nous sommes tellement de Michel.... Ecoute, ça fait très plaisir de revoir un ancien du La Pérouse.
J'ai embarqué fin avril 63, le centenaire de Camérone, tu vois pour un jeune de 17 ans la découverte d'un Diégo en fête de Légion. A bord il n'y avait que des anciens, j'étais le plus jeune, et ils avaient tous la nostalgie de Tahiti où le cher rafiot les avaient emmené. A 3 ans de différence, nous devons malgré tout avoir des souvenirs communs.: les WC, cette rigole avec des plaques en fer pour mettre les pieds et une barre pour s'accrocher en face, nous pouvions y être à plusieurs. Je me souviens de retour de bordée où certain arrivaient à s'endormir... sans tomber. Le départ en barcasse le matin, le petit déj c'était maquereaux au vin blanc et marie-jeanne de rouge (ça change de chez Maman), nous avions une mascotte à bord que tu as peut être connu, un vrai chien bâtard "Blaki". Quelques noms d'anciens qui te rappeleront peut être quelques choses bien que la campagne ne durait QUE 2 ans, Métraz, Palin, Philippo, .. Lorsque l'on l'avons ramené en France en Février 65 à Brest (pas d'eau chaude ni de chauffage à bord brrrrrrrrrr) il avait une flamme de guerre qui trainait dans l'eau derrière la plage arrière. Au début, c'était un peu dur, personne ne me parlait, s'était le plus jeune et l'on m'observait, pas de courrier, pas d'argent, j'étais sous durée légale, je n'aspirais lorsque je me reveillais le matin, qu'au soir pour pouvoir me rendormir pour oublier. Au bout d'un mois un ancien m'a dit" mousse, tu sors avec nous!" Je lui ai sorti que je n'avais pas de coiffe blanche propre (je n'ai pas osé lui dire que je n'avais pas d'argent), une coiffe est arrivée sur mon hamac. Ils m'ont dit, "pas question d'aller passer l'inspection, on fait le bord" (l'officier de garde était de mêche). On a commencé par l'hôtel de la Poste, pour moi 2 kapoks (il n'y avait pas de 3 bier) et j'étais déjà partit. Je n'ai jamais voir "la mère Labrousse". Ma première cuite Ouh ! la la..Ils m'ont mis dans le taxi brousse pour me ramener, il parait que je "gueulais" que je ne pouvais pas rentrer car j'avais fait le bord. C'est, paraît il, l'officier de garde qui, tant bien que mal, m'a hissé dans le hamac, qui, entre parenthèses était à poste. Excuse moi d'avoir été aussi long,Michel, mais tu peux pas savoir comme ça fait du bien de raconter ça à quelqu'un qui l'a connu. J'ai la chance d'avoir 4 garçons mais jamais je ne ai raconté, ...........peut être pour mes petits enfants. Sur le forum, j'ai l'impression d'être un peu à bord. Merci à Franch et tout ceux qui s'en occupent. Je reviens dans la réalité de 2008.
Amitiés
Michel