On n'avance plus, la machine gueule dans le porte-voix. On a des problèmes. Yes, indeed, les amarres sont prises dans les hélices. Les touristes prennent leurs transat. Le tonton demande si quelqu'un est plongeur à bord. Un mécano appelé dit avoir travaillé au Clube Emme.
Il se met en maillot de bain réglementaire en laine écrue sur l'écru.Il remonte: Il me faut une scie, un couteau ou une lime, pour couper l'aussière (une chance que ce ne soit pas un cobra - mixte chanvre/métalè)
Il s'affaire et remonte un grand laps après, au grand dam du tonton. Les touristes applaudissent. Il s'incline, l'artiste. On repart.
On navigue, ohé ohé, il tétait tain pity navire. Un matelot de quart, bos-bosse- bosco, souffrait d'un léger handicap, qu'il a perdu, depuis.
Il aperçoit une bille de bois par trois quart bâbâbobord alors que la babarre était à gaugauche dix.
Il alerte: " une bi, une bi, une bibi, une bibille à à ..."
Bang! on se l'est payée.
Lui: "Eh zut!"
Au poste 3, sous la coque, les gars font la sieste ou jouent au tarot. Lorsqu'ils ont de l'eau sous les vaisselles, ils comment à se poser des questions. La bille est passé sous la coque et a heurté le sonar qui, allez donc savoir pourquoi était descendu, alors que l'on ne s'en servait qu'une fois tous les 29 février.
On décide de faire route sur Cherbourg et non Brest. Le pacha donne un cap se rapprochant de la côte. L'ami râle en demande la raison.
Le vieux réplique que, si on coule, les gars auront moins à nager pour rejoindre la terre. L'étoilé ordonne de garder l'ancien cap.
Entre temps, il nous est informé de continuer sur Brest même...
Nous arrivons sous la préfecture
Nous entrons en Penfeld, le commandant: les machines en avant lente, stop, barre à tribord, 10, en avant lente, stop, machine tribord en arrière, en avant lente pour bâbord, la barre à ... euh, zéro, stoppez les machines, barre à tribord, en avant lente, stop, machines en arrière lente, barre à, ma foi, tribord, 5, ...
On se met à couple du ponton en dix minutes, le heurtant deux fois.
Juste après amarrage complet, le sister ship, commandé par un 3 galons, alors que nous sommes sous les ordres d'un CC, fait un créneau et le commandant part à terre avant que nos aussières soient capelées.
Le Cdt du P637 passe dans sa cabine pour se changer, lorsque on l'informe que l'amiral quitte le bord. Le vieux arrive essoufflé en chemise, sans gapette et salue, nu tête, l'amiral.
Ce même pacha, un autre jour, à Brest, monte à bord à 07.00 et ne trouve pas de fonctionnaire. Il attend à la coupée et, de guerre lasse, bien qu'en paix, fait le tour (rapide) du rafiot. Il trouve le QM au poste 1, tenant un plateau sur lequel les moques de café fument. Le vieux aussi.
"Que faites-vous là ?"
"Hé be, Commaindant, le commaindant Untel, (celui avant lui), il avait dit que je pouvais servireu le café aux potes, con, le matingue; caumme ça, ils avaient pas besoingue de descendre à la cafète et y pouvaient rester un peu plusse au plumard dans la bannette..."
"Quartier maître,cela fait combien de temps que le commandant Untel il est parti?"
"Oh, boudigue, 6 mois, je peinse."
"Bon, hé bien je suis commandant depuis 6 mois et moi, je ne veux pas, remontez à la coupée. "
"Mais, commaindant, le café..."
Remontez, j'ai dit"
Et tant d'autres anecdotes dont la décence m'interdit de narrer, comme absence TOTALE d’équipage à Douala...