par Roger Tanguy Mer 15 Juil 2015 - 1:07
Lorsque vous étiez instructeur en école de spécialité vous voyez arriver du CFM (CIN Querqueville) des "présélectionnés" filière rapide à divers titres : diplômes, bons résultats au CFM, voire parfois fils d'archevêque... (au BE, nous avions aussi la possibilité de proposer les premiers de cours pour cette filière).
Au début, cette filière étant confirmée automatiquement, certains de ces "présélectionnés" se laissaient vivre et finissaient avec une moyenne indigne de la faveur qui leur avait été faite.
Fort heureusement, la DPMM y a mis bon ordre en exigeant une moyenne plancher (au demeurant fort modeste à mon goût, 13/20 me semble-t-il).
Quoi qu'il en soit, leur a-t-on rendu service ?
Oui, ils sont passés rapidement second-maître, mais après ?
J'ai eu une classe de maistranciers à laquelle on avait greffée 10 chouffs filière classique (et expérimentés).
Au classement final dans les 10 premiers j'avais 9 chouffs et une maistrancière (mais dont les deux parents étaient officiers mariniers dont un de la spé).
Combien de ceux qui ont fait un BE, éventuellement brillant, ont eu, dans la foulée, un classement aussi brillant au BAT ?
Les résultats au BAT étant pris en compte dans la formule de sélection au BS, ne pas être dans les premiers était un handicap, avoir une moyenne même de 15/20 (je parle de ma spé) s'est révélée souvent trop juste pour une admission au BS.
Pas de BS, pas de carrière longue.
J'ai connu des maîtres de valeur (plusieurs), bien notés, dignes de la confiance que l'on avait placée en eux, à qui j'aurai confié les clés de mon bureau en toute confiance.
Ils ont pourtant été contraints à des carrières courtes.
Et pour ceux-là j'ai trouvé la "sanction" choquante.
Oui, il y a eu certainement de belles réussites (et même très belles, j'en connais), mais combien aussi ont été jetés à la côte ?