CEP Sports et Loisirs 1974 Je suis affecté au centre de repos inter-armes de Mataiea, responsable du club nautique. A la Caravelle, au Vaurien, à la douzaine de 420, aux nombreuses petites pirogues et au speed boat qui tire les skieurs s'ajoute maintenant une superbe grande pirogue. Elle provient du centre de repos de Tahaa qui vient de fermer. Nous l'embossons sur le calme plan d'eau proche de Rairiri. Son puissant moteur Johnson est en révision à l'AMF.
Arrive enfin le jour de la première grande virée. Elle est menée face au club nautique et, de l'eau à mi-mollet, une dizaine de reposants embarquent. Il y a des aviateurs, des légionnaires, d'autres issus d'armes de terre, mais pas un seul marin. Sont-ils saturés de la mer pour ne pas y retourner durant leur repos? Trois nourrices d'essence et un petit sac d'outillage prennent place sous un banc, à l'arrière. J'emporte également une carte marine et mon mini-compas Morin, mais il n'est pas question de faire de la navigation, seulement une ballade. Nous poussons, laissons le motu Mapiti sur bâbord et filons vers la passe. Notre faible tirant d'eau nous permet de raser de superbes bouquets de madrépores. Sur l'avant, un de mes deux matelots affectés au club, m'indique du bras la route pour embouquer la passe. Rapidement l'eau claire du lagon vire au sombre. Je demande aux reposants de ne pas laisser les mains tremper dans l'eau, il n'y a probablement pas de requins mais...Cap à l'est, je compte atterrir sur la gauche de Vairao, la mer est belle et filons vite. Nous y parvenons en fin de matinée. Repos casse-croûte, photos... puis nous repartons vers le centre.
Je regrette de ne pas avoir emporté quelques lignes de pêche, la traversée aurait été moins ennuyeuse. Soudain, alors que le moteur avait caracolé sans broncher, il cesse de tourner. Voilà qui s'annonce moins monotone. Je sollicite plusieurs fois le démarreur sans résultat. Déjà la pirogue prend sa position d'équilibre proche du vent de travers, et par conséquent à la houle. Elle roule et son faible franc bord favorise les entrées d'eau. A l'arrière je retire le capot du moteur et reste perplexe devant cette mécanique qui est pour moi un mystère. Je contrôle si le tuyau d'essence n'est pas plié, démonte les bougies, les sèche mais sans résultat: le moteur reste muet. Dans la pirogue les sacs sont posés sur les bancs car l'eau monte. J'ai demandé que chaque homme prenne une pagaie afin de maintenir l'embarcation debout à la lame. Certains sont assis face à l'avant, d'autres face à l'arrière, quelques uns paraissent apeurés, tandis que les légionnaires rient, certains ne se privent pas pour accentuer les mouvements de la pirogue. Mon matelot a fort à faire, il va de l'un à l'autre pour indiquer de quelle manière tenir les courtes spatules... Je lui passe le capot du moteur afin qu'il puisse écoper facilement. Faut-il purger les carburateurs? Penché sur la mécanique je ne sais même pas comment y accéder. Et soudain il redémarre dans un nuage de fumée grand applaudissement des hommes mais je n'y suis probablement pas pour grand chose...
A la fermeture du centre de Mataiea je suis affecté au CNOC à Arue, le Club Nautique des Officiers et des Cadres
Salut et Fraternité
Arrive enfin le jour de la première grande virée. Elle est menée face au club nautique et, de l'eau à mi-mollet, une dizaine de reposants embarquent. Il y a des aviateurs, des légionnaires, d'autres issus d'armes de terre, mais pas un seul marin. Sont-ils saturés de la mer pour ne pas y retourner durant leur repos? Trois nourrices d'essence et un petit sac d'outillage prennent place sous un banc, à l'arrière. J'emporte également une carte marine et mon mini-compas Morin, mais il n'est pas question de faire de la navigation, seulement une ballade. Nous poussons, laissons le motu Mapiti sur bâbord et filons vers la passe. Notre faible tirant d'eau nous permet de raser de superbes bouquets de madrépores. Sur l'avant, un de mes deux matelots affectés au club, m'indique du bras la route pour embouquer la passe. Rapidement l'eau claire du lagon vire au sombre. Je demande aux reposants de ne pas laisser les mains tremper dans l'eau, il n'y a probablement pas de requins mais...Cap à l'est, je compte atterrir sur la gauche de Vairao, la mer est belle et filons vite. Nous y parvenons en fin de matinée. Repos casse-croûte, photos... puis nous repartons vers le centre.
Je regrette de ne pas avoir emporté quelques lignes de pêche, la traversée aurait été moins ennuyeuse. Soudain, alors que le moteur avait caracolé sans broncher, il cesse de tourner. Voilà qui s'annonce moins monotone. Je sollicite plusieurs fois le démarreur sans résultat. Déjà la pirogue prend sa position d'équilibre proche du vent de travers, et par conséquent à la houle. Elle roule et son faible franc bord favorise les entrées d'eau. A l'arrière je retire le capot du moteur et reste perplexe devant cette mécanique qui est pour moi un mystère. Je contrôle si le tuyau d'essence n'est pas plié, démonte les bougies, les sèche mais sans résultat: le moteur reste muet. Dans la pirogue les sacs sont posés sur les bancs car l'eau monte. J'ai demandé que chaque homme prenne une pagaie afin de maintenir l'embarcation debout à la lame. Certains sont assis face à l'avant, d'autres face à l'arrière, quelques uns paraissent apeurés, tandis que les légionnaires rient, certains ne se privent pas pour accentuer les mouvements de la pirogue. Mon matelot a fort à faire, il va de l'un à l'autre pour indiquer de quelle manière tenir les courtes spatules... Je lui passe le capot du moteur afin qu'il puisse écoper facilement. Faut-il purger les carburateurs? Penché sur la mécanique je ne sais même pas comment y accéder. Et soudain il redémarre dans un nuage de fumée grand applaudissement des hommes mais je n'y suis probablement pas pour grand chose...
A la fermeture du centre de Mataiea je suis affecté au CNOC à Arue, le Club Nautique des Officiers et des Cadres
Salut et Fraternité