par Timonier Belladone Ven 17 Fév 2012 - 18:47
Il est vraisemblable que ce sujet va attirer l'attention des anciens des dragueurs d'Indo, qui ne vont pa manquer d'apporter leurs témoignages. Les dragueurs de la série Aubépine, Belladone, Capucine, Digitale, Géranium, etc... ont payés un lourd tribut entre 1946 et 1954, en essayant de mettre au clair tout le littoral Indochinois que les Japonais avaient truffé de mines. La 33ème division de dragueurs au Sud, puis la 70ème division au Tonkin (Géranium Chef de Division) que la Marine Indo appelait "la Marine en bois" (ce qui était strictement vrai concernant la coque) ont surtout travaillé en dragage Oropesa, soit deux "cochonnets" qu'on filait en Y, armés d'une cisaille qui coupait l'orin de la mine. Restait plus qu'à faire sauter cette dernière au canon de 20m/m quand elle remontait. Rustique, mais en général efficace. Les mines magnétiques dérivantes n'existaient pratiquement plus après 1950.
Il a été mis en place un Certificat de Dragage pour les personnels Timoniers, Détecteurs, Manoeuvriers et Canonniers des dragueurs. J'ai passé cet examen en 1953, il permettait d'acquérir des points lors des Chambres, pour l'accession au grade supérieur. Je n'en garde pratiquement aucun souvenir ! Mais, en tant que réserviste inscrit, lors de la guerre du Golfe des années 80, j'ai reçu un mystérieux coup de fil du Ministère de la Marine, bureau BMM : "Vous êtes bien titulaire d'un certificat de dragage ?" "Ben oui... Pourquoi?". "Pour rien, on vous remercie..." Apparemment les formations modernes n'avaient pas bien intégrées les systèmes anciens contre les mines ! Or, le stock des mines de la seconde guerre mondiale était colossal à cette époque et son utilisation inquiètait beaucoup les forces Franco-Anglaises. Comme quoi...
Ceci ne va peut-être pas apporter beaucoup d'eau à l'aspect technique de la guerre des mines, mais les anciens des dragueurs ne pouvaient pas passer à côté de ce post sans un petit témoignage. Je gage d'ailleurs qu'il y en aura d'autre !