Maître Etchepare : le sémaphore, une sentinelle de la mer « sur une zone de trafic intense »
mardi 14.06.2011, 05:11 - La Voix du Nord
Le sémaphore de Dunkerque est doté de moyens de surveillance visuels très sophistiqués. |
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On les appelle les « Sentinelles de la mer ». Postés 24 h sur 24 et 365 jours sur 365 au sommet de leur passerelle, ils scrutent l'horizon marin et la proximité immédiate des côtes pour déceler le moindre danger au large. « Ils », ce sont les quatorze sémaphores de la Marine nationale installés sur les côtes du littoral Manche - Mer du Nord, et qui viennent exceptionnellement d'ouvrir leurs portes au public ce week-end. Petite visite de celui de Dunkerque avec le maître Mickaël Etchepare.
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Recherche et sauvetage en mer, assistance aux CROSS (centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage), surveillance de la navigation maritime (commerce et plaisance), diffusion de bulletins météorologiques, surveillance des pollutions, des pêches maritimes et de trafics illégaux : voilà les principales missions des sémaphores, dont celui de Dunkerque, qui a été construit en 1966 sur la digue du Braek, à proximité de l'écluse De-Gaulle. « On distingue deux catégories de sémaphore, explique le maître Etchepare. Ceux de première catégorie, qui fonctionnent 24 h sur 24 et 365 jours sur 365, et ceux de deuxième catégorie, qui ne sont actifs que le jour, du lever au coucher du soleil. » Avec 20 % du trafic maritime mondial qui transite au large de ses côtes, soit sept cents bateaux de pêche, de plaisance et de commerce (porte-conteneurs, vraquiers...) chaque jour, le littoral dunkerquois a besoin d'une surveillance de chaque instant. « La zone de trafic étant intense, il nous faut être constamment vigilants, et c'est pourquoi notre sémaphore a été classé en première catégorie », justifie le maître Etchepare.
Pour assurer ses missions, le sémaphore de Dunkerque, dont la zone de surveillance s'étend de la frontière belge jusqu'à Calais, est doté de moyens de surveillance visuels très sophistiqués : radio (le canal 16 est par exemple relié aux signaux de détresse), radar, informatique et jumelles d'une portée de 30 kilomètres. « En cas de grave danger au large des côtes, nous alertons le centre opérationnel de la Marine nationale, à Cherbourg, qui déclenche alors les moyens nécessaires à une opération de type hélitreuillage par exemple », indique le maître Etchepare.
Parmi ses interventions majeures, le personnel du sémaphore de Dunkerque (dix personnes) se souvient encore du naufrage du Tricolor, en décembre 2002. Un naufrage qui avait amené le préfet de la Mer du Nord et de la Manche à qualifier cette zone de navigation, considérée comme une véritable autoroute de la mer, de « miracle permanent »... Quid du terminal méthanier, qui imposera de nouvelles règles de navigation dans le port ? « Si le port met en place une zone d'exclusion, comme celle qui existe déjà autour de la centrale de Gravelines, notre mission consistera à faire respecter cette zone », conclut le maître Etchepare. •