J'ai vu une fois un cadeau pour le commandant, un coffret avec diverses choses à l'intérieur !! le nom m'échappe : style échelle, seau, corde, mur ???
Quel est le nom de cette tradition et les diverses objets figurant dans ce coffret ???

Il s'agit des "attributs" du Président

Lors de repas présidés, le maître des lieux avait ainsi à sa disposition une boite à outils permettant de discipliner les discussions de carré sans "mot dire" ... ni maudire d'ailleurs

A d'autres le soin d'en rappeler la liste ... et le sens

Bonne journée
dbs

Belle collection il n'y a plus pour faire suite à dbs que de détailler la signification du puits, brancard, gaffe et autres attributs.
Personnellement je sèche, mais curieux d'apprendre cette culture qui hélas fou l'camp.

Voilà ce que j'ai trouvé...
Les attributs du Carré :
la cloche (que seul le "Près" à le droit d'agiter pour demander au Midship de lire le menu ou attribuer un huitième, par exemple). Un petit gong peut en être la variante sonore.

Les attributs sont de petits objets symboliques qui permettent au président de rappeler à l'ordre, avec humour, ceux dont la tenue laisserait à désirer.

Voici donc à quoi correspondent ces objets, réalisés en cuivre ou en laiton, placés devant le couvert du Président (celui du Carré) et matérialisant les huitièmes attribués par ce dernier aux membres qui auraient dérogé aux règles de bienséance en vigueur.[page]

On peut y voir :

- La balayette : elle est attribuée à celui qui profère la première incorrection. Parler de travail ou de service est considéré comme une forme d’incorrection dans le code du Carré ;

- La pelle : qui invite un autre membre (parfois le même…) à ramasser ses propos ;

- La poubelle : remise pour une expression plus « grossière » ou tout simplement quand les deux premiers ont déjà été donnés. A noter : les plaisanteries relatives au sexe sont jugées incorrectes… jusqu’au fromage, ensuite, on peut se lâcher ;

Ces trois premiers objets vont souvent de pair et permettent, entre autre, d'indiquer au contrevenant, lorsque nécessaire, qu'il est grand temps de "balayer devant chez lui" au lieu de s'occuper des affaires de son voisin.

- La gaffe : elle sanctionne une maladresse (bien que, étymologiquement, il n’y ait pas de rapport entre la gaffe qui sert à crocher une aussière ou à déborder et le mot se rapportant à une bêtise sans réelle gravité) ;

- L’échelle : punit le membre qui s’emballe (qui monte aux barreaux) ;

- Le mur : pénalise une forme de maladresse particulière, l’atteinte (en parole, plaisanterie ou ragot) à la vie privée d’autrui ; lorsque le Président souhaite cependant en savoir plus, il enlève du mur une petite brique amovible ménagée à cet effet… ;

- Le puits et la civière enterrent, pour le reste du repas, en le condamnant au silence, le membre qui s’est révélé particulièrement lourd, voire oiseux ; il y a dans la symbolique du puits l'idée de "puits de sciences" : celui qui étale trop son savoir peut se le voir attribuer pour lui rappeler qu'il devient pénible.

- Le cercueil, enfin : il sert très rarement et n'est, en principe pas posé sur la table. Il a pour vocation d'enterrer définitivement un personnage particulièrement odieux dans ses rapports avec le bord. On ne devra plus entendre parler de lui au Carré. Son nom est inscrit sur un petit papier glissé à l’intérieur dudit cercueil… pour ne pas l’oublier quand même car ce serait se priver d’un sujet de conversation parfois fort savoureux et d’une activité particulièrement apprécié (et pas seulement dans un Carré) : casser du sucre sur le dos de quelqu’un ! Le cercueil est ouvert une fois par an ou au changement de président.

Moins connus, il existe aussi quelques attributs spécifiques comme la pince (du menteur, comme un arracheur de dents), la clef à molette (pour décoincer celui qu'un rien vexe), le fusil (pour celui qui aurait tendance à se vanter de ses exploits sexuels) et la bouée (qui a le même rôle que la civière).

Le Midship tiendra le cahier des huitièmes en y insérant le motif humoristique choisi par le Président et en fera parfois lecture pour savoir où l’on en est. Cela donnera alors l’occasion d’en attribuer un au membre qui n’en aura pas encore pour l’excellent motif : « qu’il n’en a pas… » ce qui peut traduire un manque de participation à la vie du groupe.

