Par Jean-Yves Le Lan pour La Gazette web.
Un supplément illustré au magazine-web www.histoire-genealogie.com... un supplément coopératif qui présente de courts exposés historiques et généalogiques au contenu didactique et récréatif.
http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article1314
La pêche au XVIII° siècle en Manche et en Atlantique
L'importance pour les populations maritimes
Parler de la pêche d’une manière générique en France au XVIII° siècle est très difficile tant ce métier à des facettes variées. En effet, il y a peu de points communs entre le pêcheur d’estuaire, le pêcheur de sardines de Bretagne Sud et le pêcheur de morues de Terre-Neuve si ce n’est que la pêche à un rôle économique important pour ces populations et participe à l’alimentation du pays.
La pêche française en 1788 [1]
Des enquêtes réalisées en 1783 et 1788, par le secrétaire d’Etat à la Marine, Castries, permettent de se faire une opinion sur le commerce maritime en France, les constructions navales et aussi la pêche.
Patrick Villiers a exploité en particulier l’enquête de 1788 conservée aux Archives Nationales [2] pour en tirer une synthèse. Cette synthèse nous montre que le poisson le plus pêché en France à cette époque était la morue qui représente à elle seule plus de la moitié de la valorisation globale française qui s’élève à 25 millions de livres. D’après Patrick Villiers, l’importance de la morue dans la pêche française est sous-estimée par l’enquête car il n’est pas pris en compte les morues vendues aux Antilles et à l’étranger et, celles vendues par les Malouins à l’Espagne et à l’Italie. Ensuite, viennent les poissons divers (frais) et le hareng. La sardine, le maquereau et la baleine représentent pour chacun qu’un faible pourcentage de la valorisation totale.
Type de pêche Pourcentage
Pêche à la morue 54,6 %
Pêche du poisson divers (frais) 15,9 %
Pêche au hareng 13,1 %
Pêche à la sardine 6,2 %
Pêche au maquereau 4,4 %
Pêche à la baleine au Groenland et à la côte du Brésil 3,3 %
Apport pêches étrangères 2,5 %
Total 100 %
Pourcentage suivant le type de poisson du tonnage pêché en 1788 en France.
L’enquête permet aussi de dresser un état synthétique de l’activité des ports de pêche français en 1788. Les statistiques concernent l’achat ou la vente du poisson et non la quantité de poisson pêché par le port ; elle valorise donc la commercialisation du poisson. Il apparaît à l’exploitation de cet état que Marseille est le premier port de France pour l’achat de poisson, principalement de la morue. Elle nous montre aussi que Dieppe-Le Tréport était un important lieu de vente des produits destinés à Paris. Par contre, Saint-Malo et Granville ne sont pas mis en valeur car ils livraient leur produit de pêche dans un autre lieu.
Un supplément illustré au magazine-web www.histoire-genealogie.com... un supplément coopératif qui présente de courts exposés historiques et généalogiques au contenu didactique et récréatif.
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La pêche au XVIII° siècle en Manche et en Atlantique
L'importance pour les populations maritimes
Parler de la pêche d’une manière générique en France au XVIII° siècle est très difficile tant ce métier à des facettes variées. En effet, il y a peu de points communs entre le pêcheur d’estuaire, le pêcheur de sardines de Bretagne Sud et le pêcheur de morues de Terre-Neuve si ce n’est que la pêche à un rôle économique important pour ces populations et participe à l’alimentation du pays.
La pêche française en 1788 [1]
Des enquêtes réalisées en 1783 et 1788, par le secrétaire d’Etat à la Marine, Castries, permettent de se faire une opinion sur le commerce maritime en France, les constructions navales et aussi la pêche.
Patrick Villiers a exploité en particulier l’enquête de 1788 conservée aux Archives Nationales [2] pour en tirer une synthèse. Cette synthèse nous montre que le poisson le plus pêché en France à cette époque était la morue qui représente à elle seule plus de la moitié de la valorisation globale française qui s’élève à 25 millions de livres. D’après Patrick Villiers, l’importance de la morue dans la pêche française est sous-estimée par l’enquête car il n’est pas pris en compte les morues vendues aux Antilles et à l’étranger et, celles vendues par les Malouins à l’Espagne et à l’Italie. Ensuite, viennent les poissons divers (frais) et le hareng. La sardine, le maquereau et la baleine représentent pour chacun qu’un faible pourcentage de la valorisation totale.
Type de pêche Pourcentage
Pêche à la morue 54,6 %
Pêche du poisson divers (frais) 15,9 %
Pêche au hareng 13,1 %
Pêche à la sardine 6,2 %
Pêche au maquereau 4,4 %
Pêche à la baleine au Groenland et à la côte du Brésil 3,3 %
Apport pêches étrangères 2,5 %
Total 100 %
Pourcentage suivant le type de poisson du tonnage pêché en 1788 en France.
L’enquête permet aussi de dresser un état synthétique de l’activité des ports de pêche français en 1788. Les statistiques concernent l’achat ou la vente du poisson et non la quantité de poisson pêché par le port ; elle valorise donc la commercialisation du poisson. Il apparaît à l’exploitation de cet état que Marseille est le premier port de France pour l’achat de poisson, principalement de la morue. Elle nous montre aussi que Dieppe-Le Tréport était un important lieu de vente des produits destinés à Paris. Par contre, Saint-Malo et Granville ne sont pas mis en valeur car ils livraient leur produit de pêche dans un autre lieu.