Nouadhibou ( Mauritanie ).

De René MOREL Séjour à Port Etienne.

Février 1964 au 31 octobre 1964.

Petit historique de La base de Port Etienne.

Dissoute le 31 octobre 1964.

Situé au fond du golfe de Nouadhibou, un petit port de pêcheurs, fut au temps héroïque de la conquête aérienne une escale sur la ligne Latécoère de Dakar.

Dans ce lieu la marine nationale créa une base escale pour les appareils de la 27 F de Dakar Bel-air.

Ce lieu mystique qui a marqué une période de ma vie, était situé sur le rivage des cotes mauritaniennes aux portes du désert.

Nous étions pour faire vivre cette unité, une dizaine de quartiers-maîtres et matelots encadrés par un officier et 4 officiers mariniers.

Nos moyens matériels étaient composés, d’une vedette de sécurité incendie, d’un véhicule 4x4 dodge et de deux ou trois véhicules légers.

La base était construite avec des bâtiments en forme d’igloos en bétons que certains d’entre nous ont surnommés les nichons ou la ville nichons.

Nous n’étions pas seul dans cet univers désertique, une compagnie des troupes de marines résidait au fort Le Rumeur et des Tours bleus sans oublier la présence d’un gendarme prévôté qui circulait avec une 2cv à deux moteurs.

La petite ville de Port Etienne avec ses maisons en terre, ses cabanes de pécheurs et sa sécherie de poissons avait son aéroport qui accueillait chaque semaine un vol d’air Afrique en provenance de métropole et aussi un nord atlas qui ravitaillait les unités éloignées de Nouakchott, Adrar et Port Etienne.

Nous avions aussi le passage du plus long train du monde en provenance des mines de Zouerate, il était tiré par trois locomotives et serpentait à petite vitesse sur des rails déformés par la chaleur et très souvent couvert de sable.

Il effectuait sa noria journalière entre le port minéralier de Cansado à 10 km au sud de la ville et les mines de Zouerate à 600 km.

Les loisirs étaient plutôt rares, pas de lieu d’amusements autres que quelques petits bars locaux ou nous allions déguster quelques bières ou verres de moscatel et voir les charmeuses locales.
La proximité de la mer nous permettait d’apprécier notre coin plage à coté du ponton ou était amarré la vedette.

Nous sortions en ville en tenue de travail ou en civil ce qui à l’époque était rare dans les bases classiques.
Grâce à notre dodge 4x4 nous pouvions randonner dans le désert et visiter des endroits magnifiques comme la baie des anges, lieu de pêche et de baignade auprès des flamands roses et aussi sur la cote rocheuse du Sahara espagnole pour admirer une colonie de phoques résidants en ce lieu.
Nos escapades nous conduisaient aussi au petit village de La Gouera en territoire de Sahara espagnole du Rio del Oro pour nous ravitailler en alcool et autres articles de contrebandes.

Parmi nos contacts extérieurs, nous avions de temps à autre la visite de nos braves marins pécheurs de langoustes du port de Douarnenez.
Il venait nous rendre visite pour quelques dépannages techniques ou secours humains, chaque fois ils venaient nous apporter quelques belles langoustes pour nous remercier.
Leurs vies en mer étaient très dures car au cours de l’année 1964 nous les avons assistés pour plusieurs décès en mer et aussi pour un naufrage sur la cote rocheuse.