Début 1977
Quand j'ai demandé à faire FUSCO, (ben oui finalement je trouvais que c'était une bonne spé) le "pitaine" m'a rit au nez :
- "Vous avez vu comment vous êtes gaulé ?
Vous avez une spécialité technique et la marine vous emploie selon vos capacités et en fonction de ses besoins.
Allez zou circulez ! y a rien à voir !".
Direction le cours de BE ELARM.
Début janvier, après une nuit passée dans un train bondé de marins, j'arrive à Toulon.
Nous sommes attendus à la gare par des gradés.
Regroupés, nous sommes conduits à l'arsenal où nous embarquons sur la "Mélusine" (ça y est je navigue) pour le C.I.N. de Saint-Mandrier.
La formation me plaît - cours théoriques mais aussi pratiques au C.I.N. et à l'arsenal de Toulon.
Et même une corvée de pellos (un l ou 2 ? – avec 2 ça vole mieux) sur le Guépratte.
Ma deuxième blessure de guerre :
Dans une tourelle de 57, un œil poché au moment de l'accrochage automatique de l'objectif.
À la mi-stage, je suis bien classé et on me confirme ma "FIFORA".
Je pourrai faire le BAT dans la foulée.
Auprès de quartiers-maîtres qui sont au "B.A.T. ÉLARM" je me renseigne sur la spécialité à bord.
Mauvaise pioche !
Il paraît que les ÉLARM sont les maîtres incontestés de la peinture.
En dehors des postes de combat, ils passeraient leurs journées à repeindre les tourelles, le pont et autres locaux du service.
Parfois, armés d'un "métrix", ils contrôleraient des données, répertoriées sur une fiche, dans des calculateurs de systèmes d'armes.
Si une anomalie est constatée, il faut appeler un gradé titulaire du "B.S pour remédier au problème.
Même FIFORA, je ne suis pas prêt d'être "B.S".
Ce n'est pas le profil de carrière que j'avais envisagé.
Un "CHOUF" m'explique que je peux demander à changer de spécialité, mais que j'ai très peu de chance d'obtenir gain de cause.
Une solution "plus efficace" serait d'échouer au B.E. pour être réorienté.
A la fin du B.E. ÉLARM, je n'ai pas les félicitations du jury, je suis échec de cours.
Je suis reçu par l'officier directeur de cours qui me demande de m'expliquer.
Ma franchise ne paye pas et j'en prends largement pour plus que mon grade.
Qui plus est la marine se sépare facilement des "fortes têtes" !
Je commence bien.
Toutefois, mes résultats, aux tests d'évaluation et à la première moitié du stage me permettent de rester.
La Marine me donne une seconde chance.
Je reste au CIN comme permanent ELECT pendant que l’on statue sur mon sort.