Mais il y a aussi de belles rencontres auxquelles on ne s'attend pas.
Chaque année, le 14 juillet, la Belgique envoit à Fécamp un ou deux petits navires genre remorqueur ou MSI dragueurs de mines fluviaux pour faire la fête.
En 1940, il y avait à Fécamp beaucoup de soldats belges qui attendaient leur embarquement pour l'Angleterre, et un certain nombre a fait la connaissance de jolies françaises et se sont installés à Fécamp après la guerre et tout ce mélange a fait que pour commémorer en fête un 14 juillet franco-belge, les marins se sont mis de la partie.
On y envoi des marins qui savent rire, boire et manger ce qui était mon cas alors et qui l'est toujours d'ailleurs.
Nous étions reçus par toutes les associations existantes à Fécamp et ce pendant 3 jours où il y avait trois ou quatre invitations (Drink) par jour.
Y fallait avoir la santé pour se saouler, se dégriser et recommencer une heure plus tard.
On était invité par les anciens combattants, par les pompiers, par les veuves de guerre on allait manger dans un chanteau, j'y ai même dansé avec la plupart de nos hôtesses dont la plus jeune avait une septantaine d'années.
Le clou du spectacle, nous avions échangé nos uniformes à la terrasse des cafés devant le port avec ceux de la fanfare locale qui nous avait prêté quelques instruments, nous avons fait un défilé mémorable assourdi par les fausses notes et nos chants grivois.
C'était en juillet 86 et je me suis fais un copain.
Il était Français, il s'appelait Raoul Sénéchal, il avait 93 ans, et ce mec avait fait Verdun 14-18.
Le jour du départ, il m'a offert une boite de cigares.
J'ai toujours la boîte, j'ai fumé les cigares.
Depuis, je suis revenu plusieurs fois à Fécamp, mais uniquement pendant les congés et avec le voilier d'un copain, en espérant revoir mon vieux poilu... mais il avait fait son temps sur cette terre.
Salut Raoul.
Voilà ma plus belle escale : pas de femmes, une grosse tête, et un copain.