Les explications des attributs du Président ont été tirées du magazine MARINE n°187 du mois d’avril 2000 et des cours du premier-maître motel Seurin.

Merci jean-claude et les autres.
Je découvre là quelque chose que je ne connaissais pas et dont je n'avais jamais entendu parler (il est vrai que je n'ai fait que 5 ans).
Merci pour les explications.
Michel

Mon Ami Jean Claude, je reconnais là en toi l'érudit et le tenace à chercher ce qui pourrait te manquer dans tes connaissances.
Je suis fier d'avoir appartenu à ta session de Maistrance Pont.
On ne te décernera pas pour autant le puits car depuis prés de 50 ans que je te connais tu n'as jamais fait partie des pénibles, reste maintenant à savoir si en 2010 ces traditions perdurent dans les carré officiers.
Quand j'irai sur la Jeanne en mai à Rouen je demanderai ce qu'il en est.

Parmis les traditions de carré, il existait (existe-t-il encore?) le cahier des Fortes Paroles.
Ce cahier, tenu par le Midship (je crois) rassemblait tous les Jeux de mots, observations plaisantes, traits d'humour...
J'ai eu quant-à moi l'honneur d'y inscrire quelque chose.
Ce n'était absolument pas intentionnel, c'est venu comme ça au cours d'une discussion.
A l'époque, sur le COLBERT le gland d'origine de la cheminée dangereux car oxydé à l’extrême avait été remplacé  par un splendide gland en acier inox.
Le chef machines de l'époque (C.F GENSEL) avait beaucoup insisté auprès de la DCAN pour que la chose se fasse et aprés moult discussions, il avait eu gain de cause.
Il avait fallu le traiter (le gland...) pour que la peinture noire traditionnelle puisse tenir.
J'avais, sans le vouloir, je le redis, dit :
- "Je vais envoyer mes shaddocks astiquer le gland du chef".
Il s'agissait bien entendu d'envoyer du personnel nettoyer et peindre ledit gland.
Éclats de rire au carré et grande confusion de ma part...
Qu'est devenu ce document au désarmement du bâtiment ?
A-t-il été conservé ?
Dieu seul sait, et il n'est pas bavard...
 Pour les non-initiés (s'il y en a parmi nous),le gland est cette partie arrondie en haut de la cheminée dont un des buts est d'éviter que la fumée ne soit trop rabattue sur la passerelle.  

Ton récit Jean est un régal, et pour moi il est double car tu parles de mon camarade Gensel avec qui j'ai transpiré sur les même bancs, (c'était en fait des chaises) lorsqu'il n'était encore que Mtre Mécano (et moi S/M1 Elect) du 3 mai au 31 juillet 1965 à l'occasion du Cours de Radioprotection du 1er degré à l'EMES.
Fallait que les neurones tournent à 100 à l'heure notamment en Physique Nucléaire et en Hygiène Atomique, c'est donc elles qu'ils faillaient astiquer.   
Hélas je n'ai pas de photo de cette époque ou notre responsable était un OE Elect (Technicien supérieur de Radioprotection) du nom de Poasevarra.
Gensel off mar comme off sup la gentillesse à l'état pure je l'avais revu en Polynésie il devait être Chef sur un aviso ou autre.
Mais la je m'éloigne du sujet même si personnellement en attribut comme pres de carré OMS je n'avais que la clochette et évidemment à table ma place toujours réservée, la seule place pouvant être réservée.  

Je fais remonter

Jean, sois rassuré, si le cahier des fortes paroles n'a pas été emprunté par un membre du carré, il rejoint le patrimoine du navire au RSA et est donc versé au SHD.

Pour ce qui est des attributs, la tradition est maintenue dans les carrés officiers. Ici aussi les attributs ont une valeur patrimoniale (ils deviennent rares avec la disparition des spés ouvrières) ; ils sont donc intégrés au patrimoine du SHD et bien souvent sont prêtés aux unités en cours d'armement (exemple récent : les attributs du J Cartier iront sur une FREMM en construction).

Autre objets de traditions très recherchés par le SHD : les règlements des carrés OM et OMS (certains sont de vrais chefs d’œuvre).
Sur le batral précité, nous avons versés les deux au patrimoine de la Marine

Joël, Jean Claude Poasevra (le pain est cuit en breton) est de ma famille ; le monde est petit !