
L’équipe de grottes de la section de Nemours a été créée début 1959, avec un effectif d’un officier, un 5M, douze quartiers-maîtres et marins, tous volontaires, deux artilleurs, Niot et Védrine du 66ème RA, un soldat du 22ème RIMa (régiment d’infanterie de Marine), un maître-chien... (et le chien), un harki interprète.
L’effectif pouvait varier, étant donné qu’il y avait toujours plus de volontaires que de places disponibles.
Ce genre d’activités tentait souvent les jeunes, même des appelés.
La carte physique du secteur indique que le sol est en partie limoneux, comme dans la cuvette d’Azzouna, où le calcaire affleure à la surface.
Les rebelles, originaires de la région et connaissant bien l’environnement, ont tout de suite voulu profiter des avantages offerts par la multitude de grottes naturelles qu’ils pouvaient aménager en caches, en refuges comportant souvent différentes salles.
Avant 1959, les quelques petites bandes qui circulaient encore dans la région, avec les quelques rescapés des opérations lancées par la DBFM, n’offraient plus guère d’intérêt.
L’OPA les contrai gnait pourtant à maintenir la pression sur les populations.
Ils se planquaient le jour et la nuit leur appartenant, ils pouvaient ainsi chercher de quoi subsister.
Les missions des équipes de grottes étaient de deux sortes.
De routine ou de reconnaissance à priori, de grottes suspectes ou connues.
Actions d’équipes de choc pour la réductions de grottes occupées.
Il fallait savoir comment aborder le sujet et surtout quand, arrivés devant l’obstacle présumé, ils n’arrivaient pas à loca liser la position des fells, tout en sachant qu’ils là, à leur portée.
L’équipe dispose rapidement ses hommes pour le siège qu’il faudra assurer aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, mais il faut vite en évaluer la difficulté. Ainsi une grotte difficile peut se présenter sous la forme d’une galerie longue et ramifiée.
Une autre, plus petite, dont l’entrée est au milieu de la falaise peut égale ment poser des problèmes.
Au risque d’escalade peut s’ajouter celui de se faire « allumer» et dans ce cas, impossible de des cendre en rappel ou de se servir de son arme.
Pour les interventions rapides, les équipes pouvaient bénéficier de transports par hélicoptères: de S-55 de I’ALAT, de H-21, les «bananes» de la 31F ou de HSS-1 du GHAN n° 1.
C’est ainsi que l’équipe de Nemours s’est fait héliporter au sommet du djebel Sofiane, sur le Tournai, sur le Filaoussène.
Quatre fois pour le 1er DBFM, six fois pour le secteur de Tlemcen.
Quatre fois en mer à bord d’un LCM au Camparas avec une grande « première », un débarquement avec les deux GMC de l’équipe de grottes, dans l’oued Saftar, inaccessible par voie terrestre...
L'équipe de grottes avec ses deux GMC et au milieu l'Enseigne de Vaisseau DEGRÉMONT.
Le SM Jean CARRER et son équipe de "sorciers" derrière leur matériel "magique", fidèles à leur devise : "
Sortez-les tous".
L'insigne de l'Équipe de Grottes.
Nota : Un panneau de calandre d'un GMC figure au musée de tradition des fusiliers marins à l'ECOFUS de Lorient, mais il m'a fallu le redessiner pour être en mesure de le publier.