L'E.R. "Le Bourguignon" a fait escale à Port Louis du 30 octobre au 1er novembre 1972 avec le croiseur De Grasse.
Il me semble d'ailleurs que ce sujet a déjà été évoqué quand un autre ami, ancien du 3ème REI, Jean 74, a mis plusieurs photos de ce bâtiment en ligne lors son escale à Diégo.
Voici un extrait du journal de liaison « Bourguignon Presse Info » qui était envoyé aux familles durant notre mission :
"Notre premier séjour à La Réunion s’achève le dimanche 29 octobre 1972 après-midi après un méchoui offert à l’équipage par le comité des Bretons de la Réunion, toujours remuants et efficaces.
Nous franchissons les passes devant une foule d’admirateurs, venus nous souhaiter une bonne traversée vers Maurice, distante de 120 nautiques, une bagatelle...
Durant la nuit, nous faisons un exercice de recherche avec un avion de patrouille Atlantic, basé à Lorient, venu passer quelques jours dans l’Océan Indien.
Notre mission consistait à guider l’avion vers des échos radar pour découvrir le croiseur De Grasse qui arrivait de Djakarta et avec qui nous devions faire escale à « L’Ile de France ».
Le lundi matin, nous nous présentons en ligne de file derrière le De Grasse qu'accoste au son d’un air de Séga, danse typique de l’Océan Indien.
Hélas, amarrés à couple, nous sommes trop bas sur l’eau et l’immense masse du croiseur nous cache le charmant spectacle.
Dès l’accostage, l’équipage est pris en charge par des familles, on se demande si on va pouvoir satisfaire les demandes...
Des excursions étaient également programmées, il faut vraiment faire preuve d’habilité et de diplomatie pour contenter les uns et les autres.
Mais comme toujours, cela finit par s’arranger.
Le Lundi soir, des cadeaux étaient offerts aux membres de l’équipage des deux bâtiments sur la plage arrière du De Grasse par de charmantes Mauriciennes.
Un cocktail était ensuite proposé à quelques cinq cents personnes sur cette même plage : ambiance sympathique et détendue.
Le 1er novembre, fête de la Toussaint, une messe solennelle était célébrée par l’évêque de Port Louis, beaucoup de gens se pressaient et l’immense plage arrière du croiseur suffisait à peine à contenir la foule des fidèles.
Chacun voyait dans cette escale l’occasion de renforcer les liens d’amitié qui unissent la France et l’Ile Maurice, presque entièrement francophone.
Nous quittons Port Louis avec le sentiment d’être trop pressés, mais chaque bonne escale a une fin et nous ne pouvons nous empêcher de laisser un petit peu de notre cœur. Nous nous séparons du De Grasse quelques heures plus tard, ce dernier mettant le cap sur Diégo et nous sur La Réunion.
Le lendemain, c’était à nouveau Port des Galets qui nous accueillait".
A cela, il faut ajouter que des dons de sang avaient été organisés par les deux bâtiments, des sacs contenant une petite bouteille de rhum locale et quelques dépliants et spécialités avaient offerts à chaque donneur.
Maintenant, vu le nombre de membres d’équipage touchés par les blennorragies gonococciques, pour le plus bénin, lors de notre séjour à Diégo, pour le De Grasse venant de Djakarta, je ne sais pas, j’espère que le sang a bien été analysé et débarrassé de ces encombrants locataires avant d’être transfusé car il y a des couples mauriciens receveurs qui ont dû pu se poser des questions par la suite...
Il me semble bien que le croiseur De Grasse venait de terminer sa dernière campagne de tirs pour le CEP et rentrait sur Brest pour son désarmement en Penfeld.
Nous l’avons retrouvé à notre retour.
Quant à son passage à Dakar en 1971 lors d'un précédent retour, cela semble très rapproché quand même vu la distance qu’il avait à parcourir pour rejoindre le CEP, mais bon, difficile d’émettre un avis objectif sans renseignements précis sur ce point, en ce qui me concerne.