Pour info, il y a un article trés détaillé sur cette bataille dans le HORS SERIE COLS BLUEUS été 2023
Cette cérémonie s’inscrit dans une journée commémorative nationale, souhaitée par le chef d’état-major de la Marine, visant à valoriser les valeurs portées par Chesapeake.
Elle rassemblera sur la place d’Armes à Toulon les unités de la Marine de la région Méditerranée, un peloton du 519e régiment du train (Ollioules), le drapeau des apprentis mécaniciens basé au Pôle Ecole Méditerranée (PEM) de Saint Mandrier ainsi que les autoritésciviles et militaires. (Marine Nationale)
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- Salue au drapeau par de contre-amiral Marcellin CharpyCool je suis sur la photoLecture de l’ordre du jour n°8 par le contre-amiral Marcelin CharpyEvocation à 4 voix de la Bataille de ChesapeakeORDRE DU JOUR N°8Le 5 septembre 1781,l'escadre de l'amiral de Grasse se prépare à livrer bataille.
L'enjeu est de taille : mettre un terme à la guerre d'Indépendance américaine.
Depuis trois ans, la France lutte au côtés des insurgés. Mais, face aux Anglais retranchés à Yorktown dans la baie de la Chesapeake, les forces franco-américaines de Rochambeau et Washington sont dans l'impasse. Débarquer troupes et artillerie est essentiel pour acquérir la supériorité tactique.
Voilà près de six mois que les vingt-huit bâtiments commandés par de Grasse escortant un imposant convoi ont traversé l'Atlantique pour acheminer des renforts. Armée par des équipages expérimentés et motivés, I ‘escadre a rallié intacte les Antilles françaises. Soucieux de garder l'initiative, de Grasse prend l'ennemi de court. Il se présente le 29 août l78l à l'entrée de la Chesapeake avec vingt quatre bâtiments.
Reste à relever le défi. de mettre à terre les 6.000 hommes embarqués à Brest, renforcés de 3300 hommes prélevés sur les garnisons des îles. L'opération est complexe et périlleuse. Il faut transférer les hommes sur les chalands en composant avec un marnage important et des courants pernicieux, avant que la Royal Navy ne se ressaisisse. Les opérations amphibies sont réalisées de jour comme de nuit. Chaque marin est concentré à sa tâche. Soudain, le 5 septembre au matin, la frégate laissée en surveillance à l'ouvert de la baie annonce l'arrivée de la flotte anglaise.
Il est 09h30. Voulant empêcher l'ennemi d'entrer dans la baie, de Grasse ordonne un appareillage immédiat, alors que les débarquements sont toujours en cours. Rallient ceux qui peuvent. Certains bateaux appareillent avec la moitié de leur effectif, Gabier, canonniers, bosco, tous se dépassent pour quitter le mouillage, rejoindre la haute mer et combattre. L'équipage réduit impose de se réorganiser, Chacun devra faire le métier du voisin et il faudra durer.
Les flottes se valent" L'escadre britannique est plus homogène. Certains de ses t'aisseaux surclassent nettement les navires français. Mais de Grasse dispose d'une force cohérente dotée de 400 canons de plus que son adversaire. Et ses canonniers sont aguerris. Il ne gagnera que s'il parvient à concentrer sans tarder sa flotte au large. La manœuvre est d'une rapidité rare, témoignant de la qualité de I ‘entraînement et de la volonté de garder l'initiative. Les cinq frégates de l'avant-garde aux ordres de Bougainville sortent vite de la baie. Préférant se concentrer sur la formation de la ligne, les Anglais ne saisissent pas cette opportunité d'accabler une force momentanément en sous-nombre. Cette passivité va laisser au corps de bataille français, retardé par la marée basse, le temps de gagner le large.
La flotte se regroupe à 14h30. Ordre est donné de faire route sur l'ennemi sans délai- Le combat s'engage à I6h. La première salve est brutale et mortelle. Mais la ligne tient bon et les tirs sont précis. La canonnade dure plus de deux heures et tourne à l'avantage des Français! A la nuit tombée, comptant six vaisseaux endommagés et plusieurs centaines de blessés, la flotte anglaise rompt le combat et se retire. Bien qu'éprouvée, l'escadre française reste en patrouille plusieurs jours pour empêcher toute contre-attaque. Ce contrôle des approches de la Chesapeake permet I ‘arrivée des renforts acheminant l'artillerie lourde, tant attendue par Washington et Rochambeau. De Grasse retrouve la baie le I I septembre pour les appuyer par le débarquement de 800 hommes supplémentaires et la réalisation de tirs contre terre. La capitulation de Yorktown interviendra le 17 octobre. Elle va contraindre Londres à reconnaître I‘indépendance des Etats-Unis.
Le succès final a été permis par une maîtrise de la mer acquise de haute lutte.
Officiers, officiers-mariniers, quartiers-maîtres et marins, l'évocation de cette victoire tactique au retentissement stratégique nous parle à travers les époques. Si la technique a beaucoup évolué, les facteurs de la victoire demeurent : importance de I ‘entraînement, innovation tactique, capacité d'adaptation, prise de décision rapide, coopération interarmées et interalliée, courage physique, force morale et unité des équipages dans l'adversité, ... Aujourd'hui, alors que le bruit des armes résonne à nouveau, alors que nous assistons à un réarmement naval considérable, cette victoire remportée par nos anciens résonne avec ce qu'il nous revient de porter aujourd'hui et demain, pour défendre nos concitoyens et nos alliés. Elle montre que le génie peut surpasser le nombre et que des forces bien entrainées savent démultiplier leurs compétences pour défaire l'ennemi. Plus de deux siècles après de Grasse, ses commandants et ses équipages, que cette bataille nous inspire pour nous montrer à la hauteur du monde qui vient.Signé Amiral Pierre Yandier