Pourquoi ces deux modèles différents ?
- Spoiler:
- L’Ordre des Palmes académiques a été institué, dans sa forme actuelle, par le décret n° 55-1323 du 4 octobre 1955
Depuis 1955, dessinés par le ferronnier d’art Raymond Subes, les insignes sont les suivants :
– Croix de Chevalier composée d’une double palme de feuillage de laurier en argent, à nervure centrale émaillée de violet, de 35 mm de hauteur et 25 mm de largeur
Mais en fait, sa création remonte au décret impérial du 17 mars 1808 définissant l’organisation de l’Université impériale.
La « Légion violette », comme l’Ordre est appelé plus familièrement, est, en quelque sorte, le plus ancien des Ordres de mérite spécialisés et donc hiérarchiquement le premier.
En 1808, le décret impérial créait, pour les fonctionnaires de l’Université, trois titres honorifiques ( titulaire, officier de l’université et officier des académies ) destinés « à distinguer les fonctions éminentes et à récompenser les services rendus à l’enseignement. »
La décoration consistait en une double palme ( formée par une palme et un rameau d’olivier ), brodée sur la partie gauche de la robe professorale, à hauteur de la poitrine, en soie bleue et blanche pour les Officiers d’académie, en argent pour les Officiers d’université et enfin en or pour les Titulaires ( Grands dignitaires ).
En 1850 ( décret du 9 décembre ), la décoration devient indépendante du grade universitaire, le titre d’Officier de l’Instruction Publique remplace celui d’Officier de l’université et l’attribution des Palmes est étendue aux personnels de l’enseignement élémentaire ainsi qu’aux membres de l’enseignement privé ( loi Falloux ).
Des trois grades d’origine, il n’en restera alors plus que deux seulement :
– Officier d’Académie, obtenu après un certain temps de services effectifs ;
– Officier de l’Instruction publique, après un minimum de cinq ans d’ancienneté dans le grade précédent.
C’est à cette époque que l’on commence à porter les Palmes, non plus brodées sur l’habit, mais brodées sur un ruban de soie noire moirée fixé à la boutonnière.
Sous le second empire, le décret du 7 avril 1866, pris à l'initiative du ministre Victor Duruy, créa une véritable décoration portative, sous la forme d’un insigne métallique suspendu à un ruban moiré violet :
– les Palmes en argent pour les Officiers d’académies ;
– les Palmes en or, avec rosette, pour les Officiers de l’Instruction publique.
Cette même année, le décret du 27 décembre étendit l’attribution des Palmes aux savants, aux littérateurs ainsi qu’aux personnes ayant bien mérité de l’Instruction publique.
En 1927, des parlementaires demandèrent la création du grade de Commandeur de l’Ordre de l’Instruction Publique, mais cette proposition restera sans suite.
Le 25 novembre 1954, un député, monsieur Marcel-Edmond Naegelen, déposa à l’Assemblée nationale une proposition de loi visant à créer un Ordre des Palmes académiques. Proposition de nouveau restée sans suite, mais dont les arguments séduisirent le ministre de l’Éducation nationale, monsieur Jean Berthoin, qui déposa un projet allant dans le même sens.
Finalement, le décret du 4 octobre 1955 institua un Ordre comprenant trois grades, se substituant aux distinctions honorifiques des Palmes académiques.
Les Officiers d’académie furent donc admis de plein droit, dans le nouvel Ordre, au grade de Chevalier et les Officiers de l’Instruction publique le furent au grade d’Officier.
En 1963, l’Ordre des Palmes académiques a survécu à la réorganisation des Ordres des ministères lors de la création de l’Ordre national du Mérite.
Voila et tout ça n’enlève rien à la valeur de notre récipiendaire.
Amitiés.