Premiers tirs de missiles Masurca du Suffren, la première Frégate Lance Engins
De fin 65 à début 68, j'étais embarqué sur le Suffren, QM1 admissible puis SM2. J'ai donc assisté à tous les essais Masurca de ce fier vaisseau, unique en son genre à l'époque. Dans un premier temps, au large du centre d'essais des Landes. Ensuite, en Méditerranée, au large de l'île du Levant.
Sur ce sujet, ce qui m'a particulièrement marqué :
- Sécurité :
A chaque tir, le personnel était autorisé à rester sur le pont pour assister au "spectacle", sans aucune précaution particulière. Et si le missile avait explosé ? D'autre part, les photos étaient autorisées lors des tirs. Idem pour les tirs Malafon. Dans ce dernier cas, nous étions vraiment près de la bête. Question sécurité, tout ça est un peu étonnant, non ? Ou c'est moi qui ai l'esprit tordu ?
- Premier tir : la porte explose, locaux intérieurs ravagés
Une lourde porte en acier donnait accès à la plateforme Masurca. Lors du tout premier tir, cette porte fut arrachée dès la mise à feu du premier étage. Tout ce qui se trouvait derrière (lavabos / sanitaires équipage) fut cramé, pulvérisé, carbonisé. Z'avez pas vu ma trousse de toilette ?
- Autodestruction :
Lors d'un autre tir, le Masurca devint soudainement incontrôlable et se mit à faire des zigzags dans le ciel. L'officier responsable actionna le système d'autodestruction du missile. BOUM ! Sur le pont, tout le monde applaudit. Pourtant, il s'agissait d'un échec ...
Photo Max Péron / croisière d'endurance / Pour l'arrivée en baie de Rio de Janeiro, deux missiles Masurca sont mis à poste sur leurs rampes de lancement. Ça impressionne toujours. En fait, il s'agissait de missiles factices mais ne le dites à personne !
Photo Max Péron / Tir d'un missile Masurca à bord du Suffren / Mon appareil photo de l'époque ne dépassait pourtant pas le 1/500ème de sec.
Photo Max Péron / autre tir de missile Masurca à bord du Suffren / J'aime bien cette photo. Comme dirait une célèbre publicité, "c'est moi qui l'ai faite !".