Bonsoir,
Le Provençal était un remorqueur de 330 tonnes, type Barfleur, construit en Allemagne en 1930, ex R12.
Les circonstances de sa disparition sont liées à l'évacuation du port de Brest par la quasi totalité des navires s'y trouvant. Le 18 juin 1940, les troupes de la Wermacht sont à Rennes et se dirigent rapidement vers l'ouest nécessitant l'évacuation des unités présentes dans le port. Toute la journée c'est un peu le sauve qui peut pour échapper à la Lutwaffe et aux troupes allemandes.
Dans la précipitation, le cargo Capitaine Maurice Eugène est abordé par un autre navire et victime d'une voie d'eau. Vers 22h00, le navire est abandonné et l'équipage récupéré.
Deux autres navires seront victimes d'une mine suite à l'attaque aérienne allemande du 18 juin:
- le remorqueur Provençal en rade de Brest vers 12h45. Il y aura 25 victimes et un rescapé (le QM Louis BATHANY de Lanvéoc).
- l'aviso Vauquois dans le chenal du Four près de la tour de la Grande Vinotière, vers 21h30. Le navire coupé en deux coule très rapidement, faisant 135 victimes dont 47 personnels administratifs de la Défense du Littoral. 7 rescapés seront recueillis par l'aviso Suippe et 8 autres par le canot de la station du Conquet.
Une plaque à l'entrée de la DP à Brest porte le nom des disparus du remorqueur Provençal dont on retrouve aussi le nom de :
- ATHA Louis, Maître de manoeuvre, à la Nécropole nationale de Ste-Anne-d'Auray
- BRENAULT Jean-Pierre, Second-Maître, au Monument aux Morts de Logonna-Daoulas
- KERVELLA Jean-Claude, Quartier-Maître, au Monument aux Morts de Plougastel-Daoulas.
Les photos des disparus du Provençal sont visibles au Cénotaphe de la Ponte Saint Mathieu.
Le quotidien "La Dépêche de Brest" du 19 juin relate le naufrage du Vauquois (voir l'article ci-dessous) mais reste muet pour celui du Provençal. Il est vrai que, compte tenu des évènements consécutifs au début de l'occupation allemande à Brest, le journal ne paraîtra pas les 20, 21 et 22 juin. Force est également de constater que la population civile a participé activement au sauvetage des naufragés du Vauquois et que, par conséquent, il était difficile d'occulter une telle tragédie.
Sources : Mémorial GenWeb
Répertoire des navires de guerre. J.VICHOT