J'extrais tous ces textes (à la fois expurgés et résumés) d'un bouquin SOUVENIRS BLEU MARINE que j'ai écrit pour mes enfants et petits enfants.
LAITA Mers el Kebir 1961. ...Le lendemain, dès notre retour à quai, la feuille de service nous apprend que les tests synthèses seront passés tel jour, au stade X, avec rattrapage le lendemain pour le tiers quittant son service et pour le personnel retardataire. Comme nos opérations "SURMAR" ne nous permettent aucun entraînement et, peu porté sur le sport pratiqué qu'une fois par an -journée où l'on doit donner le maximum- j'ose dire haut et fort que je n'irai pas les passer.
La feuille du lendemain précise pour couper court à toutes rumeurs que ces tests sont obligatoires, que seules des raisons impérieuses peuvent être invoquées...Suivent les menaces d'usage. Dans le poste mes propos de la veille sont mis en cause:
-Alors Tim, obligé d'y aller! Tu iras comme tout le monde...
Nous parions un repas au resto à Oran.
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Durant toute la journée et la matinée du lendemain je cherche une solution pour me soustraire à ce test. Hélas je ne trouve aucune parade. Le fait de perdre le pari représente un échec moins grave que mon sentiment d'impuissance. Ce matin là, le PM timonier me donne à nettoyer les vitres de la passerelle. Muni d'un seau d'eau, de quelques chiffons et d'un tube de vaseline pour graisser la couronne de relèvement, je grimpe à la passerelle. Durant mon travail j'ai la visite de l'officier des équipages X, j'ai oublié son nom (Monsieur l'officier, veillez me pardonner si ce texte tombe sous vos yeux, il y a de cela presque 50 ans, j'ai souvent pensé à vous, à votre altruisme) Et Eurêka, je trouve:
Bientôt l'officier emprunte l'échelle pour quitter la passerelle, une échelle verticale comme sur tous les LST. Muni de mon seau je me place à sa suite puis me laisse tomber sur lui.
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Nous sommes tous les deux étendus dans l'eau savonneuse. Sans se préoccuper de lui le brave homme me demande si je souffre. Je réponds par l'affirmative, tente de me relever et confirme une douleur imaginaire à la cheville. A l'infirmerie on me place une compresse à l'alcool puis une voiture me conduit à l'infirmerie de la DP. L'infirmier ne remarque rien, même pas une enflure, mais par précaution me consigne 3 jours à l'infirmerie de l'Argens...
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Les copains viennent me voir: heureusement que tu as eu cet accident personne n'a pu échapper aux tests. Personne ne croit que cette mésaventure est volontaire, je n'insiste pas: les bruits de coursives vont parfois si vite...
Salut et Fraternité
LAITA Mers el Kebir 1961. ...Le lendemain, dès notre retour à quai, la feuille de service nous apprend que les tests synthèses seront passés tel jour, au stade X, avec rattrapage le lendemain pour le tiers quittant son service et pour le personnel retardataire. Comme nos opérations "SURMAR" ne nous permettent aucun entraînement et, peu porté sur le sport pratiqué qu'une fois par an -journée où l'on doit donner le maximum- j'ose dire haut et fort que je n'irai pas les passer.
La feuille du lendemain précise pour couper court à toutes rumeurs que ces tests sont obligatoires, que seules des raisons impérieuses peuvent être invoquées...Suivent les menaces d'usage. Dans le poste mes propos de la veille sont mis en cause:
-Alors Tim, obligé d'y aller! Tu iras comme tout le monde...
Nous parions un repas au resto à Oran.
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Durant toute la journée et la matinée du lendemain je cherche une solution pour me soustraire à ce test. Hélas je ne trouve aucune parade. Le fait de perdre le pari représente un échec moins grave que mon sentiment d'impuissance. Ce matin là, le PM timonier me donne à nettoyer les vitres de la passerelle. Muni d'un seau d'eau, de quelques chiffons et d'un tube de vaseline pour graisser la couronne de relèvement, je grimpe à la passerelle. Durant mon travail j'ai la visite de l'officier des équipages X, j'ai oublié son nom (Monsieur l'officier, veillez me pardonner si ce texte tombe sous vos yeux, il y a de cela presque 50 ans, j'ai souvent pensé à vous, à votre altruisme) Et Eurêka, je trouve:
Bientôt l'officier emprunte l'échelle pour quitter la passerelle, une échelle verticale comme sur tous les LST. Muni de mon seau je me place à sa suite puis me laisse tomber sur lui.
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Nous sommes tous les deux étendus dans l'eau savonneuse. Sans se préoccuper de lui le brave homme me demande si je souffre. Je réponds par l'affirmative, tente de me relever et confirme une douleur imaginaire à la cheville. A l'infirmerie on me place une compresse à l'alcool puis une voiture me conduit à l'infirmerie de la DP. L'infirmier ne remarque rien, même pas une enflure, mais par précaution me consigne 3 jours à l'infirmerie de l'Argens...
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Les copains viennent me voir: heureusement que tu as eu cet accident personne n'a pu échapper aux tests. Personne ne croit que cette mésaventure est volontaire, je n'insiste pas: les bruits de coursives vont parfois si vite...
Salut et Fraternité