Pendant la Révolution et l'Empire, le blocus des côtes françaises par la flotte anglaise a rendu nécessaire la mise au point d'un réseau efficace et rapide de transmission des informations et des ordres. Ainsi naquirent les sémaphores. Désaffectés en 1815, ils sont réhabilités sous le Second Empire, assurant depuis cette époque des tâches de surveillance tant militaires que civiles. Le rôle et la vitalité de ce réseau ne se sont jamais démentis, jouant ainsi un rôle essentiel dans la vie de notre littoral.
Désaffecté par la Marine Nationale en 1999, le sémaphore du Cap Lévi, situé sur la commune de FERMANVILLE, près de Cherbourg (Presqu'île du COTENTIN), va heureusement échapper à un abandon total. En effet, il s'est vu confié par l'Etat au Conservatoire du littoral. Aujourd'hui, l'ouverture de ce sémaphore va permettre à un large public de prendre conscience des missions essentielles de préservation de la navigation et du littoral.
La richesse de ce site est désormais mise en valeur. Situé à l'entrée de la Rade de Cherbourg, le Cap LEVI est un point stratégique de la navigation. D'ailleurs, les trois types de surveillance des côtes sont regroupés : le phare signalant le danger aux navigateurs, le sémaphore surveillait la côte et le trafic (le plus dense au monde), enfin le fort avait pour rôle de défendre les côtes.
En entrant dans ce sémaphore, nous remontons dans le temps. Les visiteurs peuvent même simuler une communication grâce à une maquette de mât sémaphorique, ou de surveiller le trafic depuis la vigie. Les guides, qui ne sont pourtant pas d'anciens sémaphoristes, connaissent leur sujet. La visite débute par un petit cours d'histoire sur les ancêtres des sémaphores : tours gênoises, de guêt. Puis sur l'évolution des sémaphores dans le temps. J'ai été enchanté par cette visite très instructive.
Pour la petite histoire, depuis la réouverture de ce sémaphore, les guides en question ont alerté le CROSS JOBOURG à plusieurs reprises après avoir constaté la présence de personnes en danger, prisonnières sur des rochers à la marée montante, ou des marins pêcheurs ou plaisanciers en difficulté. D'où l'incompréhension de la fermeture de ce sémaphore. Mais rien n'est définitif, irrémédiable. En effet, le sémaphore de ST VAAST LA HOUGE, situé à quelques kilomètres, avait été fermé par la Marine Nationale avant d'être réouvert (voir le post sur ce sémaphore).
Je vais tenter d'envoyer prochainement des photos de ce sémaphore, ainsi que du phare et du fort voisin.