par Roger Tanguy Ven 04 Nov 2016, 21:52
Voilà un insigne dont la création est pleinement justifiée, légitime. Je suppose qu'il est le même pour les officiers et les non officiers. En effet, pour tout ce qui s'accroche sur la poitrine ce n'est pas toujours le cas. Je vais vous raconter une bien belle histoire dont malheureusement la chute finale laisse, selon moi et ça n'engage que moi, un goût d'amertume. Mon voisin de ponton au cours de plongeur était un pingouin. Il est donc devenu tout naturellement plongeur d'hélicoptère. Quelques années plus tard, je le retrouve à la Une des médias. Grosse tempête sur la pointe du Finistère. Un bateau est en perdition. Malgré le temps exécrable, l'hélico décolle. Arrivé sur zone, triste spectacle : le bateau n'a, à l'évidence, plus pour longtemps. Le pont est balayé par les vagues. Creux de 10 m, rafales de vent à 130 km/h, pas un temps à mettre ni un hélico ni un plongeur dehors. Pas question non plus de descendre le plongeur sur le cargo. Mais en dessous il y a 10 bonhommes qui n'en ont plus pour longtemps. Alors il faut y aller. On descend le plongeur à l'eau, dans la marmite bouillonnante. Convaincre les naufragés (qui probablement ne parlent pas français) de sauter (l'un après l'autre) dans cette mer déchainée n'est déjà pas une mince affaire. Enfin, un premier se jette à l'eau. Le plongeur, l'aide, le harnache, le fait hisser à bord de l'hélico. Pendant ce temps le cargo continue de s'enfoncer. Les marins commencent à comprendre que de toutes façons ils ne vont pas tarder à être à l'eau, contents ou pas. Le plongeur, balloté dans cette mer déchainée fait des miracles, remorquant les naufragés, les harnachant. Au-dessus de lui, le pilote, un LV, fait des merveilles, on peut dire aussi des miracles, pour garder son hélico en stationnaire dans les violentes rafales. Enfin, tout le monde, plongeur compris, a pris place à bord de l'hélico. Route terre. Le cargo, lui, a fait son trou dans l'eau. Le lendemain tous les médias, presse, télé, radios font leur Une de ce sauvetage dans ces conditions hors du commun. Le plongeur et le pilote sont associés dans un même hommage, dans les mêmes éloges, tous les deux reconnus aussi méritants. Le Président de la République invite les deux héros à Versailles pour les décorer dans la galerie des glaces. Et c'est là que le beau tableau est vandalisé, que l'on dessine des moustaches à la Joconde. L'un des protagoniste est décoré de la Légion d'Honneur, l'autre de l'Ordre national du Mérite. Cherchez l'erreur.