- La pression atmosphérique diminue avec l'altitude... en gros 215 mbars entre zéro et 1000 métres.
- Lorsque les diesels d'un sous-marin aspirent dans le bord, la pression diminue de 200 mbars en une trentaine de secondes, valeur à laquelle l'alerte est donnée.
Dans ce cas précis, le personnel du bord est donc propulsé de l'équivalent de la plage du Mourillon à plus d'une fois et demi la hauteur du mont Faron en 30 secondes...
... et y reste jusqu'à la reprise ultérieure de la marche au schnorchel.
Au redémarrage, l'équilibrage à l'atmosphère extérieur est encore plus brutal et le retour fictif sur cette même plage du Mourillon ressemble plus à un crash qu'à un atterrissage en douceur.
Aucun parachutiste en chute libre ne fait aussi bien... ¯\_(ツ)_/¯... bravo les soums, quel talent !
Chacun connait cette impression désagréable de changement de pression dans les oreilles lors de la conduite en altitude et les techniques pour y remédier : bailler, avaler la salive ou se pincer le nez en soufflant.
Eh ben, on faisait tout pareil.
Si vous trouvez une photo d'un sous-marinier bouche grande ouverte, il ne s'ennuie pas, il équilibre !...
Dire que c'était agréable serait exagéré, dire que c'était insupportable le serait tout autant.
On faisait avec... voilà.
L'épreuve du caisson avant embarquement sur bateaux noirs nous avait jugés aptes.
Ajouter que c'était bon pour la santé et particulièrement pour la qualité de l'audition future... je n'irai pas jusqu'à là... ☊
C'était plus douloureux en période de rhume puisque l'équilibrage auriculaire entre sinus et tympan se fait moins bien...
... mais les sous-mariniers sont tous de superbes athlètes en pleine forme, c'est bien connu.
Le seul vrai inconvénient était réservé à ceux qui dormaient.
Morphée les accaparant assez pour leur faire oublier "de s'équilibrer", ils pouvaient constater au réveil qu'une des oreilles avait un tympan "collé" parce que l'alerte était intervenue à la suite d'une dépression conséquente.
Et souvent, les tentatives pour y remédier s'avéraient vaines, y compris celle consistant à se boucher le nez et à souffler jusqu'à en devenir rouge comme crête de coq...
... restait à attendre le prochain équilibrage de l'atmosphère du bâtiment avec l'extérieur... ☹
Si vous trouvez une photo d'un sous-marinier tout rouge, il n'est pas en colère, il essaie d'équilibrer !...
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Maintenant, il faut aussi avouer que ceci n'est valable que pour une marche au schnorchel par très mauvais temps.
Par beau temps, le clapet de tête était bien moins sollicité, les temps de dépression plus courts et moins nombreux...
... l'équivalent d'un saut à l'élastique du haut d'un pont en somme.
Quels veinards ces sous-mariniers !