Bonjour je viens d'avoir des nouvelles de Jean-Paul Lorcet
je vous copie les messages tel que ci-dessous:
Message du 08/01/09 à 17h07 de Jean Paul LORCETChers Amies et amis.
Je vais tenter de vous raconter mon parcours dans la marine. Donc, Mon engagement dans la Marine Nationale le 12 Octobre 1938. Affublé du degré Instruction 7 je suis dirigé sur le Front de Mer de ROCHEFORT SUR MER . Là je fais mes "classes" Instrucion milmitaire , manipulation d'Armes , manoeuvres , défilés etc...
Après, des mois de cette formation je suis affecé comme élève à l'Ecole des Fourriers de ROCHEFORT SUR MER.
Nous sommes le 1er Janvier 1939 . Après 6 mois de cours je suis breveté , et sortis dans les premiers de mon cours je suis affecté le 1er Juillet 1939 à la 4ème Escadrille de sous-marins de BREST . Le 1er Décembre 1939 je suis désigné vers le bateau amiral contre torpillzeur "MOGADOR" . Dans ces deux affectations; nombreuses patrouilles en mer à la recherche des corsaires et sous-marins allemands en Atlantique nord et sud. Pour le Noël 1939 nous sommes à PORSMOUTH où nous venons de conduire l'Amiral DARLAN qui doit rencontrer l'Etat-Major Britannique. Au cours de nos patrouilles, je me souviens d'une tempête formidable 18 mètres de creux où nous avons failli faire naufrage. L'écubier droit défoncé . Poste Equipage N° 1 noyé, Chaudière 1 noyé car l'eau de mer pénêtrait par les cheminées. Réparations sommaires à BELFAST (Irlande du Nord). Puis enfin retour à LORIENT pour réparations définitives...
J'ai un coup de fatigue , alors Chers Amis je vais cesser pour aujourd'hui mon récit. Je le reprendrai dès que possible .
A bientôt, j'espère . Amitiés marines. Jean-Paul.
Message du 09/01/09 à 10h40 de Jean Paul LORCETRobert, merci pour les voeux. Je t'offre les miens, surtout une bonne santé , ce qui est le plus important.
Je continue un peu mon parcours marine. Réparé nous repartons sur BREST , puis à nouveau nombreuses patrouilles en atlantique. Puis à la déclaration de guerre de l'Italie, toute l'escadre de l'Atlantique est affectée en Méditerranée . Donc tout d'abord escale à ORAN avec de nombreuses patrouilles vers les côtes italiennes. En juin 194O toute l'escadre est basée à MERS EL KBIR (Les cuirassés DUNKERQUE , STRASBOURG , PROVENCE et BRETAGNE ainsi que le navire atelier COMMANDANT TESTE et les Contre-torpilleurs MOGADOR , (sur lequel je suis), VOLTA, TERRIBLE , LYNX , TIGRE , et KERSAINT.
Après la signature de l'armistice nous commencions à désarmer et à libérer les réservistes lorsque le 3 Juillet 194O une escadre anglaise, nous attaque après délibération avec l'amiral GENSOUL. Les délibérations ayant échoué l'escadre anglaise ouvre le feu sur nous alors que nous sommes tous au mouillage. D'où nous sommes, nous ne pouvons pas nous défendre , ne pouvant pas voir nos assaillants.
Le BRETAGNE est touché et chavire (près de" 1OOO morts ! puis le DUNKERQUE et le PROVENCE sont blessés à leur tour et s'échouent. Enfin le MOGADOR reçoit une bordée de 38O mm qui lui arrache tout son arrière à partir de la 3ème tourelle de 138 mm. Le bateau prend vite de la gite et le commandant donne l'ordre d'évacuer , sauf l'équipe de sécurité.
Je plonge de la plage avant puisque mon poste de combat était à la passerelle. L'eau est pleine de mazout et les obus anglais tombent sans arrêt dans la rade. Arrivé à la côte je m'aperçois que je suis blessé au bras droit.
Suite à plus tard , je suis fatigué . A bientôt Jean-Paul.
Message du 09/01/09 à 11h07 de Jean Paul LORCETQuelques heures après je fus emmener à l'infirmerie marine d'Oran pour les quelques soins d'urgence, puis quelques jours après je fus embarqué sur le navire hôpital sphinx à quai à Oran avec tous les blessés soigné. En octobre, je rejoins le Mogador qui en cale sèche à Oran où on lui met un faux-cul. Au mois de novembre il a été décidé de ramener le Mogador à Toulon, le remorqueur de haute mer Laborieux vous a remorqué jusqu'à Toulon sur la base de 3 a 5 noeuds. Le Mogador battant pavillon neutre et éclairé de nuit d'une traversée de 5 jours.
En longeant les côtes espagnoles à la limite des eaux territoriales. Arrivé à TOULON nous sommes mis immédiatement en cale sèche. Ne voulant pas rester en France qui était occupée aux trois quarts par les allemands j'arrive à embarquer sur le cargo-mixte VILLE DE STRASBOURG qui était en partance pour l'Indochine .Donc, départ de MARSEILLE en début Décembre 194O . Après des escales à CASABLANCA , DAKAR et TAMATAVE, je débarque à DIEGO SUAREZ le 1er Janvier 1941. Affecté à l'UNITE MARINE MADAGASCAR.
A Diégo nous avons pu récupérer nos forces déclinantes et envoyé à JOFFREVILLE, sorte de camp de repos au pied de la MONTAGNE DES FRANCAIS à quelques KMS de Diégo. La vie était belle et Diègo très accueillante. La Rue COLBERT, le restaurant LE JAPON , les plages : le PAIN DE SUCRE etc..... Mais le 5 Mai 1942 cela a été très différent! A 5heures du matin la base est survolé par des avions britanniques. Affecté à la Défense aérienne avec une pauvre mitrailleuse je contribue à descendre un de leurs avions. Puis, les forces britanniques ayant débarqué c'est le combat à terre. Nous résistons jusqu'au 7 mai 1942 mais entre-temps, je touche un second avion britannique qui est forcé d'atterrir dans les palétuviers. Je cours faire prisonnier les 2 occupants de l'avion sains et saufs. Le 7 Mai vers minuit je suis fais prisonnier à mon tour et interné dans les dépendances de l'Artillerie Coloniale qui jouxte l'Unité Marine.
Suite au prochain numéro car je suis fatigué. Amitiés et à bientôt. Jean-Paul.
Dernière édition par bertrand robert fils le Ven 9 Jan 2009 - 20:17, édité 1 fois