La Rance 1971 (peu de temps avant "l'opération survie" Le BSL est amarré à "Dindon"(Mururoa) face au blockhaus. C'est un endroit désertique, sans ombre ni buisson. Les cocotiers les plus proches sont couchés sur le sol, alignés dans le sens du souffle nucléaire... L'idée est née au carré des officiers; le Cdt. en second me convoque un jour afin que je prévois une expédition pour déraciner un cocotier et le replanter dans notre zone pour déshérités. Avec l'hélico du bord je me rends à la DP et obtiens le prêt d'un LCM, mais ne parviens pas à négocier celui d'un petit camion grue. Sur la route du retour nous survolons quelques motus proches, et nous en repérons un de particulièrement facile d'accès. Le jour "J" une équipe de volontaires embarque dans le LCM. Nous emportons des cordages, manilles poulies, des pelles et des pioches du service sécu, et vogue la galère.
Aux approches du motu un matelot placé à l'avant indique au patron les passages francs, ce qui nous permet de parvenir à la plage sans encombre. La porte est baissée et mon commando par à l'assaut du cocotier. Nous recherchons un arbre pas trop haut, bien droit, encadré de deux autres qui serviront à le ralentir dans sa chute. Il nous faut aussi prévoir le passage non accidenté pour le mener jusqu'au LCM Cela fait beaucoup de conditions à remplir, car les cocotiers sont rarement droits et généralement hauts; déjà la vision d'une belle allée me paraît peu réaliste à courts termes. Nous en sélectionnons un qui semble être idéal. Aussitôt les outils entrent en action, travail pénible car le sol constitué de madrépores morts est dur à creuser. Dans le même temps un homme grimpe au cocotier proche, les chevilles enserrées d'un toron, et fixe une poulie dans laquelle il passe un cordage. Un autre volontaire fait la même chose au deuxième cocotier sous les encouragements de ses collègues. Maintenant le premier cocotier semble émerger d'un grand trou, mais il est encore maintenu par une quantité de racines qui s'enchevêtrent sur plusieurs niveaux. Certaines doivent être à lui, d'autres à des arbres voisins. Pas moins de 4 équipent s'activent. Quelques hommes sur les balancines retiendront la chute, sur les bras s'acharnent les plus nombreux et font osciller le cocotier qui prend de la gite. Enfin des craquements se font entendre, les bras sont raidis au palan
-A choquer doucement les balancines...
-A raidir les bras...
Nous ne sommes pas sur un brick en manoeuvre et pourtant...
-Choque en grand les balancines...
Encore des craquements sinistres puis le bel arbre s'incline fortement et s'écroule.
L'arbre est à terre, sa belle ramure coincée dans une fâcheuse position. Maintenant il paraît encore plus grand. Il faut le tirer et l'embarquer.
L'arbre trop abîmé ne sera pas replanté, l'opération cocotier est un échec, toutefois quelques cocos germés seront mis en terre. Qu'en reste t-il?
Salut et Fraternité
Aux approches du motu un matelot placé à l'avant indique au patron les passages francs, ce qui nous permet de parvenir à la plage sans encombre. La porte est baissée et mon commando par à l'assaut du cocotier. Nous recherchons un arbre pas trop haut, bien droit, encadré de deux autres qui serviront à le ralentir dans sa chute. Il nous faut aussi prévoir le passage non accidenté pour le mener jusqu'au LCM Cela fait beaucoup de conditions à remplir, car les cocotiers sont rarement droits et généralement hauts; déjà la vision d'une belle allée me paraît peu réaliste à courts termes. Nous en sélectionnons un qui semble être idéal. Aussitôt les outils entrent en action, travail pénible car le sol constitué de madrépores morts est dur à creuser. Dans le même temps un homme grimpe au cocotier proche, les chevilles enserrées d'un toron, et fixe une poulie dans laquelle il passe un cordage. Un autre volontaire fait la même chose au deuxième cocotier sous les encouragements de ses collègues. Maintenant le premier cocotier semble émerger d'un grand trou, mais il est encore maintenu par une quantité de racines qui s'enchevêtrent sur plusieurs niveaux. Certaines doivent être à lui, d'autres à des arbres voisins. Pas moins de 4 équipent s'activent. Quelques hommes sur les balancines retiendront la chute, sur les bras s'acharnent les plus nombreux et font osciller le cocotier qui prend de la gite. Enfin des craquements se font entendre, les bras sont raidis au palan
-A choquer doucement les balancines...
-A raidir les bras...
Nous ne sommes pas sur un brick en manoeuvre et pourtant...
-Choque en grand les balancines...
Encore des craquements sinistres puis le bel arbre s'incline fortement et s'écroule.
L'arbre est à terre, sa belle ramure coincée dans une fâcheuse position. Maintenant il paraît encore plus grand. Il faut le tirer et l'embarquer.
L'arbre trop abîmé ne sera pas replanté, l'opération cocotier est un échec, toutefois quelques cocos germés seront mis en terre. Qu'en reste t-il?
Salut et Fraternité